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fredchoucas
Agrippa d'Aubigné (en Saintonge, 1552 - Genève, 1630)

Autant par les mots qu'avec les armes, Agrippa d'Aubigné défendra ardemment les valeurs du protestantisme. Dès l'âge de dix-huit ans, il prendra part aux combat des calvinistes contre les catholiques. Il est distingué par le futur Henri IV. Fait prisonnier par les catholiques, il est condamné à mort. Ces derniers sont admiratifs devant son courage et le gracient. Il se retire alors en Vendée. Il reviendra en 1610 lors de la mort de Henri IV et sera de nouveau condamné à mort à la suite d'une conspiration. Il se retire alors à Genève. La violence de ses pamphlets, sa satire virulente montre une France déchirée, vouée au jugement terrible d'un Dieu vengeur.
bambi
Marie Dauguet (1860-1924)

La géographie littéraire est la plus agréable des sciences et l'une des plus enrichissantes qui soient.
Il est un lieu en Haute-Saône, au milieu des grandes forêts de la région de Luxeuil, le hameau du Beuchot, une très anciennes forge, près d'Hautevelle, qui nous est révélé dans les aspects les plus divers de sa nature, par l'œuvre d'un poète, qui a vécu, qui inspira toute son oeuvre, Marie Dauguet.
Marie Dauguet, née Julie Marie Aubert, le 2 avril 1860 a la Chaudeau, commune d'Aillevillers (Haute-saône), était la fille de Louis Ferdinand Aubert, directeur des Forges de la Chaudeau, propriété de la famille de Buyers, qui épousa à Besançon, en 1851, Pauline Rose Charlotte Hamelin, fille de Joseph Mathurin Hamelin, capitaine d'artillerie, inspecteur de la raffinerie de salpêtre à l'arsenal de Besançon, et de Jeanne Rose Magnin, d'une vieille famille bisontine.
En 1875, ses parents s'étaient établis aux Forges du Beuchot entre Fontaine-les-Luxeuil et Hautevelle. C'est là qu'elle épousa, en 1881, un ami d'enfance et de jeunesse, Henri Dauguet.
C'est dans cette grande maison, prés de la forge se reflètant dans les eaux d'un grand étang, qu'elle a tracé des impressions poétiques et composé ses recueils dans lesquels s'exalte un culte fervent de la nature et de la beauté rustique.
Dans la solitude, elle aimait recevoir ses amis poètes lorsqu'elle conquit, vers 1905, la notoriété. Lors de ses séjours à Paris, elle fréquenta les salons littéraires, les poètes Henri De Régnier, Rémy et Jean Gourmont, Gabriel d'Annunzio (qui vint la voir au Beuchot), Rachilde et son mari Alfred Valette, le Mercure de France, etc...
Entre autres recueils, elle publia en 1905 au Mercure << Par l'Amour >> que couronna l'Académie Française. Émile Faguet écrivait avec enthousiasme << voici enfin un vrais poète >>.
Son article élogieux, avec bien d'autres, par de célèbres critiques, devaient la révéler au monde des lettres et la consacrer disciple de Virgile.
Marie Dauguet est en effet un poète bucolique à la poésie rayonnante d'un panthéisme passionné.
Elle chante la beauté de la nature avec tous ces humbles, tous ces ignorés, braves gens et bonnes bêtes qui vivent à la campagne et qui la font vivre toute l'année, qui la travaillent, qui la fertilisent et qu'elle enveloppe, en récompense, de sa bonne paix.
Peu mondaine, elle vivait surtout avec ses animaux, ses chats son chien auquel elle récitait souvent ses poèmes, prétextant qu'il était son meilleur critique, au cours des longues promenades à travers bois qu'elle faisait chaque jour.
Les chiens affectueux qui pas à pas vous suivent. Appuyant leurs museaux humides sur vos mains.
Peut-on mieux louer les chats familiers, pour leur féline sensualité, dans ces vers, dédiés à <<Calchas>>, son chat, qui lui attirèrent la sympathie de Paul Leautaud, du <<Mercure de France>>, grand ami et protecteur des chats.
Marie Dauguet n'avait qu'une fille, artiste de talent, qui épousa le lieutenant de vaisseau Gérard de Fontenoy-le-Chateau, qui sombra avec le cuirassé Danton durant la Grande Guerre.
Après la mort de son mari, survenue en 1924, elle se retira à Enghien. Elle devait mourir dans une clinique de ville d'Avray, le 10 Septembre 1942. Sa mort ne fut pas remarquée, même par le monde des lettres. Elle avait été coupée dans sa sève par la guerre et son écho dispersé.
Après avoir tant aimé et chanté cette terre, elle y repose au pied du haut clocher d'Hautevelle, comme elle l'avait désiré, n'être plus rien, qu'un poète oublié!
Il est doux de n'être plus rien
Moins que le frisson d'une rose
Dont le vent d'hiver décompose
La chair de nacre et de carmin
Il est doux de n'être plus rien.
Rares sont ceux qui connaissent aujourd'hui l'œuvre de ce poète qui célébra tant la nature et qui aima tant les bêtes

bambi
Louis Aragon (Neuilly sur Seine, 1897 - Paris, 1982)


Louis Aragon est, avec André Breton et Philippe Soupault, des fondateurs du surréalisme. Ils créent en 1919 la revue littérature. Il écrit ses premiers textes "automatiques" qui seront réunis dans Feu de joie et Mouvement perpétuel. Il s'opposera bientôt à Breton. En 1928, il se lie avec Elsa Triolet. il adhère ensuite au communisme (au parti en 1936), et ses romans se construiront autour d'idées militantes, mêlant personnages historiques et imaginaires. Pendant la guerre, il est mobilisé et participe à la campagne du Nord et sera, avec Eluard, un des poètes de la Résistance, célébrant sur le mode du lyrisme traditionnel l'amour absolu comme l'action politique. Après la guerre, il va à Nice et fonde avec Jean Paulhan le comité national des écrivains. Sa vie sera alors combats politiques (membre du comitté central du parti commniste en 1954) et publications d'oeuvres. Il revient ensuite à la poésie lyrique, célébrant son inspiratrice de toujours : Elsa (1959) et la culture arabe médiévale, le fou d'Elsa 1963. Après la mort d'Elsa en 1970, Il publie Henri Matisse, roman qui témoigne de son inspiration pour la peinture de son siècle.

bambi
Alfred de Vigny
1797
Alfred de Vigny naît à Loches, le 27 mars. Alors que l'enfant a dix-huit mois, sa famille déménage à Paris.


