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fredchoucas
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Guy Bedos

Guy Bedos est né le 15 juin 1934 à Alger. Il vit avec sa mère et son beau-père qui dirige une scierie. Son enfance se déroule dans l'Algérie coloniale des années 30-40.

Très tôt la dureté avec laquelle sont traités les Arabes par les colons et particulièrement par ses propres parents le révolte et le dégoûte profondément. Il se sent mal à l'aise et n'aime pas sa famille qui le lui rend bien. Plus tard, il déclarera qu'il a passé sa vie à expier les horreurs du colonialisme.

Cette profonde opposition à son milieu d'origine le pousse à fuir très tôt et à se lancer dans une carrière d'artiste. Il commence en 1965 par le music-hall et fait ses débuts au côté de Barbara. Puis rapidement, il abandonne le music-hall et se lance dans une carrière d'humoriste en formant un duo avec Sophie Daumier. Leur association durera jusqu'en 1975, date à laquelle Guy Bedos se lance dans une carrière solo. Sur scène, il laisse exploser son sale caractère, son cynisme et la rage qu'il porte en lui depuis sa plus tendre enfance. Il devient alors féroce et ses piques prennent une cible bien définie : les hommes politiques dont il dénonce tour à tour l'hypocrisie, la bêtise, la corruption ou encore parfois, l'indifférence.

À côté de sa carrière d'humoriste, Guy Bedos s'est également essayé au cinéma avec notamment Marcel Carné, Claude Berri ou encore Yves Robert, ainsi qu'au théâtre dans des pièces de Bertolt Brecht ou d'Arthur Miller.

À la ville, il se définit comme un personnage plutôt calme qui passe pour quelqu'un de gentil avec ses proches et les gens qui travaillent avec lui. Il aime sa maison, son petit confort et ses chiens. Il passe l'hiver à Neuilly et l'été dans le Lubéron. Il est fier de ses trois enfants, Leslie, Nicolas et Victoria.

Son actualité a été plutôt chargée ces derniers temps, puisqu'il est parti en tournée pour présenter son spectacle Bedos en province et que parallèlement, il a préparé pour la télévision les nouveaux épisodes de Chère Marianne aux côtés d'Annie Duperrey. Et comme il faut penser au nouveau spectacle qui est prévu pour octobre 2001, il y travaille et nous en a donné le thème : la parapsychologie.



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bambi
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   Posté le 04-04-2004 à 17:14:30   Voir le profil de bambi (Offline)   Répondre à ce message   http://www.hitgratuit.org/membres/Funtasia/in.php3?id=7   Envoyer un message privé à bambi   

Biographie Yvon Deschamps



1935
Naissance le 31 juillet à Montréal, sur la rue Laurier. 1941 études primaires à l'école supérieure de Saint-Henri. Premières leçons de piano.

1951
A la fin de sa 11e année, il abandonne l'école.

1953-56
Embauché à la Société Radio-Canada comme ouvrier à la discothèque, il découvre le théâtre après avoir assisté à une pièce de boulevard mettant en vedette Georges Groulx et Denise Pelletier. Il s'inscrit à des cours de théâtre avec François Rozet et Paul Buissonneau.

1957
Première apparition au théâtre universitaire canadien dans «Andromaque» où il tient le rôle de Pylade.

1958
Départ de la Société Radio-Canada.

1959
Première apparition à la télévision (CBC) dans «The Big Search». Participation au théâtre mobile «La Roulotte» dirigé par Paul Buissonneau et appartenant à la Ville de Montréal. Au Théâtre : «Orion le Tueur», «La Bande à Bonneau» aux côtés de Paul Buissonneau, au Festival d'art dramatique et «Les Femmes savantes», dans une mise en scène de Paul Hébert, au Théâtre Universitaire canadien.

