Sujet :

Un choix d'épices aphrodisiaques !

fredchoucas
   Posté le 08-04-2004 à 08:25:10   

L'AIL
Le contre:

A Rome, une tête d'ail protégeait les fiancés des avances des Néréides, des nymphes jalouses. Dans la mythologie scandinave, Huldra Tall-Maya, invisible de dos, attire les maris, mais elle ne s'attaque pas à ceux qui sentent l'ail. Le pouvoir de l'ail contre les maléfices ne tiendrait-il pas tout simplement à son odeur? En tout cas, si les relents d'ail sont capables d'incommoder serpents, vampires et sorcières, au point de les faire déguerpir, comment en serait-il autrement des gens ordinaires?

Les exemples de répulsion ne manquent pas! Horace fulmine de violentes imprécations contre l'ail dans ses écrits: " On raconte que l'ail est l'estomac des moissonneurs... Pour moi, c'est plutôt un poison destructeur créé par une sorcière crochue! Il brûle tout mon être comme le soleil d'Apulia ou la tunique de Nessus portée par Hercule! Et si jamais, O Mécène, le caprice te prenait de goûter à l'herbe maudite, que ta maîtresse refuse de t'embrasser, et qu'elle te fuit à l'autre bout de la couche concubine! " Il faut dire que Mécène, jaloux, lui avait joué un sale tour en lui faisant manger un repas fortement aillé. et que Lydie horrifiée par l'haleine d'Horace qui ne pouvait pas supporter d'être séparé de sa maîtresse plus de quelques heures le repoussa et rompit à jamais. Il avait donc des raisons toutes personnelles de détester l'ail et d'écrire:



" Si quelque jours, un fils étranglait son vieux père,
C'est par l'ail qu'il devrait périr.
La ciguë est bien moins meurtrière. "




Quand Jason, le conquérant de la Toison d'or, délaissa Médée pour la jeune Créüse, Médée frotta d'ail une tunique qu'elle envoya à sa rivale.


Amour courtois et ail n'ont pas non plus fait bon ménage, et dans le Roman de la Rose, au 13e sècle, l'ail, et les lèvres grasses sont vivement déconseillées à l'amoureux qui veut séduire une belle:



ne qu'il n'ait pas ses lèvres ointes
de sape, d'aulx, ne de char gasse. "



Rabelais parle de la puante haleine qui était venue de l'estomac de Pantagruel, " alors qu'il mangea tant d'aillade ", cette nourriture du peuple qui lui avait été offerte par les Amorautes. Son exhalaison répandit une peste qui aurait provoqué la mort de " deux cent vingt millions et soixante mille et seize personnes dans la semaine. "


Shakespeare dans le Songe d'une nuit d'été fait dire à Bottom: " Mes chers acteurs, ne mangez, ni ail, ni oignon car nous devons garder l'haleine absolument pure et fraîche ". Et dans Mesure pour Mesure: " Le duc voulait converser avec un va-nu-pieds, bien que celui-ci sentit le gros pain et l'ail. " Dans une lettre à une amie d'Italie, le poète Shelley écrit: " Mais que croyez-vous donc? Les jeunes femmes de haut rang mangent (vous ne devinerez jamais quoi) de l'ail! " Dumas note avec malice: " Tout le monde connaît l'ail et surtout les conscrits qui l'emploient pour se faire réformer ". Un proverbe Yiddish de New-York dit: " Trois nickels vous donneront un ticket de métro, mais la noble allium, elle, vous donnera un siège. "


Le pour:


Et pourtant, odeur ou pas, l'ail a une solide réputation d'aphrodisiaque. Ne dit-on pas qu'il suffit d'être deux pour en manger? Pendant le festival de Cérès, les fidèles prenaient un philtre à base d'ail et de coriandre pour accroître leur virilité. Mais curieusement les Grecs et les Romains pensaient qu'il n'était aphrodisiaque que pour les hommes et pas pour les femmes. Bien au contraire ils pensaient qu'il entraînait chez elles une certaine somnolence et endormait leurs sens. Pendant les fêtes d'initiation des Thermophilies, elles observaient 9 jours de jeûne et d'abstinence, et mâchaient de l'ail qu'elles n'aimaient guère, mais qui devait les libérer de tout désir charnel.


