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bambi
Mars

Nous l'avons signalé : les Romains honoraient Mars bien plus que les Grecs n'aimaient Arès. De nombreuses différences apparaissent, de fait, entre Mars et Arès et ce n'est qu'assez tard que le dieu romain fut identifié à l'Arès hellénique.

D'origine italique Mars préexista à l'introduction d'Arès dans la religion romaine. Son nom, dont le sens est inconnu, avait pris tout d'abord la forme de Mavors, Marspiter (Macrobe, Saturnales) ou Mamers (de l'étrusque Maris). Il semble avoir été à l'origine un dieu agraire et, à une époque très ancienne, il fut identifié au dieu de la végétation, Silvanus. Selon une tradition romaine, Junon l'avait enfanté sans le secours de Jupiter ; jalouse, en effet, de la naissance de Minerve, jaillie spontanément de la tête de Jupiter, Junon avait voulu à son tour concevoir seule un enfant. Elle s'adressa à Flore, déesse des jardins et des champs cultivés, qui lui donna une fleur magique dont le simple attouchement rendait une femme féconde (Ovide, Fastes). C'est ainsi que Junon donna le jour au dieu dont le nom est porté par le premier mois du printemps. Notons que ce Martius mensis était, dans l'ancien calendrier romain, le premier mois de l'année (Ovide, Fastes et Macrobe, Saturnales). Une légende, qui semble d'origine italique, rapporte que Mars, tombé amoureux de Minerve, avait choisi comme intermédiaire la vieille Anna Perenna, une déesse locale du Latium, qui dupa le dieu en se substituant à Minerve lors d'un rendez-vous nocturne (Ovide, Fastes). Il y aurait là le symbole de la vieille année qui s'en va lorsque commence la nouvelle. Ce dieu agraire aidait les paysans du Latium à défendre leurs cultures et leurs troupeaux. On lui avait donc consacré, pour qu'il les écarte des moissons et des bergeries, tous les animaux que l'on craint à la campagne, en particulier le loup ; mais le pivert, annonciateur de pluie, était son oiseau favori.

Cette caractérisation de Mars comme dieu primitivement agraire, est contestée par certains mythographes. En tout cas, à l'époque classique, quand Rome devient une grande puissance militaire, ce dieu du printemps est essentiellement un dieu guerrier (Virgile, Énéide). Mais il faut noter que c'est au printemps que recommence la saison de la guerre. Il est en même temps le dieu de la jeunesse parce que la guerre est l'objet de l'activité de la jeunesse. Il était particulièrement révéré par l'armée, ce qui lui valut le surnom de Gradivus (= "qui s'avance à grands pas" [au combat] ou, selon d'autres, "qui fait pousser" [les moissons])

Ce dieu de la jeunesse guide, lors du ver sacrum (le printemps sacré) les jeunes gens qui émigrent des cités sabines pour aller fonder de nouvelles villes. En effet, les Sabins, en cas de grave malheur, consacraient à Mars, en propriété absolue, toute la production végétale, animale et même humaine du printemps suivant. En ce qui concerne les enfants, devenus grands et alors considérés comme "sacrés", c'est-à-dire mis en dehors de la communauté, ils partaient, guidés en général par un animal consacré à Mars, le loup ou le pivert, en quête d'une nouvelle patrie où ils puissent s'établir par la force des armes et grâce à la protection du dieu de la guerre auquel ils étaient voués. L'histoire romaine nous apprend que les Romains, après le désastre de Trasimène ( 217) décidèrent de consacrer, à la manière sabine, un ver sacrum mais à Jupiter; mais ils ne s'acquittèrent de leur voeu que...vingt-deux ans plus tard, incomplètement (uniquement les productions végétales et animales) et, à une époque où le désordre régnait dans le calendrier, le voeu fut "accompli" en hiver, c'est-à-dire avec beaucoup d'économie !