1960
Au théâtre : «Malbrough s'en va en guerre» au Théâtre de la Poudrière, «Le manteau de Galilée» à l'Orphéum, dans une mise en scène de Paul Buissonneau et «La femme douce» de Dotoïevski, à l'Egregor. A la télé : apparition dans la série pour enfants «Piccolo».

1961
Batteur pour Claude Léveillée Au théâtre : dans une pièce de Claude Jasmin, au Festival d'art dramatique et «Les trois coups de minuit» de André Obey au Gesù.

1962
Au théâtre : «Chambre 110» de Jacques Bobet et «L'ABC de notre vie» de Jean Tardieu.

1963
Au théâtre : reprise de «Le manteau de Galilée» et assistant de Paul Buissonneau à «La Roulotte». A la télé : «La boîte à surprises». Première participation à une revue musicale : «Le Kid s'en va-t'en guerre», sous la direction de Gilles Richer et Bernard Sicotte.

1964
«Fondation du Théâtre 4 sous» avec Paul Buissonneau, Claude Léveillée, Jean-Louis Millette et Louise Latraverse. Au cours de l'été les pièces suivantes sont présentées : «Le cirque aux illusions» et «La jument du roi», au Théâtre de Repentigny. Au théâtre : «Les gueux du Paradis» au Rideau Vert. Premier rôle au cinéma : «Délivrez-vous du mal» un scénario de Jean Claude Lord, d'après un roman de Claude Jasmin. Ouverture dans le Vieux-Montréal du restaurant «Le Fournil».

1965
Au théâtre : «Les Fantastiks» au Théâtre du Nouveau Monde.

1966
Ouverture dans le Vieux-Montréal du restaurant St-Amable et de La Boîte à Clémence. Revues musicales : à La Boîte à Clémence avec Clémence Desrochers et Gilbert Chénier à la télé : série «Iberville».

1968
Fermeture de La Boîte à Clémence. Début de «l'Osstidcho» avec Robert Charlebois, Mouffe et Louise Forestier au Théâtre 4 sous. Franc succès de son premier monologue «Les unions, qu'ossa donne?» suivi des désormais célèbres : «La Saint-Jean-Baptiste», «Tesstradinaire», «Niger Black» et «Pépère».

1969
il a donné 63 spectacles en 21 jours, dont 5 spectacles le samedi. Il a établi en record absolu à la salle Maisonneuve de la Place des Arts et donné plus de 500 représentations. Premier album : «Les unions qu'ossa donne?». Participation à nouveau à «l'Osstidcho» Première partie du tour de chant de Marie Laforêt, il y présente son monologue «L'argent». Spectacle à la Place des Arts des Nations avec Louise Forestier. Présentation au Théâtre du Canada de son monologue «Le Bonheur». Deuxième album : «Le Bonheur» Tournée avec Louise Forestier. Écrit et joue «Moi, ma maman m'aime» avec Louise Forestier, Pauline Julien et Gilbert Chénier. La musique est composée de Jacques Perron Au théâtre : «Attends ta délivrance» à la Comédie Canadienne. Premier spectacle solo au Patriote. Il monte 310 fois sur scène.

1970
Troisième album incluant des classiques comme «Le Petit Jésus», «La honte» et «Le foetus». Il écrit les monologues «Dans ma cour» et «Câble-TV». Premier spectacle solo au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Il donne 250 spectacles au cours de cette année.

1976
Année consacrée à l'écriture et la création de nouveau matériel.

1977
Retour sur scène, avec un spectacle une fois de plus à la hauteur de son talent. 102 représentations d'affilée à la Place des Arts.

1978
Nombreuses apparitions à la télévision anglophone, tant canadienne que américaine avec des traductions de «Pépère», «Le câble-TV» et «Dans ma cour». Il signe un album en anglais.

1979
Retour à la Place des Arts, avec un spectacle qualifié de très difficile. Au programme : «La p'tite mentale», «La manipulation», «Je veux être papa» et bien d'autres.