1816-1827
Vigny est officier d'infanterie et passe de garnison en garnison, notamment à Strasbourg et à Pau. Ces expériences l'inspireront dans la composition de Vigny .

1822
En mars, Vigny publie ses Poëmes. Ce recueil sera revu et augmenté en 1829.

1824 Publication d'Éloa.

1825 Vigny épouse Lydia, une Anglaise.

1826 Mise en vente de Cinq-mars.

1827 Vigny quitte définitivement l'armée.

1831-1838 Vigny entretient une relation avec Marie Dorval pour qui il avait notamment composé la Maréchale.

1832 Publication de Stello dans la Revue des Deux Mondes. Vigny fera d'ailleurs paraître plusieurs de ses meilleures œuvres dans cette revue.

1833 La croix de la Légion d'honneur est remise à Vigny.

1835 Représentation de Chatterton, pièce dans laquelle
joue Marie Dorval. La même année Servitude et grandeur militaires commence à paraître.

1840-1841 Vigny s'intéresse de près au problème de la propriété littéraire. A la même époque, le poète cherche à être admis à l'Académie française; il essuiera de nombreux échecs avant d'y être enfin élu en 1845.

1848 Vigny et son épouse habitent surtout, désormais, la propriété de Marie-Giraud. Le poète soigne sa compagne qui est très souvent malade.

1862 Mort de Lydia, l'épouse de Vigny.

1863 Le 17 septembre, Vigny meurt de ce qui a probablement été un cancer à l'estomac.

1864 Publication des Destinées.

1867 Publication du Journal d'un poète.

bambi
GÉRARD de NERVAL

1808 Naissance à Paris, le 22 mai, de Gérard Labrunie, fils d'Étienne Labrunie, médecin, et de Marie Laurent. de Nerval n'est donc qu'un pseudonyme.


1810 Le 29 novembre, mort de la mère de Gérard. L'enfance de Nerval se passe dès lors à Mortefontaine, chez son grand-oncle. Cette enfance sera évoquée dans de nombreuses œuvre, notamment dans Sylvie, dans Fantaisie et dans les Chansons et légendes du Valois. C'est aussi à Mortefontaine que Gérard aperçoit Sophie Dawes, jeune aristocrate anglaise qui lui apparaît telle une vision.
1820 Nerval entre au collège Charlemagne où il fait la connaissance de Théophile Gautier.
1826 Nerval commence à traduire le Faust de Goethe. Cet ouvrage le rend célèbre, Goethe lui-même reconnaissant la beauté de la version française de sa pièce.
1828 Nerval entre en relation avec les membres du cénacle romantique, notamment Victor Hugo.
1830 Nerval participe, le 25 février, à la bataille d'Hernani.
1833 Voyage en Belgique.
1834 Après qu'il ait reçu un héritage de 30 000 francs de son grand-père, Nerval part pour l'Italie. A la fin de l'année, Nerval aperçoit pour la première fois Jenny Colon, comédienne aux Variétés.
1835 Nerval fonde le Monde dramatique, revue qu'il voue à la gloire de Jenny Colon. Dès l'année suivante, la revue fait faillite.
1836 Voyage en Belgique avec Théophile Gautier.
1837 Nerval avoue son amour à Jenny Colon, mais celle-ci se mariera l'année suivante au flûtiste Louis-Gabriel Leplus.
1838 Nerval travaille à un drame, Léo Buckhardt. Voyage en Allemagne.
1839 Voyage en Suisse et en Autriche. A Vienne, Nerval fait la connaissance de Marie Pleyel, dont il tombe amoureux, et de Franz Liszt.
1840 Traduction du second Faust. Voyage en Belgique. Mort de Sophie Dawes.
1841 Suite à des soucis matériels et au surmenage, Nerval fait une première crise de folie.
1842 Mort de Jenny Colon. En décembre, Nerval part pour l'Orient (Malte, Égypte, Syrie, Chypre, Constantinople) où il passera presque toute l'année suivante.
1844 En septembre, Nerval voyage en Belgique et en Hollande.
1846 Nerval travaille à la Damnation de Faust que Berlioz met en musique.




1848 En juillet et en septembre, dans La Revue des Deux Mondes, Nerval publie des traductions de poèmes de Heine.
1849 Nouvelle crise de folie.
1850 Voyage en Allemagne.
1851 Publication du Voyage en Orient.
1852 En mai, voyage en Hollande puis, en août, dans le Valois. Publication des Illuminés.
1853 Publication des Petits Châteaux de Bohême dont font partie les Odelettes. Nouvelle crise le 25 août. La même année, le 10 décembre, Nerval fait paraître El Desdichado.
1854 Nouveaux problèmes de santé. Voyage en Allemagne. Publication des Filles du feu et des Chimères. Nerval vit alors dans une pauvreté extrême.
1855 Le 26 janvier, Gérard de Nerval se pend, rue de la Vieille-Lanterne.

bambi
Félix Leclerc

Poète québécois

(1914-1988)

Félix Leclerc (1914-1988). Chansonnier et poète de renommée internationale,Félix Leclerc est considéré comme le père de la chanson québécoise. Il est le pionnier de la chanson canadienne d'expression française. C'est lui qui a mis le Québec sur la carte culturelle du monde francophone.

