Sujet :

L'aspirine !

bambi
   Posté le 28-03-2004 à 17:11:18   

Histoire et vertus de l’Aspirine
appelée aussi acide acétylsalicylique

bioconseil



L’aspirine est un médicament de synthèse dont le constituant principal est l’acide acétylsalicylique qui est extrait de l’écorce de saule blanc (Salix alba). L’extrait d’écorce de saule blanc était déjà utilisé par les Grecs et les Amérindiens, entre autres, pour traiter la fièvre et la douleur. En générale l’écorce de saule blanc était utilisé pour ces propriétés anti-inflammatoires et son action contre la fièvre (antipyrétique).

Ce médicament universellement connu, on en synthétise plus de 10.000 tonnes/an, a même accompagné en 1969 les astronautes américains sur la lune.

Son parcours commence il y a plusieurs millénaires avec les Sumériens qui utilisaient les feuilles de saule comme antidouleur, Hippocrate ( env. 460-377 av. J.-C. ) la préconisait, pour soulager la fièvre, une décoction d’écorce de saule blanc.(Salix alba)

Au XVIIIèmeS , un pasteur , Edward Stone , de Chipping Norton ( Oxfordshire , Angleterre ) utilise ce même breuvage comme remède antidouleur et antypirétique. Son raisonnement se fonde sur deux observations qui , bien que peu scientifiques , sont caractéristiques des débuts des médicaments.

première constation : la saveur amère de la décoction de saule lui rappelle celle de l’écorce de quinquina ( principe actif : quinine ) importée depuis peu par les jésuites en Europe pour soigner la malaria . (Même saveur, même propriétés et ... moins chère ) .

deuxième constatation : la théorie des signatures . A cette époque , les fièvres étaient fréquentes dans cette région humide de l’Angleterre. Or le saule est un arbre qui affectionne les régions marécageuses et qui supporte donc l’humidité . Il doit donc contenir les principes qui lui permettent de résister à de telles conditions .

Un pharmacien français, Pierre J. Leroux (1795-1870), applique á l’écorce de saule les "recettes" utilisées pour extraire la quinine de l’écorce de quinquina. Il isole et teste le principe actif qu’il nomme la saliciline.

Saliciline ac.salicicylique et acetylsalicylique .

En 1835, à Berlin, Karl J. Löwig, isole et identifie l’acide salicylique comme étant le principe actif d’une autre plante à propriétés antypirétiques, la reine des prés ou spirée ulmaire (spirea ulmaria ). Peu après Raffaele Piria de l’Université de Pise ( Italie ) retrouve cette substance à partir de la saliciline qu’il identifie comme étant le résultat de la condensation de l’alcool ortho-hydroxybenzylique et du glucose.

L’acide salicylique n’est pas le remède parfait. Il présente différents effets secondaires tels qu’ une saveur très désagréable et l’irritation de la bouche, de l’estomac et de l’intestin. En masquant certains groupements il est possible d’atténuer ces désagréments tout en gardant les bienfaits de la molécule.

C’est en 1853, que Charles Gerhardt à Montpelier ( France ) réalisa la synthèse de l’acide acétylsalicylique.

La méthode de Gerhardt étant difficilement réalisable Félix Hoffmann met au point une nouvelle méthode de synthèse de l’acide acétylsalicylique. L’histoire raconte qu’ Hoffmann avait été poussé dans ses recherches par le désir de soulager les douleurs de son père atteint de rhumatisme articulaire très douloureux.

Cette molécule fera l’objet en 1899 d’un brevet sous le nom d’ASPIRINE®. Ce nom provient de la conjugaison du préfixe a- ( la réaction d’acétylation ) et de -spirine pour la spirée. Les premiers comprimés seront fabriqués par Bayer en 1900.

"Je suis allergique à l’aspirine, mais j’ai du Doliprane ou de l’Efferalgan." C’est moins efficace, mais c’est une bonne alternative. Le paracétamol a une activité analgésique et antipyrétique d’intensité comparable à celle de l’aspirine mais elle n’a pratiquement pas d’effet sur l’inflammation. Il n’a pas les effets secondaires de l’aspirine, il ne provoque pas de lésion de la muqueuse gastrique et n’interfère pas avec l’aggrégation plaquettaire.

L’aspirine en question : Si on vous demande de citer sans réfléchir le nom d’un médicament, il y a 9 chances sur 10 pour que vous nommiez l’aspirine.