1988
Animateur du gala L'A.D.I.S.Q.

1989
120 épisodes de «CTYVON», une quotidienne dramatisée qui se déroule dans un petit studio de télévision.

1992
140 représentations de «U.S. qu'on s'en va?». Spécial télé à la SRC : «Les grands monologues».

1994-96
Animateur des galas de l'A.D.I.S.Q.

1994-96
Deux années en or... le spectacle «Tout seul qu'on est le plus nombreux» Avec une nouvelle série de monologues : «Les dangers», «Les filles», «Le mariage», «L'amitié» et «Mon ami». 1983 Deux semaines de spectacle au Théâtre de la Ville de Paris.

1994-96
Cinquantième anniversaire de naissance en 1985. Le spectacle : «Un voyage dans le temps!»

1995
Lancement d'une nouvelle série télévisée d'un heure : «Samedi de Rire» à la SRC. Après un succès fou, 4 années de cotes d'écoute très élevées, 78 émissions et 2 grands spéciaux des meilleurs moments de la série, Yvon Deschamps et compagnie tirent leur révérence.

1994-96
Deux compilations sur disque compact et cassette audio : «Yvon Deschamps 1969-73» et «Yvon Deschamps 1975-88».

1994-96
Animateur des galas de L'A.D.I.S.Q.

1995
Spécial télé à la SRC : «U.S. qu'on s'en va?». Animateur du gala pour «Les Fêtes Nationales». Sortie de l'album U.S. qu'on s'en va ?

1994-96
Animateur des galas «Juste pour Rire».

1996
Animateur du gala de L'A.D.I.S.Q. Participation au Bye Bye '96 diffusé à la SRC

1997
Série de spectacles au Manoir Rouville-Campbell

1999
Sortie de l'album Yvon Deschamps au Manoir Rouville-Campbell
Yvon Deschamps détient à son actif 15 albums et 2 compilations CD



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fredchoucas
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fredchoucas
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   Posté le 06-04-2004 à 11:20:54   Voir le profil de fredchoucas (Offline)   Répondre à ce message   http://www.hitgratuit.org/membres/Funtasia/in.php3?id=7   Envoyer un message privé à fredchoucas   

Pierre DAC
1893 - 1975



Un hommage mérité...
par le Rabbin Edgard Weill
La biographie d'André ISAAC alias Pierre Dac mérite une place de choix dans ce site. Un souvenir qu'il importe d'entretenir. En 1943 il devient au micro de la BBC à Londres un des "Français qui parlent aux Français". Ceux qui sont encore de ce monde se souviennent que tous les soirs pendant neuf mois, dans la plus grande des clandestinités, ils dressaient l'oreille à ses éditoriaux et ses chansons. L'humour loufoque de ses polémiques visant à combattre l'occupant a su remonter le moral de ceux qui tremblaient sous la botte brune et qui attendaient avec impatience leurs libérateurs.

Pierre Dac est né le 15 août 1893 à Châlons-sur-Marne. Il hérite de son père boucher une forme nouvelle d'humour. Cette vocation fera de lui un chansonnier, qu'on baptisera d'un nom nouveau : le Roi des Loufoques. Terme en effet peu répandu à ce moment. Dans les cabarets parisiens, la Lune Rousse, le Caveau de la République, le Coucou ou les Noctambules, il tourne en dérision les situations ridicules de la vie de tous les jours. Il sait à merveille en "louchèbem" (langage des bouchers) jongler avec les mots et les calembours.

