Sujet : Cyclisme: Paris Roubaix ! | | Posté le 11-04-2004 à 11:49:36
| Cyclisme: 102e édition du mythique Paris-Roubaix, dimanche COMPIEGNE (AFP), le 11-04-2004 Les pavés de l'Enfer attendent le peloton de Paris-Roubaix, la "reine des classiques" cyclistes qui marque dimanche les grands adieux du champion belge Johan Museeuw. S'il a prévu de disputer sa dernière course mercredi prochain dans son pays (GP de l'Escaut), Museeuw livre à l'âge de 38 ans sa dernière sortie en Coupe du monde sur les terres françaises, sur ces routes et chemins d'un autre âge qui appartiennent au patrimoine d'une région, désormais fière de ce passé. De Compiègne au vélodrome de Roubaix (261 km), les coureurs retrouvent les conditions d'une époque digne de l'Enfer du Nord (l'appelation date du lendemain de la Première guerre mondiale) quand ils abordent les pavés à partir de Troisvilles, vers le 100e km. Commence alors une autre course, toute d'âpreté et d'énergie, physiquement éprouvante sur les 26 secteurs (51,100 km au total) quelles que soient les conditions météo (prévision de temps sec). Pour avoir surmonté les difficultés à trois reprises, Museeuw connaît tous les pièges de cette classique unique, boudée par les têtes d'affiche des grands tours (Armstrong, Ullrich, etc), mais adorée par le public. Le Flandrien, candidat à un quatrième succès qui le propulserait au niveau de l'ancien champion belge Roger De Vlaeminck (entre 1972 et 1977), bénéficie de l'appui d'une équipe souvent irrésistible sur les pavés, par l'accumulation de vainqueurs potentiels. Invité à se prononcer sur les chances des siens, le manageur général de Quick Step, Patrick Lefevere, cite trois coureurs (Museeuw, Boonen, Knaven) et garde un quatrième (Zanini) en réserve. Aucune autre équipe ne présente pareille force de frappe mais le souvenir de la défaite de 2003, l'année de la victoire du rival belge Peter Van Petegem, est encore présent dans la mémoire de Lefevere. Une crevaison, une chute, un incident mécanique qui survient au mauvais moment, tout incite à la modestie dans Paris-Roubaix, une course qui nécessite un minimum de chance et un maximum de soin accordés aux détails. L'avantage numérique importe et l'argument renforce la confiance d'équipes motivées pour ce rendez-vous. Peter Van Petegem, en retrait au Tour des Flandres, ne peut qu'être rassuré par le comportement d'ensemble de son groupe Lotto (avec Hoste, Marichal et surtout Van Bon). George Hincapie, transcendé par cette course qui a toujours échappé aux Américains, se présente à côté du Néerlandais Max van Heeswijk, autre prétendant valable de l'US Postal. Quant aux coureurs de CSC (Hoj, Hoffman, Sciandri), ils sont tout prêts à créer la surprise. Pour Museeuw et les siens, le danger vient aussi de l'équipe T-Mobile, trop heureuse d'avoir si bien entamé la campagne des classiques du Nord. Avec, au premier chef, l'Allemand Steffen Wesemann, vainqueur du Tour des Flandres dimanche dernier et ses soutiens habituels (Aldag, Ivanov, Nardello). L'Italie, qui compte trois succès dans la dernière décennie, veut croire en Dario Pieri et Andrea Tafi, transparents jusqu'à présent. Elle cherche à se rassurer, tout comme la délégation française, en imaginant la surprise toujours possible dans le peloton des 24 équipes (après le retrait de Cofidis), l'échappée matinale traditionnelle à laquelle chacun espère participer. "Quand on loupe une échappée de 20, 30 coureurs, on est mort. On doit boucher les trous et on perd tout de suite la moitié de ton équipe", souligne Patrick Lefevere. Avant même Troisvilles, la porte de l'Enfer, la course est lancée. |
| | Posté le 12-04-2004 à 07:09:02