Selon le Talmud, " L'ail rend le sperme plus abondant ".


Dans le Décameron, Boccace met en scène un jeune homme qui essaie de séduire Monna Belcolare en lui offrant régulièrement des bouquets d'ail frais. Et à la même époque Platine n'hésite pas à dire que l'ail est susceptible de pousser les hommes à " mercellerie et frénésie ".


La médecine indienne place l'ail et l'oignon parmi les aliments " chauds " et les classe parmi les excitants et aphrodisiaques. Et c'est à ce titre que pour les Hindous, tous ceux dont les sens ne doivent pas être éveillés et qui ne doivent pas avoir de pensées impures, doivent s'abstenir de consommer de l'ail. Cela concerne aussi bien ceux dont la vie est axée sur l'élévation spirituelle que les célibataires. C'est le cas des brahmanes strictement orthodoxes, tels ceux du Cachemire, des renonçants qui ne veulent pas d'entraves à leur vie spirituelle, mais aussi des veuves de haute caste qui n'ont pas le droit de se remarier. C'est aussi le cas des moines bouddhistes ou des jaïns. Ces derniers, déjà végétariens très stricts, s'imposent un interdit de plus avec l'ail et l'oignon et cela qu'ils soient moines ou laïcs.


La littérature védique ne cite pas l'ail, la première mention ne remonte qu'au 2e siècle avant J.C., ce qui d'ailleurs ne veut pas dire qu'il était inconnu avant, mais sans doute simplement qu'il était tenu en peu d'estime par les Aryens. Ce texte dit que l'ail, le lasuna, était très apprécié des Mlecchas et des Yavanas, c'est-à-dire des populations indigènes, et des étrangers venus de l'Occident, bref, des Barbares, mais interdit à tous ceux qui menaient une vie austère et à tous ceux qui participaient à des cérémonies (ce qui laissait quand même pas mal de monde!). Les témoignages des voyageurs chinois en Inde, Fa Xian au 5e siècle et Xuan Xang au 7e siècle vont dans le même sens. Xuan Xang raconte même que les mangeurs d'ail étaient expulsés à l'autre bout des villes.


Les Coréens croient également aux vertus " remontantes " de l'ail et en croquent des gousses crues comme si c'étaient des bonbons. Ils sont fiers de descendre d'une Ourse qui selon le mythe a obtenu le pouvoir de se transformer en femme en s'abstenant de regarder le soleil pendant 100 jours et en prenant pour toute nourriture 20 gousses d'ail!

fredchoucas
   Posté le 08-04-2004 à 08:25:42   

L'ANETH

Les Russes le considèrent comme un aphrodisiaque et on raconte que les innombrables femmes qui voulaient séduire Raspoutine mettaient des graines d'aneth dans leur bain.

fredchoucas
   Posté le 08-04-2004 à 08:26:24   

LE BASILIC

Au Portugal, dans la région centrale, les fiancés s'offraient basilic et oeillet en signe d'accord mutuel.


A Haïti, il entre dans les rites de vaudou où il est associé à Maîtresse Erzulie, déesse de l'amour. Le basilic entre dans la fabrication de nombreuses amulettes et charmes d'amour.


En Provence, on fabriquait un philtre d'amour avec de l'alcool, du basilic, des racines de céleri et de serpentaire, de l'huile de cumin et des sécrétions humaines.

fredchoucas
   Posté le 08-04-2004 à 08:27:06   

LA CANNELLE
La rareté, la nouveauté, l’origine incertaine et mystérieuse de la cannelle a certainement joué comme pour beaucoup d’autres épices à sa réputation en ce domaine. Cannelle et cannelle de Chine étaient considérées comme de puissants aphrodisiaques par les Anciens.


Les Romains ornaient les temples de Vénus Libentina, la déesse du plaisir charnel, de guirlandes de fleurs de cannelier.


Avant d'être présentée à Assuerus, le roi de Perse, la Juive Edissa, devenue par la suite l'Esther de la Bible, dut se plier à deux rites de purification et de préparation aux ivresses de l'amour: six mois d'étuves parumées, de massages et d'onctions à l'huile de myrrhe, puis six mois de fumigations au styrax, au safran, au nard, à l'oliban et à la cinnamome, avant d'avoir l'honneur de partager la couche royale.