Biographie




(La Tuque, le 2 août 1914 - L'Île d'Orléans, le 8 août 1988) Né à La Tuque, en haute Mauricie, Félix Leclerc est le sixième d'une famille de onze enfants. Son père, Léo Leclerc, est considéré comme "le gros commerçant de bois de la Vallée", un "faiseux de villages". Félix hérite de sa mère son art de vivre ainsi que le goût de la musique. Après une enfance heureuse, il débute ses études classiques à Ottawa en 1928, au Junoriat du Sacré-Coeur à Ottawa et à l'Université d'Ottawa, en belles-lettres et rhétorique. Durant la tragique crise économique en 1932, il doit les interrompre, faute d'argent.


Poète, conteur, fabuliste, auteur dramatique et pionnier des chansonniers québécois. Il devient annonceur de radio à Québec en 1934, et à Trois-Rivières en 1938. C'est à cette époque qu'il fait ses premières expériences en tant qu'auteur radiophonique. Il entre en 1939 à Radio-Canada, où il travaille comme comédien dans les émissions "Vie de famille" et "Un homme et son péché". Devenu membre des Compagnons de Saint-Laurent, il écrit également des textes pour les séries "Je me souviens" (1941), "L'Encan des rêves" (1945), "Théâtre dans ma guitare" et "La ruelle aux songes" (1946). Le 29 décembre 1950, il fait ses débuts comme chansonnier au Théâtre de l'ABC à Paris. Sa carrière musicale ne cessera d'être ponctuée de succès. Chansonnier prolifique et écrivain populaire dont les écrits témoignent de son attachement à sa terre natale, Félix Leclerc revient au Québec en 1953 et continue à publier et à écrire pour la radio et le théâtre.


En 1970, il s’installe définitivement à l’Ile d’Orléans, près de Québec. Secoué par les événements qui se déroulent il publie des chansons et autres textes de plus en plus engagés politiquement. Ses disques "L’alouette en colère", "Le tour de l’Île" et "Mon fils" sont les jalons de cette prise de position indépendantiste. En 1978, il prépare Le petit livre bleu de Félix ou Le nouveau calepin du même flâneur et Rêves à vendre, deux recueils de pensées, maximes et courts récits dans la même veine que Le calepin d’un flâneur publié en 1961. Il meurt subitement le 8 août 1988.


Félix Leclerc a vu son oeuvre couronnée par de nombreuses récompenses : le Prix de L'Académie Charles Cros en 1951, 1958 et 1973, Le Prix Calixa-Lavallée et la Médaille Bene Merenti de Patria de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal en 1976 et le Prix Denise-Pelletier en 1977. En 1980, il recevait un doctorat honoris causa de l'Université du Québec et, en 1987, la Médaille de l'Académie des lettres du Québec. Il était aussi membre d'honneur de l'Union des écrivains québécois.


Notez que L'Espace Félix-Leclerc a ouvert ses portes le 24 juin 2002. Il est situé au 682, Chemin Royal, à St-Pierre-de-l'île-d'Orléans, Québec. Il comporte une exposition permanente dédiée à la vie et l'oeuvre de Félix, une exposition temporaire sur un(e) artiste s'étant illustré(e) dans la francophonie, une boîte à chanson et une boutique. Des activités, des visites guidées et des ateliers y sont également offerts.

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Bibliographie (partielle)

Adagio (contes) 1943
Allegro (fables) 1944
Andante (poèmes) 1944
Pieds nus dans l'aube (roman) 1946
Dialogues d'hommes et de bêtes (théâtre) 1949
Les chansons de Félix Leclerc, le Canadien (chansons) 1950
Théâtre du village (théâtre) 1951
Le hamac dans les voiles (contes) 1951
Moi, mes souliers...
Journal d'un lièvre à deux pattes (roman) 1955
Le fou de l'île (roman) 1958
12 chansons de Félix Leclerc (chansons) 1958
Le p'tit bonheur (théâtre), 1959
Sonez les matines (comédie théâtrale) 1959
Le calepin d'un flâneur (maximes) 1961
L'auberge des morts subites (comédie théâtrale) 1964
Chanson pour tes yeux (poésie) 1968
Carcajou ou Le diable des bois (roman) 1976
L'ancêtre (poésie) 1974
Bonjour de l'île (poésie) 1975
Qui est le père? (théâtre) 1977
Un matin (poésie) 1977
Le petit livre de Félix ou Nouveau Calepin d'un même flâneur (maximes) 1978
L'avare et le violon magique (contes) 1980
Rêves à vendre ou Troisième Calepin d'un même flâneur (maximes) 1984
Dernier calepin (maximes) 1988
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Discographie (partielle)

Félix Leclerc et sa guitare, vol.1 (1958) - Épic LF- 2001 (V)

Félix Leclerc et sa guitare, vol.2 (1959) - Épic LF-1008 (V)

Félix Leclerc et sa guitare, vol.3 (1959) - Phgillips B-77.899L (V)

Le roi heureux (1962) - Phillips B-77.389L (V)

Félix Leclerc vous propose 14 nouvelles chansons (1964) Phillips B-77.801L (V)

Mes premières chansons (1964) - Phillips B-77.846 (V)

Moi, mes chansons (1966) - Phillips 70.352 (V)

L'alouette en colère (1972) - Phillips 6325.022 (V)

Le tour de l'Île (1975) - Phillips 6325.242 (V)

Claude Léveillé et Félix Leclerc : Le temps d'une saison (1976) - Polydor 2675.144(V)

Mon fils (1978) - Polydor2424.187 (V), 3176.187 (K7)

La légende du petit ours gris / Le journal d'un chien (1979) Polydor 2424.196 (V)

Félix Leclerc, Collection "Chanson d'auteur" (compilation 1988) - Phillips 822 995-2 (CD)

Félix Leclerc raconte aux enfants (compilation 1989) Amplitude CH-CD-3002)

L'ancêtre (spectacle au Théâtre de l'Île d'Orléans en 1976; réédition 1989) Amplitude CH-CD-3008

Le p'tit bonheur (intégrale, 1989) - Phillips 838 459-2 (coffret 6 CD : CD 1 ;"Le p'tit bonheur"; CD 2, "La vie, l'amour, la mort"; CD 3, "La gaspésie"; CD 4, "L'alouette en colère"; CD 5, "Mon fils"; CD 6,ù.L'encan/Le tour de l'îleù.)