La parodie de Phèdre dont il est l'auteur va devenir un grand succès de music-hall. Voici la scène finale de cette oeuvre :


PHÈDRE
Ben, c'est pas étonnant, j'ai c't'Hippolyt' dans l'nez !
Je veux dans le trépas noyer tant d'infamie
Qu'on me donn' du poison pour abréger ma vie !
SINUSITE
Duquel que vous voulez, d'l'ordinaire ou du bon?
PHÈDRE
Du gros voyons, du roug', celui qui fait des ronds.
Qu'est-c'que vous avez donc à m'bigler d'vos prunelles ?
Écartez-vous de moi ! (A Hippolyte)
Toi, viens ici, flanelle.
Exauce un voeu suprême sans trahir ta foi,
Viens trinquer avec moi pour la dernière fois.
(Les servantes apportent deux bols.)
À la tienne érotique sablonneux et casse pas le bol !
(Elle boit) Ô Dieu que ça me brûl', mais c'est du vitriol!
HIPPOLYTE boit
Divinités du Styx, je succombe invaincu
Le désespoir au coeur...
PHÈDRE
Et moi le feu au …

Le 13 mai 1938 il crée le journal satirique
L'OS À MOELLE, présenté comme "l'organe officiel des loufoques". Jusqu'au 31 mai 1940, date de l'entrée des Allemands dans Paris, Pierre Dac va réaliser quatre grandes pages diffusées, chaque vendredi, à quatre cent mille exemplaires, dans les familles, les cours de lycée et les casernes. Un record absolu dans l'histoire de la presse d'avant-guerre ! Une aventure qui débute par un éditorial désormais historique, sobrement intitulé : Pourquoi je crée un journal. On y lit notamment :

"Au temps des Gaulois, le fameux gui qu'adoraient ces derniers n'était autre que l'os à moelle qui, à l'époque, n'était pas encore passé du règne végétal au règne minéral: les campagnes celtes verdissaient à l'ombre des ossamoelliers, au pied desquels les comiques en vogue chantaient leurs plus désopilants refrains dont l'un des plus célèbres : Le druide a perdu son dolmen, est parvenu jusqu'à nous.
Au cours des siècles, l'Os à moelle subit de nombreuses métamorphoses et même une éclipse totale sous la Révolution française: aujourd'hui, nous assistons à son apothéose et à sa cristallisation définitive sous la forme du présent journal.
Voilà pourquoi, amis lecteurs, nous avons choisi ce titre: L'Os à moelle! Nous tâcherons de nous en montrer dignes et de le maintenir sur le chemin du sourire et de la saine plaisanterie; nous éviterons évidemment toute bifurcation politique, car nous voulons bien être loufoques mais pas fous."
Il devient aussi un familier des ondes. Ses nombreux sketches sont diffusés sur Radio-Cité et plus tard sur le Poste Parisien. Ce n'est pas sans difficultés qu'il pourra rejoindre de Gaulle et la BBC. Avant d'atteindre ce but qu'il s'est fixé après avoir entendu l'appel du 18 juin, il connaîtra de multiples incarcérations et évasions. Son échec après la traversée des Pyrénées lui fera dire : "Si Louis XIV se les étaient farcies comme moi, il n'aurait jamais dit : il n'y a plus de Pyrénées." Au juge qui lui demande pourquoi il a voulu quitter la France il réplique ; "En France, il y avait deux personnages célèbres, le Maréchal Pétain et moi. La nation ayant choisi le premier, je n'ai plus rien à faire ici."

A radio Londres, en juin 1944, il attaque violemment Philippe Henriot… "Bagatelle pour un tombeau" reste un modèle du genre (lire le texte intégral). C'est une épitaphe prophétique prononcé quinze jours avant que Philippe Henriot soit abattu par la Résistance. Pierre Dac a sa part dans la victoire remportée sur la peste brune :


10 mai 1944: au micro de Radio-Paris, Philippe Henriot, éditorialiste au service de la propagande, donc des Allemands, attaque Pierre Dac en évoquant ses origines juives et en rappelant qu'il s'appelle en réalité André Isaac et qu'il est le fils de Salomon et de Berthe Kahn
"... Dac s'attendrissant sur la France, c'est d'une si énorme cocasserie qu'on voit bien qu'il ne l'a pas fait exprès. Qu'est-ce qu'Isaac, fils de Salomon, peut bien connaître de la France, à part la scène de l'ABC où il s'employait à abêtir un auditoire qui se pâmait à l'écouter ? La France, qu'est-ce que ça peut bien signifier pour lui ?..."
Le lendemain, oubliant le profond sentiment d'écoeurement qui l'habite, Pierre Dac lui répond au micro...