Au Moyen Age, la cannelle a été introduite dans des élixirs, des philtres, des vins aromatisés et utilisée à des fins magiques dans des charmes d’amour et de retour d’affection.



Willy Passini fait remarquer que « certaines recettes laissent penser que plus la préparation était compliquée, plus l’aphrodisiaque était efficace » et il cite une recette dans son ouvrage Nourriture § Amour: : « Un exemple? Prenez des oignons blancs frais, des racines de « testicules de renard » (une once et demi), de la cervelle de moineau (une once), de l’encens, de la cannelle. Pilez les oignons et les champignons jusqu’à obtention d’une pâte que vous passerez au tamis avec la cervelle de moineau. Ajoutez la fine poudre d’encens et de cannelle à la pulpe ainsi obtenue, faites-en des pilules de la taille d’un pois chiche. Vous en prendrez sept avec un bon verre de vin pour ranimer admirablement le coït et les parties génitales".

fredchoucas
   Posté le 08-04-2004 à 08:28:07   

L'ESTRAGON



Dans les pays arabes, il est réputé aphrodisiaque et employé dans des philtres d'amour.


Certaines tribus d'Indiens d'Amérique se frottaient le corps de suc d'estragon dans l'espoir de voir tomber à leurs pieds les membres du sexe opposé.

fredchoucas
   Posté le 08-04-2004 à 08:29:07   

LE GINGEMBRE



S'il est une de ses multiples qualités que nulle équipe n'a pu prouver de façon scientifique et indubitable, c'est bien son pouvoir aphrodisiaque, et pourtant ce n'est pas la moindre raison du succès phénoménal de cette racine noueuse chez les Chinois et les autres peuples asiatiques, les Arabes et les Africains et chez nous dès son introduction.


Même dans l'au-delà, au jardin des Délices, les bons musulmans trouveront du gingembre et pourront folâtrer avec de ravissantes houris. " Un mélange de vin exquis et d'eau pure de Zangebir est leur boisson ", dit le Coran, qui précise: " Des enfants doués d'une éternelle jeunesse s'empresseront de les servir; la blancheur de leur teint égale l'éclat des perles. "


Son succès au Moyen âge s'explique autant par sa réputation d'aphrodisiaques que pour ses vertus aromatiques ou médicinales. Selon Sainte Hildegarde de Bingen, " Il rend les hommes lascifs et laisse les femmes, sans défense. " L'école de Salerne vante ses vertus aphrodisiaques en un quatrain célèbre:



" Au froid de l'estomac, des reins et du poumon
Le gingembre brûlant s'oppose avec raison,
Eteint la soif, ranime, excite le cerveau
En la jeunesse éveille amour jeune et nouveau. "



Selon Nostradamus, " ... il est indiqué aux estomacs trop froids, ainsi qu'aux personnes qui se sentent dénaturées par l'âge. Mais il est plus profitable encore aux hommes qui ne peuvent remplir le devoir de nature. " Il le recommandait aussi aux femmes incapables d'enfanter par " froideur de matrice. "


La tradition dit que les Portugais qui introduisirent le gingembre en Sierra Leone et en Guinée comptaient fermement dessus pour obtenir un fort taux de natalité dans leurs haras d'esclaves humains.

fredchoucas
   Posté le 08-04-2004 à 08:29:49   

LE RAIFORT
Déjà les Grecs ne doutaient pas de ses vertus aphrodisiaques, pas plus que de celles du radis.

fredchoucas
   Posté le 08-04-2004 à 08:30:41   

APHRODISIAQUE, LE THYM ?

Selon Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques, un homme " porté sur la chose ", au grand appétit sexuel et à la maîtresse exigeante, doit mettre du thym dans les tiroirs où il range ses caleçons et ses sous-vêtements: " il ne manquera pas de porter ce linge chaque fois qu'il aura rendez-vous avec cette dame; il sera alors capable de lui rendre des hommages qui auraient comblé de bonheur Messaline en personne. " Par contre les femmes ne doivent pas en abuser pour ne pas se viriliser et voir la moustache et les poils leur pousser sur tout le corps.