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bambi
L'origine des arbres :

Avant les arbres (organismes ligneux, capables de produire un tronc ramifié), il y a 450 millions d'années, il y avait les algues, les mousses, les fougères, et toutes les plantes "cryptogames", sans fleurs, sans ovules, sans graines. Ces pratiques de reproduction primaires en limitaient l'expansion (l'espèce se reproduisait sur place) et la pérennité (la plantule n'avait pas de réserve pour survivre en dormance). Les arbres sont apparus sur terre à la fin du devonien (360 millions d'années) et plus abondamment à l'ère carbonifère (qui tire son nom de la capacité des arbres à fabriquer une matière carbonée), il y a 250 millions d'années. Ils résultent d'une évolution capitale, puisqu'ils se reproduisent avec des fleurs et des graines. La graine, transportée par le vent ou les oiseaux, étend l'ère de peuplement. Le pollen résiste aux agressions, à tel point que la microscopie électronique parvient à identifier des pollens très anciens.

Les espèces se côtoyaient sur des continents qui n'étaient pas encore séparés. La dérive des continents isola les espèces qui évoluèrent désormais en parallèle, avec de nettes ressemblances par exemple entre les espèces nord-américaines et les asiatiques (par exemple les platanes d'Occident et d'Orient). L'Europe était isolée.

Quand l'hémisphère nord a été recouvert de glaces au pliocène, jusqu'il y a 10.000 années, les espèces asiatiques et américaines ont eu la possibilité de repousser toujours plus au sud, car la terre était continue. Les arbres européens ont buté sur la mer Méditerranée ou la chaîne pyrénéenne, et, la plupart des espèces se sont éteintes. Seuls survécurent les espèces qui réussirent à gagner l'Asie mineure. Ceci explique que les espèces endémiques européennes sont moins nombreuses que les espèces américaines ou asiatiques. On retrouve des fossiles de liquidambar, de magnolia ou de séquoia, qui attestent de la richesse perdue de la flore européenne. Le platane disparaît d'Europe, et ce sont les platanes d'Occident et d'Orient qui reviendront d'abord dans des jardins, ensuite à travers une espèce hybride, qui se répandit rapidement dans nos villes.

L'introduction des arbres, d'abord utilitaires (comme le figuier, le noyer ou le cerisier), débute avec les conquêtes romaines (les Romains ramènent le cerisier du Pont-Euxin, le pommier et le noyer de Grèce où ils avaient été implantés). Elle se poursuit avec les Croisades (les Croisés ramènent, aux côtés des reliques saintes, le pêcher et l'oranger, dont les fruits étaient connus et fort chers). L'implantation d'arbres exotiques s'accélère avec les grandes expéditions maritimes à partir du XVIIe siècle, non seulement pour leur aspect utilitaire (ailante introduit pour l'élevage du vers à soie) mais aussi pour leur aspect décoratif (platane d'Occident).

Les noms français sont issus soit de noms gréco-latins pour les arbres connus et introduits par les Gréco-latins (ex : cerisier, cytise), soit de mots plus anciens encore, d'origine indo-européenne, pour les arbres indigènes (ex : aulne, alisier et orme qui dérivent de "al" ), soit de mots arabes (abricotier, oranger, sophora) ou de leur nom local pour des arbres importés (araucaria, aralia, jacaranda, ...), soit encore d'un nom construit pseudo-scientifiquement (ex : cladrastis, liquidambar, ptérocarier) ou par analogie (ex : cyprès chauve, qui n'a rien d'un cyprès !), soit enfin du nom du découvreur ou d'un botaniste célèbre (Albizzia, Parrotia, Magnolia). Pour distinguer les espèces d'un même genre, on associe un qualificatif, un peu comme le prénom associé au nom de famille, d'où le chêne "sessile", chêne "chevelu", etc. qualificatif qui précise une particularité de l'arbre (le chêne sessile a un gland sessile, c'est à dire sans pédoncule, le chêne chevelu a un gland couvert de poils épais). D'autres qualificatifs de couleur (blanc, noir, rouge) ou de forme (verruqueux) décrivent un aspect particulier des feuilles, des fruits ou du tronc. Enfin les qualificatifs "fastigié", "pleureur", "doré" désignent souvent des variétés ou des hybrides dont le port (fastigié, pleureur) ou la couleur du feuillage (doré) est spécifique (et recherché pour la décoration d'un jardin).

bambi
Les Romains et les Grecs connaissaient bien des arbres de notre entourage. À la plupart, ils vouaient un culte qu'ils justifiaient en leur attribuant une incarnation divine :

Aubépine dédiée à Maïa, mère d'Hermès, fêtée en Mai (de "Maïa" ).

Aulne arbre des Morts (dieu Cronos).

Bouleau les verges de bouleau ont été utilisées pour la flagellation et la " purification " des condamnés ; elles entouraient la hache symbolique des licteurs romains.