Peut-être faut-il rattacher aussi à la tradition sabine la fameuse légende de Romulus et de Rémus sauvés par une louve. Rappelons cette légende : Albe-la-Longue, jadis fondée par le fils d'Énée, Ascagne, vit son roi Numitor dépossédé de son trône par son frère Amulius. Celui-ci fit périr tous les fils de Numitor et voua sa fille, Rhéa Silvia, au culte de Vesta, la vouant ainsi à la virginité. Mais celle-ci, par sa beauté, séduisit le dieu Mars qui l'aperçut un jour se rendant à la fontaine; il la rendit mère, pendant son sommeil, de jumeaux, Romulus et Rémus (Ovide, Fastes)). L'ayant appris, Amulius fit enfermer la mère et exposer les deux bébés dans des marécages près du Tibre en crue (Tite-Live, Histoire romaine) ou sur le sommet du mont Palatin, selon les légendes. Une louve, animal sacré, envoyée par leur père, les nourrit (Virgile, Énéide) avant qu'ils soient recueillis par un berger et sa femme, qui les élevèrent jusqu'au moment où ils purent rendre son trône à Numitor et fonder Rome. On a signalé que cette légende devait s'être développée autour d'une statue très ancienne figurant une louve à l'abri de laquelle se dressait l'image de deux petits hommes, symbolisant peut-être la race sabine et la race latine. En tout cas, dans la religion d'État, à Rome, le culte de Mars revêt la plus haute importance puisqu'il aurait ainsi fondé la race romaine (Virgile, Énéide), et c'est la raison pour laquelle la jeunesse romaine était souvent appelée "enfants de Mars".

Le dieu donna aussi son nom au Champ de Mars, sur lequel les jeunes Romains s'exerçaient à la guerre. C'est également au Champ de Mars que se faisaient, tous les cinq ans (période appelée lustre) le recensement et la purification du peuple (lustrum ou lustratio), au cours desquels on célébrait les suovetaurilia, triple sacrifice d'un verrat, d'un bélier et d'un taureau offert au dieu Mars (Tite-Live, Histoire romaine).

Le culte de Mars était essentiellement représenté par un collège de prêtres, choisis parmi les patriciens, appelés Saliens (= les "sauteurs" ou "danseurs"). Tous les ans, à la fête du dieu, ces prêtres, vêtus d'une tunique de pourpre et portant sur la tête un bonnet pointu (apex) exécutaient, au cours d'une procession dans les rues de la ville, (Tite-Live, Histoire romaine) des danses sacrées, peut-être, à l'origine, en l'honneur de divinités rustiques. Mais, dès le règne de Numa, ils rythmaient la cadence de leurs pas par des coups frappés avec une lance sur des boucliers mystérieux appelés "anciles"; ces boucliers et les lances, conservés dans le sacrarium Martis de la Regia (résidence du Pontifex Maximus) étaient censés posséder un pouvoir d'oracle : le mouvement spontané des lances (hastæ) était un présage inquiétant. La légende prétendait qu'un de ces boucliers était un jour tombé du ciel comme gage de la protection des dieux sur Rome. Craignant de voir ses compatriotes privés par quelque audacieux ennemi de cet objet sacré qui leur assurait la protection des dieux, Numa en fit fabriquer onze autres exactement identiques ; les douze boucliers restaient suspendus pendant le reste de l'année dans le temple de Mars et confiés à la garde des prêtres saliens, sans qu'on pût distinguer le bouclier miraculeux des autres (Ovide, Fastes). La procession s'achevait par un repas dans le temple du dieu.

Quant aux anciens Sabins, ils adoraient Mars sous l'effigie d'une lance (quiris) ; d'où le nom de Quirinus donné à Romulus après sa mort et sa divinisation, et celui de Quirites employé lorsqu'on s'adressait officiellement à l'ensemble des citoyens romains.

À Rome se trouvaient plusieurs temples consacrés à Mars ; un des plus importants était celui qu'Auguste lui dédia sous le nom d'Ultor (le Vengeur) pour commémorer le rôle de l'empereur dans sa victoire sur les assassins de Jules César, Brutus et Cassius.