Félix Leclerc : 21 titres, chansons d'auteur (compilation 1991) Phillips 822.995-2 (CD)

Félix Leclerc (compilation 1992) Phillips 846-422-2 (CD DOUBLE)

Heureux qui comme Félix (2000) Amplitude 3001, 3002, 3004 et 3008 (coffret de 10 CD)


(V) = vinyle
(K7) = cassette
(CD) = compact disque
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Félix Leclerc

Poète québécois (1914-1988)

Liste des poèmes
paroles et musique: Félix Leclerc


L'hymne au printemps (1951)


Le p'tit bonheur (1951)


Moi, mes souliers (1951)


Notre sentier (1951)


Prière bohémienne (1951)


La mer n'est pas la mer (1951)


Bozo (1951)


Le train du nord (1951)


Le Québécois (1957)


Attends-moi,ti-gars (1957)


L'héritage (1957)


Tu te lèveras tôt (1962)


Un soir de février (1972)


L'alouette en colère (1972)


Le tour de l'île (1975)


Nelligan (1978)


La nuit du 15 novembre (1978)


Chanson des colons

bambi
William Blake

(1757-1827)

Blake fait partie de cette longue lignée de poètes qui ont consacré leur vie à défendre les droits et liberté du peuple en réclamant justice et se sont dressés contre les oppresseurs.


William Blake (1757-1827) est né à Londres. Graveur, peintre et poète anglais il était trop pauvre pour faire imprimer ses vers et les publia lui-même ornées de ses dessins ; aussi fut-il peu connu de son temps, mais les romantiques puis les symbolistes virent en lui un précurseur audacieux. La carrière de Blake comme graveur-poète-prophète a débuté très tôt. Blake était politiquement impliqué, radical et libertaire. Il n'admettait aucune limitation de la liberté individuelle en matière sociale, politique et sexuelle. La Révolution américaine de 1775 suivie par la déclaration de l'Indépendance en 1783 fut pour Blake un victoire exemplaire d'une nouvelle jeunesse audacieuse contre les forces de l'Autocratie. La Révolution française de 1789 représentait aussi pour Blake cette rébellion nécessaire contre la corruption d'un ancien régime et encore là il sympathisait ouvertement avec les révolutionnaires et des supporters comme Paine qu'il aida à s'évader en France.


La guerre de 1793 des Anglais contre la France et l'introduction de lois civiles rigoureuses d'obéissance prescrites par les autorités (l'Eglise et l'Etat) étaient pour Blake autant de preuves témoignant les moyens répressifs dirigés contre le peuple ; il dénonça ces abus de pouvoir à travers ses oeuvres tout comme Wordsworth, Shelly et Byron une génération plus tard.


En 1800 Blake déménagea à West Sussex .Il y passa ses trois plus belles années jusqu'au moment où il fut inculpé pour sédition.


En 1803 après une violente confrontation avec un soldat il fut accusé de haute trahison et condamné à une peine de prison.(le soldat était en train d'uriner dans son jardin). Il fut relàché en 1804. Cette année-là, Blake retourna à Londres où il vécu jusqu'à sa mort en 1827.


Blake s'est battu jusqu'à la fin de ses jours pour défendre des principes d'égalité de liberté et justice sous toutes les formes (sociaux, politiques,égalité des sexes). Liberté, égalité, justice pour tous. Blake est mort en 1827 et fut enterré dans une fosse commune.

bambi
Paul Claudel(1868-1955)

par Olivier Brien

D'origine bourgeoise provinciale, Paul Claudel est né à Villeneuve-sur-Fère, en 1868, sur les confins de la Champagne et des Ardennes. De famille catholique, l'enseignement laïque lui fait perdre la foi qu'il retrouvera, à 1'âge dix-huit ans, le jour de Noël, le 25 décembre 1886, dans l'église Notre-Dame de Paris, lors d'une illumination subite. Sa vie de diplomate, de 1893 à 1936, le conduit à séjourner presque constamment à l'etranger dans divers pays, consul de France à Prague, Francfort, Hambourg, ministre Plenipotentiaire à Rio de Janeiro, à Copenhague, ambassadeur de France à Tokyo, Washington, enfin à Bruxelles, de 1933 à I955, où se terminera sa brillante carrière
Sa vie littéraire conduite parallèlement s'épanouira glorieusement, au terme de son rôle de diplomate, dans sa propriété de Brangues, aux confins de la Savoie et du Dauphiné. Ses conceptions, en étroit rapport avec les idées religieuses, l'incitent à préciser le rôle du poète dont le langage doit traduire l'unité fondamentale du monde des choses et de 1'esprit, correspondant à une véritable "co-naissance" abolissant la contradiction objet-sujet.

bambi
Biographie de Michel Eyquem de Montaigne
(1533 -1592)

1533 Michel de Montaigne naît le 28 février au château de Montaigne, en Dordogne. Du fait de la mort en bas-âge de deux premiers nés, il est l'aîné des 8 enfants de Pierre Eyquem et d'Antoinette de Louppes. Son père, humaniste ouvert aux idées nouvelles, lui fait apprendre le latin et le grec. Il entoure l'éducation de son fils d'une grande douceur. Le jeune Michel de Montaigne passe son enfance auprès des paysans; il restera toute sa vie proche et respectueux des gens humbles.

1540 Michel de Montaigne fait ses études au Collège de Guyenne à Bordeaux

1554 Son père devient maire de Bordeaux. Montaigne qui a suivi des études de droit, lui succède dans sa charge de magistrat à Périgueux, puis au parlement de Bordeaux.