BAGATELLE SUR UN TOMBEAU

"M. Henriot s'obstine; M. Henriot est buté. M. Henriot ne veut pas parler des Allemands. Je l'en ai pourtant prié de toutes les façons : par la chanson, par le texte, rien à faire. Je ne me suis attiré qu'une réponse pas du tout aimable - ce qui est bien étonnant - et qui, par surcroît, ne satisfait en rien notre curiosité. Pas question des Allemands.
C'est entendu, monsieur Henriot, en vertu de votre théorie raciale et national-socialiste, je ne suis pas français. A défaut de croix gammée et de francisque, j'ai corrompu l'esprit de la France avec L'Os à moelle. Je me suis, par la suite, vendu aux Anglais, aux Américains et aux Soviets. Et pendant que j'y étais, et par-dessus le marché, je me suis également vendu aux Chinois. C'est absolument d'accord. Il n'empêche que tout ça ne résout pas la question: la question des Allemands. Nous savons que vous êtes surchargé de travail et que vous ne pouvez pas vous occuper de tout. Mais, tout de même, je suis persuadé que les Français seraient intéressés au plus haut point, si, à vos moments perdus, vous preniez la peine de traiter les problèmes suivants dont nous vous donnons la nomenclature, histoire de faciliter votre tâche et de vous rafraîchir la mémoire :
Le problème de la déportation;
Le problème des prisonniers;
Le traitement des prisonniers et des déportés;
Le statut actuel de l'Alsace-Lorraine et l'incorporation des Alsaciens-Lorrains dans l'armée allemande;
Les réquisitions allemandes et la participation des autorités d'occupation dans l'organisation du marché noir;
Le fonctionnement de la Gestapo en territoire français et en particulier les méthodes d'interrogatoire
Les déclarations du Führer dans Mein Kampf concernant l'anéantissement de la France.
Peut-être me répondrez-vous, monsieur Henriot, que je m'occupe de ce qui ne me regarde pas, et ce disant vous serez logique avec vous-même, puisque dans le laïus que vous m'avez consacré, vous vous écriez notamment : "Mais où nous atteignons les cimes du comique, c'est quand notre Dac prend la défense de la France! La France, qu'est-ce que cela peut bien signifier pour lui ?"
Eh bien ! Monsieur Henriot, sans vouloir engager de vaine polémique, je vais vous le dire ce que cela signifie, pour moi, la France.

Laissez-moi vous rappeler, en passant, que mes parents, mes grands-parents, mes arrière-grands-parents et d'autres avant eux sont originaires du pays d'Alsace, dont vous avez peut-être, par hasard, entendu parler ; et en particulier de la charmante petite ville de NIEDERBRONN, près de Saverne, dans le Bas-Rhin. C'est un beau pays, l'Alsace, monsieur Henriot, où depuis toujours on sait ce que cela signifie, la France, et aussi ce que cela signifie, l'Allemagne. Des campagnes napoléoniennes en passant par celles de Crimée, d'Algérie, de 1870-1871, de 14-18 jusqu'à ce jour, on a dans ma famille, monsieur Henriot, lourdement payé l'impôt de la souffrance, des larmes et du sang.

Voilà, monsieur Henriot, ce que cela signifie pour moi, la France. Alors, vous, pourquoi ne pas nous dire ce que cela signifie, pour vous, l'Allemagne ?