Donc le dieu Mars, en ordre d'importance, venait pour les Romains juste après Jupiter ; il se trouve, en effet, en seconde position dans la triade Jupiter-Mars-Quirinus, et ses attributs sont le bouclier, la lance et le casque. Des légions, une surtout, (Cicéron, Philippiques), lui étaient consacrées et, au début d'une campagne, le général ne manquait pas d'entrer dans le temple où l'on conservait les "anciles" ; il venait y faire bouger d'abord ceux-ci, puis la lance et la statue du dieu et disait, en frappant les boucliers de sa lance : "Mars, aie l'oeil bien ouvert" (Mars, uigila).

Dans le domaine littéraire, les aventures prêtées à Mars ont reproduit peu à peu celles rapportées par la littérature grecque pour Arès, comme, par exemple, les amours de Mars et de Vénus (Ovide, Métamorphoses). Mais nulle part, on ne trouve l'équivalent du côté lâche et geignard de son correspondant hellénique Arès.

Outre les Romains, d'autres peuples avaient le dieu pour "ancêtre" : les Marses, population sabine avec laquelle les Romains furent longtemps en lutte, ou les Mamertins ; leurs noms mêmes indiquent les rapports qui les unissaient avec le dieu.

bambi
ARÈS

Origine
Il est le fils de Zeus et d'Héra (qui tous deux, paraît-il, le détestaient!), comme Héphaïstos, Hèbè et Ilithye. Il appartient donc à la deuxième génération des dieux Olympiens et compte parmi les douze grands dieux.

Dès la littérature archaïque (Homère) Arès apparaît comme le dieu de la guerre, ou, plus exactement, de la fureur guerrière, qui se réjouit dans le carnage et le sang (Homère, Iliade). C'est pourquoi on lui donne parfois comme mère Éris, divinité de la Querelle, pour expliquer son humeur brouillonne et belliqueuse ; mais il est aussi lâche quand il souffre, il gémit et fuit quand il est blessé (Homère, Iliade). Zeus, en ce cas, ne le plaint guère... (Homère, Iliade) Selon les mythologues, il est aussi personnification de l'orage. En dehors des combats, il représente tout fléau mortel pour les mortels, ainsi, par exemple la peste (Sophocle, OEdipe-Roi)

Il a une taille surhumaine (sept plethres, soit deux cents mètres!) et pousse des cris terribles.

On le représente muni d'une cuirasse et d'un casque et armé du bouclier, de la lance et de l'épée. Il combat le plus souvent à pied mais on le voit aussi sur un char dont les chevaux l'emportent avec une rapidité impétueuse. Il est accompagné de démons qui lui servent d'écuyers, en particulier de deux de ses enfants, les jumeaux qu'il a eus d'Aphrodite, Deimos et Phobos (l' Épouvante et la Terreur) (Hésiode, Le Bouclier). Il est également accompagné d'Éris (Discorde, Querelle). Les Grecs n'aimaient pas beaucoup Arès, contrairement aux Romains qui honoraient Mars, son équivalent latin . Aucune cité ne lui était dédiée et l'on disait de lui qu'il vivait en Thrace, pays sauvage au climat rude du Nord de la Grèce, d'où viennent les frimas et les tempêtes et traversé par des populations guerrières ; c'était là que vivaient les Amazones, femmes guerrières, ses filles (Apollonios de Rhodes, Argonautiques). À Thèbes il reçoit un culte particulier car il passait pour être l'ancêtre des descendants de Cadmos, fondateur de la ville. Quand celui-ci, pour accomplir un sacrifice, voulut puiser de l'eau à la "source d'Arès" il tua le dragon qui défendait cette source (Euripide, Phéniciennes). Pour ce meurtre Cadmos dut servir Arès comme esclave pendant huit ans.

La plupart des mythes qui font intervenir Arès sont évidemment des récits de combats ; mais le dieu n'a pas toujours le dessus (Homère, Iliade) et il semble que les Grecs aient pris un certain plaisir à lui opposer victorieusement la sagesse d'Athéna entre autres. Pendant la guerre de Troie, Arès a choisi le camp des Troyens comme Aphrodite, qui l'aimait, et, à deux reprises, sous les murs de Troie, l'intervention d'Athéna dans une mêlée où figure Arès aboutit à un échec pour ce dernier. D'ailleurs, entre Athéna et Arès la lutte est insolite : c'est d'abord la défaite du viril dieu de la guerre, ensuite la façon dont il est vaincu ; au lieu, en effet, d'une arme noble c'est un engin primitif (une énorme pierre) qui le met hors de combat (Homère, Iliade). Pendant qu'il se lamente et gît dans la poussière, Aphrodite, volant à son secours, est abattue par une arme encore plus primitive : une formidable claque d'Athéna (Homère, Iliade).