1557 Michel de Montaigne fait la connaissance d'Etienne de la Boétie, magistrat comme lui . Cette amitié marquera Montaigne. Il est influencé par l'exigence morale de son ami, son stoïcisme, son engagement dans la réflexion politique. L'amitié de Montaigne et de la Boétie est encore évoquée aujourd'hui comme un symbole.

1563 Mort d'Etienne de la Boétie

1565 Montaigne épouse Françoise de la Chassaigne dont il aura six filles. Une seule, Léonor, survivra.

1568 Mort de son père. Il hérite alors de la terre de Montaigne et du nom du château. Il s'y retire et fait aménager, dans une tour de son château, sa "librairie", une bibliothèque, contenant tous ses livres ainsi que ceux que lui a légués La Boétie

1569 Respectant le souhait de son père, il publie une traduction de la Théologie naturelle de Raymond Sebond, théologien espagnol

1570 Montaigne se rend à Paris pour publier les œuvres de la Boétie.
Naissance de son premier enfant, une fille nommée Thoinette. Elle meurt à l'âge de deux mois

1571 Montaigne vend sa charge de conseiller et se consacre à l'étude et à la réflexion. Sans doute est-ce à cette époque qu'il commence Les Essais ?
Il étudie également les textes anciens, notamment ceux de Sénèque et de Plutarque.
Il est nommé gentilhomme de la chambre du roi en 1571

1574 Deux ans après la St-Barthélémy, Montaigne fait devant le Parlement de Bordeaux un discours remarqué.
Il mène des négociations entre Henri de Guise et Henri de Navarre, le futur Henri IV.

1577 Montaigne devient le gentilhomme de la chambre

1578 Il est atteint d'une maladie de la vessie

1580 Montaigne publie la première édition des Essais
Il tente de se faire soigner dans différentes villes d’eaux de France, d’Allemagne et d’Italie. Il tire de cette expérience un Journal de voyage.

1581 Il est reçu par le pape et est honoré du titre de citoyen romain.
Alors qu'il est en voyage, il apprend qu'il est élu maire de Bordeaux. Le roi Henri III le pousse à honorer ce mandat, ce qu'il accepte.

1583 Il est réélu à la mairie de Bordeaux malgré l'opposition des ultra-catholiques.
Il joue à nouveau un rôle de médiateur entre Henri de Navarre et le maréchal de Matignon qui représente Henri III

1588 Alors qu'il se rend à Paris pour la publication de la deuxième édition des Essais, il est jeté en prison par les ligueurs, durant les troubles qui suivent la journée des barricades. Il est délivré quelques heures plus tard grâce à l'intervention de la reine mère, Catherine de Médicis.
A Paris, Montaigne fait la connaissance de Marie de Gournay, c'est après La Boétie, la seconde grande rencontre de sa vie. Il l'appellera " sa fille d'alliance". La jeune fille lui vouera une admiration fervente et fidèle.
Montaigne passe les dernières années de sa vie à annoter et à enrichir les Essais.

1589 Il rencontre Pierre Charron à qui il lègue ses armoiries

1590 Mariage de sa fille Leonor ( son seul enfant survivant) avec François de la Tour

1592 Montaigne meurt à Montaigne le 13 septembre 1592, à 59 ans et demi

1595 Trois ans après sa mort Marie de Gournay qui a rassemblé toutes les annotations de Montaigne publie une réédition des Essais. Cette édition est appelée "édition de Bordeaux".

bambi
1854-1868 - Rimbaud

est né le 20 octobre 1854 à Charleville-Mézières, une petite ville des Ardennes, de l'Est de la France, tout près de la Belgique. Son père, Frédéric Rimbaud, est capitaine d'infanterie, il a épousé en 1853 Vitalie Cuif, fille de paysans ardennais.

Le père quitte très vite le foyer familial. Il laisse Vitalie seule avec cinq enfants : Frédéric, né un an avant Arthur, Vitalie (née en 1858), Isabelle (née en 1860) et une autre fille née en 1857 qui meurt en bas-age.
Dès l'age de huit ans, Rimbaud fréquente l'Institut privé Rossat, à Charleville. En 1865, il entre au collège.
C'est sur les bancs du collège qu'il rencontre Ernest Delahaye. Né un an avant Rimbaud, Delahaye noue avec le jeune Arthur des liens d'amitié qui se prolongeront toute sa vie.

Certaines des lettres échangées entre les deux hommes ont été conservées et sont importantes pour retracer la vie du jeune poète, mais aussi pour comprendre son rapport à la création littéraire.

Au collège, Arthur se révèle vite être un « fort en thème » remarqué et encouragé par ses professeurs.
1869 - Rimbaud a quinze ans. Toujours collégien, c'est un excellent latiniste : « Jugurtha », publié avec trois autres de ses compositions latines dans « Le moniteur de l'enseignement secondaire » lui vaut le premier prix du Concours Académique.
C'est de cette année que datent ses premiers vers en français : « Les étrennes des orphelins », publiés un an plus tard.

1870 - Entré en classe de rhétorique, Rimbaud rencontre Georges Izambard. Cet enseignant lui fait lire Victor Hugo, Théodore de Banville, Rabelais et lui ouvre sa bibliothèque.
La mère de Rimbaud n'apprécie pas l'amitié entre le jeune garçon et le professeur : elle ne correspond pas à l'éducation stricte qu'elle entend donner à ses enfants.

Izambard jouera un rôle important pour Rimbaud ; il conserve notamment ses premiers textes (voir par exemple Un coeur sous une soutane).
Le 24 mai, Rimbaud envoie à Banville trois poèmes, espérant leur publication dans la revue du « Parnasse contemporain »: Sensation, Ophélie, et Credo in unam ... (intitulé plus tard « Soleil et Chair »).