Un dernier détail: puisque vous avez si complaisamment cité les prénoms de mon père et de ma mère, laissez-moi vous signaler que vous en avez oublié un celui de mon frère. Je vais vous dire où vous pourrez le trouver ; si, d'aventure, vos pas vous conduisent du côté du cimetière Montparnasse, entrez par la porte de la rue Froidevaux ; tournez à gauche dans l'allée et, à la 6e rangée, arrêtez-vous devant la 8e ou la 10e tombe. C'est là que reposent les restes de ce qui fut un beau, brave et joyeux garçon, fauché par les obus allemands, le 8 octobre 1915, aux attaques de Champagne. C'était mon frère. Sur la simple pierre, sous ses nom, prénoms et le numéro de son régiment, on lit cette simple inscription: "Mort pour la France, à l'âge de 28 ans". Voilà, monsieur Henriot, ce que cela signifie pour moi, la France.
Sur votre tombe, si toutefois vous en avez une, il y aura aussi une inscription: elle sera ainsi libellée :
PHILIPPE HENRIOT
Mort pour Hitler,
Fusillé par les Français...

Bonne nuit, monsieur Henriot. Et dormez bien.


Après la Libération
Revenu de retour de Londres en 1946, après un passage par les Forces Françaises Libres comme correspondant de guerre, de pierre Dac crée L'Os Libre qui n'obtient pas le succès escompté. Les temps ont changé, l'humour loufoque semble faire partie du passé...

Le Sar Rabindranath Duval
Mais en 1949, La rencontre avec Francis BLANCHE lui donne une "seconde jeunesse" sera décisive. Elle donnera naissance en 1951 au plus incroyable, au plus drôle, au plus délirant des feuilletons radiophoniques, signé Furax (1034 épisodes enregistrées entre 1956 et 1960). Ensemble, ils créent des revues qui vont triompher sur la scène des Trois Baudets, puis à l'ABC. Ils deviennent surtout les producteurs-interprètes de nombreuses émissions de radio. Parmi elles, Le Parti d'en rire, Faites Chauffer la colle, CQFD, Studio 22, et surtout Malheur aux Barbus et L.K.N.O.P.D.A. Les kangourous n'ont pas d'arêtes (un pastiche de "S.L.C. Salut les copains", l'émission en vogue de l'époque) : plus de 1 200 émissions diffusées sur Paris Inter, puis sur Europe n° 1, vont passionner et divertir les Français pendant cinq ans. Ils accèdent également à l'immortalité à travers un sketch, écrit par Pierre DAC, Le Sar Rabindranath Duval...

Comme beaucoup de grands comiques Pierre DAC est aussi un grand déprimé. On pense qu'il ne s'est jamais consolé de la perte de son frère aîné Marcel, mort au champ d'honneur en le 28 octobre 1915. C'est le 17 janvier 1960 que sa femme, Dinah, le découvre dans sa baignoire, les veines tailladées, gisant dans un bain de sang. En moins de deux ans, il s'agit de sa quatrième tentative de suicide. Par miracle, il échappe à la mort...

Pierre Dac (assis en tailleur devant le président) lors d'une réception donnée par le président de la République Vincent Auriol pour tous les chansonniers, le 15 janvier 1954 (coll. Denise Weill)
Mais à partir de 1962, Pierre DAC retrouve la santé en même temps que le moral, et fait preuve, à nouveau, d'une verve exceptionnelle : il fait reparaître L'Os à moelle (entre 1964 et 1966), écrit (avec Louis ROGNONI) un feuilleton d'espionnage délirant Bons Baisers de Partout (740 épisodes sur France Inter entre 1965 et 1974) et publie ses Pensées, qui font de lui le successeur logique et évident de Pascal.

Malgré le succès, Pierre Dac était resté un homme timide et modeste, presque effacé. Il meurt le 9 février 1975, dans la plus grande discrétion. "La mort, avait-il dit, c'est un manque de savoir-vivre."

Bibliographie : Pierre Dac, Dico franco-loufoque, réalisé par Jacques Pessis, Librio 1999



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