Cerisier son nom vient de Cerasus, ville d'Asie mineure.

Châtaignier la châtaigne était le "gland de Zeus".

Chêne arbre de Zeus-Jupiter, dieu du tonnerre. Couronnes de chêne pour les guerriers valeureux.

Cognassier son nom vient de La Canée (ville de Grèce). Son fruit est astringent.

Cyprès un chasseur nommé Cyparisse, ami d'Apollon, tua sa biche par erreur. De chagrin, il se métamorphosa en cyprès : dés lors, les cyprès veillent sur les morts. Ils sont consacrés à Hadès, dieu des morts. De leur bois, on faisait les cercueils des guerriers morts pour la Patrie. Le bois de cyprès, imputrescible, est utilisé en charpente de temples. La flèche d'Éros était aussi en cyprès. La tradition recommandait de planter un cyprès à la naissance d'une fille. À son mariage, l'arbre est abattu et exploité.

Épicéa dédié à Artémis, déesse de la Lune et de la vie sauvage, protectrice des femmes qu'elle assiste aux accouchements : l'épicéa est l'arbre de la naissance (tradition reprise avec l'arbre de Noël).

Érable dédié à Phobos, dieu de l'Épouvante.

Figuier arbre de Dyonisos, Priape, dieu de la fécondité.

Frêne arbre de Poséidon, dieu de la mer et des séismes.

Houx arbre de la Vie, parce qu'il mûrit en hiver, mais ses baies sont très toxiques (elles contiennent de la théobromine).

Laurier arbre d'Apollon. Le demi-dieu s'éprend de la nymphe Daphné, qui lui échappe en se transformant en laurier. Le nom grec du laurier est daphne. Aux Jeux pythiques, à Delphes (en souvenir du serpent Python qu'Apollon terrassa), les vainqueurs recevaient une couronne de laurier.

Myrte arbre d'Aphrodite. Ses baies sont appréciées par les buveurs qui leur attribuent le pouvoir de retarder l'ivresse. Les Grecs craignaient que l'ivresse ne rendit fou à vie.

Olivier arbre d'Athéna (qui remporta le concours sur Poséidon en offrant cet arbre à la ville d'Athènes) et symbole de chasteté. Héraclès en a planté à Olympie et utilisait une massue en olivier. Aux Jeux olympiques (à Olympie, donc), on décernait des couronne de branches d'olivier à défaut de médailles.

Orme arbre d'Oneiros, dieu des songes et de la nuit, fils d'Hypnos, dieu du sommeil, lui-même frère de Thanatos, le trépas. Dédié également à Hermès. Les fruits ailés accompagnaient les âmes des défunts devant le juge suprême.

Pin arbre de Poséidon (il pousse en bord de mer). La nymphe Pithys, convoitée par Pan, lui échappa en se métamorphosant en Pin noir. Aux Jeux isthmiques (Corinthe), les vainqueurs reçoivent une couronne de pin. Son bois sert aux bateaux de commerce. De la résine, on extrait soit le calfat pour étanche les coques de bateaux, soit un additif qui conserve les vins tout en les aromatisant.

Peuplier blanc la nymphe Leuké, convoitée par Hadès, lui échappa en se métamorphosant en Peuplier blanc qui est devenu l'arbre de la résurrection.

Platane symbole de la régénération (l'écorce se régénère, par plaques, comme la peau du serpent). Il servit à construire le cheval de Troie.

Pomme arbre solaire (forme du fruit) ; fruit de l'immortalité ; Pomone est la déesse des fruits. Héraclès chercha des pommes au Jardin des Hespérides.

Saule arbre dédié à Hécate, gardienne des Enfers.

Sureau ses baies sont une nourriture des dieux.

Tilleul la nymphe Philyie conçut du père de Zeus un enfant monstrueux, et, de honte, se métamorphosa en tilleul.



Des mythes similaires existent chez tous les peuples, Celtes, Germains, etc. Le chêne que les Romains associaient à Jupiter, dieu du tonnerre, était également assimilé au dieu de la foudre, Donar, chez les Germains. Pour les Germains et les Scandinaves, le frêne est l'arbre fondateur, Yggdrasil. Il supporte la voûte céleste et prend racine dans la Sagesse. Les Slaves attribuent au même frêne le pouvoir de repousser les serpents : on peut se reposer à son ombre sans crainte. Certaines croyances ont perduré jusqu'à nos jours : par exemple, toucher du bois de la main droite préserve du mauvais sort.

Les forêts, parce qu'elles abritaient des loups, et occasionnellement les marginaux, les Robin des bois ou les hors-la-loi, ont toujours fait peur. Elles hantent l'imaginaire public et hébergent les lutins et les fées des contes. Les Druides y réalisaient leurs cérémonies, et, plus proche de nous, la religion a repris cette vénération des arbres remarquables.

 
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