Ces vers ne seront pas publiés mais une revue, « La Charge », lui ouvre deux mois plus tard ses pages pour « Trois Baisers » (connu sous le titre « Première Soirée »).
À la fin du mois d'août, Rimbaud quitte brusquement Charleville pour gagner Paris. Le 19 juillet, la France est entrée en guerre contre la Prusse : Rimbaud espère sans doute assister à la chute de l'empereur, affaibli par la bataille de Sarrebrück. Il est arrêté dès son arrivée dans la capitale. Il appelle Izambard à l'aide. Le professeur parvient à gagner Paris, fait libérer le jeune homme et le reconduit à Charleville à la fin du mois de septembre.

En octobre Rimbaud fugue une nouvelle fois. Il part pour Bruxelles, puis Douai où il débarque dans la famille de Georges Izambard. Il y recopie plusieurs de ses poèmes. Ce recueil que Rimbaud confiera au poète Paul Demeny, ami d'Izambard, est connu sous le nom de « Cahier de Douai ».
1871 - En février, Rimbaud part pour Paris, il rentre à pied à Charleville début mars.

En mai, il est encore à Charleville, d'où il écrit à Georges Izambard et Paul Demeny les deux « lettres du Voyant ».
Suit une période dont on sait peu de choses. Rimbaud participe probablement aux événements de la Commune de Paris pour laquelle il semble s'être passionné.
C'est sans doute à ce moment qu'il compose « Les déserts de l'amour », où mûrit déjà ce qui fera le corps de la « Saison en enfer ».

Cette année-là, Rimbaud rencontre Auguste Bretagne. Cet employé aux contributions indirectes de Charleville a connu Paul Verlaine à Arras. Bretagne, passionné de poésie, féru d'occultisme et buveur d'absinthe encourage le jeune poète à écrire à Verlaine. Rimbaud, aidé de Delahaye qui joue les copistes, envoie quelques poèmes.

Verlaine s'enthousiasme pour ces textes qu'il diffuse dans son cercle d'amis. Il prie Rimbaud de le rejoindre à Paris.
À la fin du mois de septembre, Rimbaud débarque dans la capitale. C'est sans doute juste avant ce voyage qu'il compose le « Bateau ivre ».

À Paris, Rimbaud loge d'abord chez les parents de Mathilde, la femme de Verlaine, mais il se rend indésirable, et est bientôt contraint à se réfugier chez des amis de Paul (Charles Cros, Forain et Banville).

Rimbaud participe avec Verlaine aux dîners des « Vilains Bonshommes » et aux réunions du « Cercle Zutique » au cours desquelles la joyeuse bande compose des pastiches dont certains sont consignés dans un cahier, désigné par les éditeurs de Rimbaud sous le nom « d'Album Zutique » (voir notamment le fameux « Sonnet du trou du cul » ou encore « Les remembrances du vieillard idiot » et « Aux livres de chevet... »).
1872 - Les deux poètes hantent les cafés du Quartier Latin. Ils mènent une vie dissolue, de provocation en beuverie.

Mathilde Verlaine, excédée, quitte Paris pour Périgueux avec son fils.
Verlaine, troublé par ce départ, écrit à sa femme une lettre suppliante. Mathilde lui fait savoir qu'elle n'acceptera de rentrer que si Rimbaud est renvoyé.

En mars, Rimbaud regagne les Ardennes. Mais Verlaine parvient à le faire revenir à Paris en mai. Il ne loge plus chez les Verlaine, mais dans une chambre rue Monsieur-le-Prince, puis à l'hôtel de Cluny.

Le 7 juillet, Rimbaud et Verlaine partent pour la Belgique. Mathilde découvre alors à Paris les lettres que Rimbaud a adressées à son mari de février à mai. Elle part aussitôt pour Bruxelles pour tenter de récupérer Paul.
Verlaine accepte dans un premier mouvement de rentrer à Paris mais s'esquive au dernier moment.

Début septembre, Rimbaud et Verlaine sont en Angleterre. Leur misère est grande et Verlaine est préoccupé par le procès en séparation de corps que Mathilde vient de lui intenter.
Les deux poètes se séparent, Rimbaud retrouvant les Ardennes à la fin du mois de décembre.

1873 - A la mi-janvier, Rimbaud reçoit une lettre de Verlaine qui se dit malade et mourant de désespoir à Londres. La mère de Paul, toujours prompte à tout faire pour son fils, se rend à son chevet; elle offre à Rimbaud l'argent du voyage.
En avril, Verlaine et Rimbaud passent d'Angleterre en Belgique.
Peu après, Rimbaud rentre à la ferme familiale de Roche. Il commence à rédiger « Une saison en enfer » (évoquée dans une lettre adressée en mai à Ernest Delahaye).

Rimbaud s'ennuie à Roche, il y rencontre de temps en temps Delahaye et Verlaine à Bouillon, à la frontière franco-belge. C'est là que Verlaine entraîne à nouveau Rimbaud vers l'Angleterre, à la fin du mois de mai.

Les deux hommes se querellent et Paul prend au début du mois de juillet l'initiative d'une rupture.
Il laisse Rimbaud sans un sou à Londres et gagne la Belgique, espérant renouer avec sa femme.

L'échec de cette tentative de réconciliation le conduit à rappeler Rimbaud auprès de lui à Bruxelles, mais les deux hommes se querellent encore. Verlaine tire deux coups de feu sur son ami qu'il blesse au poignet. Rimbaud est conduit par Verlaine et sa mère à l'hôpital Saint-Jean où il est soigné.
Mme Verlaine persuade son fils de laisser partir Rimbaud mais, sur le trajet qui mène le trio à la gare du Midi, Verlaine porte la main à la poche où se trouve son revolver. Rimbaud s'affole et trouve la protection d'un agent de police.

Arthur ne souhaite pas porter plainte, mais l'affaire est aux mains de la justice belge et Verlaine écope de deux ans de prison. Rimbaud n'est que légèrement blessé : il sort de l'hôpital le 20 juillet.