Quelle est la première indication de l’aspirine ? L’aspirine est indiquée pour lutter contre la douleur et la fièvre. De nombreux experts sont en effet d’accord pour dire que dans le traitement d’une douleur simple (mal de tête, de dent, de dos occasionnel) l’aspirine est l’analgésique générique idéal. En terme d’efficacité, il est difficile de faire mieux que l’aspirine. Elle contribue également à faire baisser la fièvre. C’est absolument nécessaire chez les nourrissons pour éviter la déshydratation et les convulsions qui en sont les deux complications les plus redoutables.

A partir de 38-38,5 °C, on administre de l’aspirine dosée pour nourrissons en fonction de son poids, le plus souvent en poudre à diluer dans de l’eau, du lait ou du jus de fruit. En cas de maladie virale (varicelle, grippe) l’aspirine est cependant contre-indiquée chez les enfants de moins de 12 ans, on lui préférera le paracétamol.

Est-elle efficace contre les rhumatismes ? Prise à dose élevée, l’aspirine est un puissant anti-inflammatoire et à ce titre elle soulage les douleurs rhumatismales. On ne doit toutefois jamais dépasser 3 g par jour, ce qui correspond à 6 comprimés dosés à 500 mg .

L’aspirine agit en bloquant la production de prostaglandines, des hormones qui transmettent au cerveau le message de la douleur ; elles seraient aussi responsables de l’inflammation des tissus lésés.

Le problème est qu’à fortes doses, et notamment chez les personnes âgées l’aspirine entraîne des effets secondaires tels que des troubles digestifs, des hémorragies gastriques et des bourdonnements d’oreille. Mais ces effets sont atténués si on prend l’aspirine après le repas, la muqueuse gastrique étant ainsi protégée.

Que signifie une aspirine "tamponnée" ? C’est une aspirine dont le taux d’acidité a été en bonne partie neutralisé ce qui la rend nettement moins agressive pour l’estomac. On la choisira de préférence pour les enfants, les personnes âgées et pour tous ceux qui doivent, après avis médical, en prendre des doses élevées quotidiennement.

l’aspirine peut-elle protéger le cœur et le système cardio vasculaire ? A faible dose, l’aspirine empêche les plaquettes du sang de s’agglutiner entre elles et ainsi former de dangereux caillots dans les vaisseaux : c’est l’effet dit anti-agrégant plaquettaire. On utilise donc l’aspirine au quotidien chez certaines personnes à risque pour prévenir les attaques cardiaques et cérébrales ; certaines études ont démontré son efficacité sur des patients hospitalisés suite à un ACV (Accident Cardio vasculaire), le taux de mortalité ayant reculé de 30% sur le groupe traité .

Est-il vrai que l’aspirine contribue à accroître les saignements ? L’aspirine, parce qu’elle fluidifie le sang, ne doit pas être prise avant une opération, pendant les règles, en présence d’une plaie importante ou dès lors qu’un risque hémorragique existe. Ne prenez pas non plus d’aspirine après avoir bu de l’alcool. Des études ont montré que la prise d’aspirine avant ou durant un repas "bien arrosé" augmente la concentration d’alcool dans le sang. Si l’abus d’alcool vous a donné mal à la tête, attendez au moins 4 heures avant de prendre de l’aspirine.

Le paracétamol n’est pas dans ce cas une alternative en raison de son impact sur le foie quand il est combiné avec de l’alcool.

Une femme enceinte peut-elle en prendre sans risque ? Aucun médicament ne peut être pris à la légère pendant la grossesse et pour banale qu’elle soit, l’aspirine est un produit très efficace donc à utiliser avec précaution. Même si aucune preuve formelle n’a été apportée, on soupçonne l’aspirine d’être à l’origine de malformations chez le fœtus de même que d’atteintes rénales et cardiaques. Prise vers le dernier trimestre de la grossesse, l’aspirine peut inhiber les contractions utérines et donc rallonger la durée du travail et elle peut être à l’origine de saignements chez la mère et l’enfant. Il est donc généralement recommandé d’éviter la prise d’aspirine pendant toute la grossesse.c.q.f.d

L’aspirine est elle l’arme absolue dans le traitement des douleurs ? Les essais réalisés dans le cadre de protocoles pour contrer la fibromyalgie, ont démontrés des résultats encourageants sur le recul significatif des douleurs d’origines articulaires et musculaires, mais ... nous constatons également que nous ne sommes pas tous égaux devant la douleur et à fortiori devant e même traitement. Certains réagissent remarquablement alors que d’autres ne retirent aucun bénéfices.