| Paris-Roubaix: la chance sourit à Backstedt ROUBAIX (AFP), le 11-04-2004 La chance a souri à Magnus Backstedt, premier Suédois vainqueur de la classique cycliste Paris-Roubaix qui s'est refusée dimanche aux favoris belges Peter Van Petegem et Johan Museeuw. Si le public du vélodrome de Roubaix a applaudi les quatre coureurs qui se sont disputé la victoire au bout des 261 kilomètres (Backstedt, Hoffman, Hammond, Cancellara), il a véritablement ovationné Museeuw et Van Petegem, arrivés ensemble... 17 secondes plus tard. Pour leur malheur, les deux Belges ont été victimes d'une crevaison au plus mauvais moment. A l'entrée du redoutable secteur de Camphin-en-Pévèle, à moins de 18 kilomètres de l'arrivée, pour Van Petegem qui s'est lancé ensuite dans une étourdissante remontée. Dans la traversée de Hem, à 7 kilomètres seulement du vélodrome, pour Museeuw qui avait provoqué quelques minutes plus tôt la cassure décisive en tête de la course au carrefour de l'Arbre. Museeuw, qui faisait ses adieux à la Coupe du monde, était encore en lice pour la victoire, à l'âge de 38 ans et à trois jours de sa dernière sortie officielle (GP de l'Escaut). En quelques instants, il voyait s'évanouir ses chances -encore réelles- de remporter une quatrième fois la "reine des classiques" et d'égaler ainsi le record de son compatriote Roger De Vlaeminck. "Je me sentais vraiment très fort, je pensais gagner au sprint", expliquait ensuite Museeuw, très ému à l'arrivée. Pourquoi ne pas le croire ? Toujours est-il qu'à peine relancé sur le vélo, Museeuw voyait revenir à son niveau Van Petegem, le vainqueur de l'année passée qui venait de distancer tous ses compagnons sur les pavés. Mais "Van Pet" n'allait pas trouver de collaboration auprès de son rival national, pas plus qu'auprès de l'Allemand Steffen Wesemann. Sans doute était-ce trop tard pour imaginer un retour possible sur le quatuor de tête, sans doute la proximité du groupe de poursuite condamnait-elle la tentative. Sans rancune, Van Petegem laissait ensuite la cinquième place à Museeuw. Les deux hommes, les deux plus grands spécialistes des classiques de pavés, se donnaient l'accolade en franchissant la ligne. Ainsi quittait la scène un coureur d'exception dans la 102e édition d'une classique fidèle à sa tradition d'exigence mais au déroulement contrarié par un vent défavorable. Pour s'être risqué trop tôt à l'attaque, le Néerlandais Leon van Bon a buté avant les 30 derniers kilomètres. Son coéquipier belge Leif Hoste, qui a confirmé sa deuxième place du Tour des Flandres, a fait de même après avoir dû exécuter un numéro d'acrobatie par la faute d'un drapeau flamand stupidement agité qui s'est retrouvé dans sa roue. Tous deux, pour le compte de Lotto, avaient préparé le terrain à Van Petegem. C'était sans compter sur la crevaison, le risque inhérent à Paris-Roubaix. En cette journée bizarre, entre nuages et pâle soleil, l'Américain George Hincapie, sorti à la poursuite du Belge Tom Boonen, intenable, et de l'Espagnol Juan Antonio Flecha dans les 25 derniers kilomètres, a payé lui aussi ses efforts au Carrefour de l'Arbre. Sur ce secteur-clé, Museeuw et Backstedt n'ont été suivis que par le Suisse Fabian Cancellara, le Britannique Roger Hammond et le Néerlandais Tristan Hoffman, devenu la flèche de réserve d'une équipe CSC très performante. Mais, au sprint, Hoffman ("je n'avais plus de forces", a-t-il reconnu) n'a pu que s'incliner face à Backstedt, calé à la corde dans le dernier virage. A 29 ans, le grand Suédois (1,93 m), révélé par sa septième place dans l'édition 1998 alors qu'il portait les couleurs de l'équipe française Crédit Agricole, donnait enfin à son pays un premier succès inattendu dans la "reine des classiques". |
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