Rimbaud passe l'hiver dans la ferme familiale de Roche.
1874 - En mars, Rimbaud se trouve à Londres en compagnie de Germain Nouveau, un ancien du cercle zutique qui l'aide à copier des poèmes des « Illuminations », mais ce dernier décide bientôt de rentrer à Paris; Rimbaud se retrouve seul et désemparé. Il donne des leçons de français puis se résigne à retourner dans les Ardennes.

1875 - Rimbaud part pour l'Allemagne. Il est embauché comme précepteur à Stuttgart.
Verlaine vient de sortir de prison, il est revenu aux pratiques catholiques et décide de se rendre à Stuttgart. Il voudrait renouer avec Rimbaud, mais aussi « sauver son âme ». L'attitude de Verlaine irrite fortement Arthur qui le renvoie après deux jours seulement.

En mai, Rimbaud quitte l'Allemagne pour la Suisse et entre en Italie à pied. Lorsqu'il arrive à Milan, il est malade et doit s'arrêter.

Rimbaud reprend en juin sa route vers le sud peut-être pour embarquer vers l'Afrique. Terrassé par une insolation sur la route de Livourne à Sienne, il est rapatrié à Marseille par le consulat français.

Il rêve de s'enrôler dans l'armée carliste, mais ne donne pas suite à son projet et remonte à Paris en juillet. Il retrouve Charleville en Octobre. De ce passage dans les Ardennes, on a conservé la dernière « manifestation poétique » de Rimbaud : Rêve, un texte inclus dans une lettre à Ernest Delahaye.
1876 - Rimbaud part à Vienne. Il se fait détrousser par des brigands puis expulser d'Autriche, repart pour la Hollande et signe, le 19 mai, à Harderwijk un engagement de six ans dans l'armée coloniale hollandaise. Mercenaire étranger, il doit rétablir l'ordre à Java.

Il s'embarque le 10 juin et arrive à Batavia (aujourd'hui Djakarta) le 19 juillet. Au bout de quelques semaines, Rimbaud déserte et regagne l'Europe sur un voilier écossais. Il est à Charleville à la fin du mois de décembre.

1877 - Au printemps, Rimbaud part pour Brême, où il semble avoir envisagé de s'engager dans la marine américaine, puis à Hambourg, parcourt la Suède et le Danemark avec un cirque ambulant.

Il revient quelque temps à Charleville puis tente une autre évasion. On le trouve à Marseille, d'où il s'embarque en septembre pour Alexandrie. Malade à bord, il est débarqué à Civita-Vecchia, visite Rome, et passe l'hiver dans les Ardennes.

1878 - Au printemps, Rimbaud éprouve une nouvelle fois le besoin de fuir. Se rend-il à Hambourg dans le but de gagner l'Orient ? Fait-il le tour de la Suisse ? On l'ignore. Il se replie sur Roche où il passe l'été, repart fin octobre, traverse les Vosges, la Suisse et le Saint-Gothard à pied. A Lugano, il prend le train pour Gênes, d'où il s'embarque pour Alexandrie.

Il semble chercher activement du travail en Égypte, allant même jusqu'à demander à sa mère dans une lettre écrite en décembre de certifier qu'il est en règle avec l'armée, et bon travailleur. Il gagne à la fin de l'année l'Île de Chypre où il a trouvé un emploi de chef de chantier au service d'une maison française.

1879 - En juin, Rimbaud, épuisé par une fièvre typhoïde, doit regagner précipitamment la France.
Il revient à Roche où il se soigne et travaille à la ferme.
A Delahaye qui lui rend visite, Rimbaud dit son détachement de la littérature : « Je ne pense plus à ça ».

1880 - Rimbaud regagne Chypre au printemps. Il est embauché dans une entreprise chargée d'édifier un palais destiné au gouverneur britannique. Mais Rimbaud démissionne de son poste et quitte l'île en juillet, s'embarque pour l'Egypte et gagne Aden en août. Il trouve un emploi à la maison Viannay, Mazeran, Bardey et Cie, spécialisée dans le commerce des peaux et du café.

Bardey vient d'ouvrir une succursale à Harar : Rimbaud accepte de s'en charger et arrive le 13 décembre à Harar après avoir traversé à cheval le désert somali.

1881 - Rimbaud est acheteur pour la maison Bardey. Après une période d'enthousiasme, il commence à s'ennuyer, se plaint du climat, se heurte à la jalousie des négociants.
Il charge sa mère de lui faire parvenir des ouvrages techniques, des instruments, un appareil photographique. Il rêve d'explorations.

En juin-juillet, expédition à Bubassa, qui le fatigue et le rend malade. Rimbaud se lasse de Harar, s'exaspère des retards du courrier, a des ennuis avec ses patrons. Il quitte la ville pour Aden en décembre.

1882 - Rimbaud travaille à Aden pour la maison Bardey. Il s'occupe toujours de science et d'exploration, et commande du matériel de photographie, activité dont il espère tirer quelque profit.

1883 - Rimbaud repart d'Aden pour Harar où Bardey le charge d'entreprendre des explorations dans le Somali et le pays Galla. Rimbaud décide alors de reconnaître l'Ogadine qui est encore mal connu.

Il y pénètre en août et rédige peu après un rapport d'ensemble sur la région. Cette étude sera publiée l'année suivante dans le bulletin de la Société de Géographie (c'est le « Rapport sur l'Ogadine »).
La fortune tarde à venir : Rimbaud se voit découvreur, explorateur, bâtisseur... Il continue à commander dans ses lettres à sa famille (et surtout à sa mère) des manuels et du matériel technique tout en donnant des instructions sur le placement de ses économies.

Le poète devenu commerçant sans succès semble, tout en se plaignant de sa situation à ses employeurs, se plaire à imaginer une vie de rentier, il pense même à se marier !
1884 - La maison Bardey, en difficulté, liquide. Rimbaud reprend en avril la route d'Aden où il demeure au chômage, désespéré de voir s'amenuiser ses économies.

Par chance, Bardey, qui a réussi à monter une nouvelle affaire, engage Rimbaud pour six mois, jusqu'à la fin de l'année.
1885 - Rimbaud signe en janvier un nouveau contrat d'un an avec Bardey.

Lorsque, en octobre, il entend parler d'une affaire d'importation d'armes dans le Choa, il dénonce son contrat et s'engage dans l'aventure. Il s'agit de revendre cinq fois plus cher à Ménélik, roi du Choa, des fusils d'un modèle devenu obsolète en Europe, achetés à Liège.

Parti en novembre pour Tadjourah prendre livraison des fusils et organiser une caravane qui les acheminera jusqu'au roi, Rimbaud est bloqué plusieurs mois par une grève des chameliers.
1886 - En avril, la caravane est enfin prête à partir quand Rimbaud apprend l'ordre transmis par le gouverneur d'Obock : à la suite d'accords franco-anglais, toute importation d'armes est interdite dans le Choa. Rimbaud cache son stock dans le sable afin d'éviter une saisie. Il se plaint auprès du Ministère des affaires étrangères français, fait diverses démarches.

Apprenant en juin qu'une expédition scientifique italienne est autorisée à pénétrer dans le pays, il s'arrange pour se joindre à elle.
Malgré l'abandon de Labatut, principal instigateur de l'affaire et la mort de l'explorateur Soleillet, Rimbaud prend en septembre la tête de la périlleuse expédition. Une chaleur de 70 degrés pèse sur la route qui mène à Ankober, résidence de Ménélik.

Rimbaud ignore que, pendant ce temps, La Vogue publie en France des vers de lui et une grande partie des Illuminations.

1887 - Rimbaud arrive à Ankober le 6 février, mais le roi est absent. Il doit gagner Antotto à 120 kilomètres de là. Le roi l'y reçoit, accepte les fusils mais fait des difficultés au moment de payer; il entend déduire de la facture les sommes que Labatut mort récemment d'un cancer lui devait, et invite Rimbaud à se faire régler le reste par Makonen, le nouveau gouverneur de Harar.

Rimbaud fait donc route vers Harar, avec l'explorateur Jules Borelli. Il parvient à se faire payer par Makonen, mais il n'a rien gagné sinon, comme il l'écrit au vice-consul de France à Aden le 30 juillet, « vingt et un mois de fatigues atroces ». À la fin du mois de juillet, il part au Caire pour se reposer ; Rimbaud est épuisé, vieilli, malade.

« J'ai les cheveux absolument gris. Je me figure que mon existence périclite », écrit-il à sa famille dans une lettre du 23 août. Dans une lettre au directeur d'un journal local, le « Bosphore égyptien », il raconte son voyage en Abyssinie et au Harar.

Les lettres envoyées à sa famille à la fin de cette année témoignent de ce découragement.
Rimbaud se plaint de rhumatismes et son genou gauche le fait souffrir. Il a pourtant assez de courage pour faire paraître dans le journal Le Bosphore égyptien une étude traitant de l'intérêt économique du Choa. Ce travail sera transmis à la Société de Géographie.

Rimbaud songe un moment à se rendre à Zanzibar, puis à Beyrouth, mais un procès, lié à l'affaire Ménélik, le rappelle en octobre à Aden où il tente sans succès de faire du commerce.
1888-1890 - Rimbaud est à Aden au début de l'année 1888.
En mars, il accepte de convoyer une cargaison de fusils vers Harar, mais renonce à une seconde expédition. Peu de temps après, il fait la connaissance d'un important commerçant d'Aden, César Tian, qui lui offre un poste de représentation à Harar.

Rimbaud accepte, d'autant plus qu'il pourra en même temps travailler à son compte.
Pendant trois ans, Rimbaud importe, exporte, mène ses caravanes à la côte. Pourtant, il s'ennuie beaucoup et n'a pour relations que la petite poignée d'Européens fixés ou de passage dans le pays. Il entretient avec eux une importante correspondance.

1891 - Rimbaud est atteint d'une tumeur cancéreuse au genou droit, aggravée par une ancienne syphilis. Le 15 mars, il ne peut plus se lever et se fait transporter à Zeilah sur une civière. Il s'embarque pour Aden : « Je suis devenu un squelette : je fais peur », écrit-il à sa mère le 30 avril.
Le 9 mai, il se fait rapatrier et arrive le 22 mai à Marseille où il entre à l'hôpital de la Conception. L'amputation immédiate de la jambe s'avère nécessaire. La mère de Rimbaud accourt à Marseille le 23 mai.

Le 25, l'opération a lieu. Rimbaud est désespéré. « Notre vie est une misère, une misère sans fin. Pourquoi donc existons-nous ? », écrit-il à sa soeur Isabelle le 23 juin.
A la fin du mois de juillet, Rimbaud, en a assez de l'hôpital. Il retourne à Roche où sa soeur Isabelle le soigne avec dévouement.
Mais la maladie progresse et l'incite a revenir à Marseille où il compte sur les bienfaits du soleil et aussi sur la possibilité d'un retour en Afrique où ses amis l'appellent.
Il arrive à Marseille à la fin août, en compagnie d'Isabelle qui l'assistera jusqu'à sa mort.

Rimbaud doit aussitôt retourner à l'hôpital de la Conception. Son état empire, il se désespère. Après une courte période de rémission, Rimbaud connaît plusieurs semaines d'atroces souffrances. Sa soeur parvient à lui faire accepter la visite d'un aumônier qui conclura bien légèrement à la foi du moribond.

La veille de sa mort, il dicte, en proie au délire, une lettre adressée au directeur des Messageries Maritimes : « Je suis complètement paralysé, donc je désire me trouver de bonne heure à bord, dites-moi à quelle heure je dois être transporté à bord.»

Rimbaud meurt le 10 novembre. Il est âgé de trente-sept ans. Il sera enterré le 14 au cimetière de Charleville.

 
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