Mais les mésaventures d'Arès ne se bornent pas au domaine des combats. Par exemple, tenu pour responsable de la mort d'Adonis à la chasse par les Aloades (deux fils géants de Poséidon) ceux-ci l'enferment, enchaîné, pendant treize mois dans un pot de bronze dont Hermès finit par le libérer (Homère, Iliade).

Il eut un grand nombre d'aventures amoureuses dont la plus célèbre le montre uni clandestinement à Aphrodite ; il est vrai que celle-ci avait été mariée par Zeus à Héphaïstos ; or, le dieu forgeron était laid et difforme et Aphrodite était tombée amoureuse d'Arès. À noter ici une différence entre l'Iliade et l'Odyssée : dans l'Iliade Héphaïstos est l'heureux époux de Charis et Aphrodite n'a que peu de rapports avec Arès ; en revanche, dans l'Odyssée l'aède Démodocos rapporte un conte traditionnel chez les rhapsodes en Ionie. Lorsqu'Héphaïstos apprend du soleil sa mésaventure, il laisse tomber une nuit sur les deux amants un filet qu'il est seul capable de manoeuvrer et convie tous les dieux de l'Olympe qui, à ce spectacle sont pris d'un immense fou-rire. Sur l'intervention de Poséidon, Héphaïstos retire le filet et les deux amants, tout confus s'enfuient, l'une vers Chypre et l'autre vers la Thrace...(Homère, Odyssée)

Ses liaisons avec les mortelles furent aussi très nombreuses et ses enfants étaient des hommes violents qui attaquaient les voyageurs et se livraient à toute sorte d'actes de cruauté. L'un d'entre eux, Cycnos, s'attaquait aux pèlerins se rendant à Delphes. Sur la prière d'Apollon Héraklès intervient et tue Cycnos. Arès veut venger son fils mais Athéna dévie sa javeline et Héraklès blesse le dieu à la cuisse (Hésiode, Le Bouclier).

Enfin le nom d'Arès se retrouve dans la colline de l'Aréopage à Athènes où se jugeaient les crimes d'ordre religieux. La légende raconte qu'il y avait jadis une source au pied de cette colline ; un jour, près de celle-ci, Arès aperçut Halirrhothios, fils de Poséidon, tentant de faire violence à l'une de ses filles, Alcippé. De colère Arès tue Halirrhothios. Poséidon fait alors comparaître Arès devant un tribunal d'Olympiens réuni sur la colline (Euripide, Électre) mais ceux-ci acquittent le meurtrier.

Attribut :
les animaux consacrés à Arès sont le vautour et le chien; mais c'était faire injure au chien que de le choisir comme animal d'Arès.

Équivalent romain : Mars

bambi
Zeus

Fils des Titans Cronos et Rhéa Souverain des dieux et des hommes, trône au sommet de l'Olympe d'où il gouverne le ciel, son domaine (Homère Iliade).

Il est à l'origine de tous les phénomènes atmosphériques (nuages, pluie, foudre), intervient dans de nombreuses légendes en tant qu'arbitre et juge suprême dans la société des hommes et celle des dieux., dispense les biens et les maux (Homère Iliade) mais reste soumis au Destin (Homère Iliade).

attributs : le foudre, cadeau des Cyclopes, emblème : l'aigle.

Arraché par une ruse maternelle à la voracité de son père, il est nourri en Crète par la chèvre Amalthée et protégé par les danses guerrières des Curètes (Apollodore, Bibliothèque).Il délivre ses frères et soeurs (Apollodore, Bibliothèque) puis triomphe avec leur aide de Cronos et des Titans qu'il enferme dans le Tartare. Il soutient ensuite une dure lutte contre les Cent Bras, les Géants et Typhon, son adversaire le plus redoutable, finalement écrasé sous l'Etna.

Ses relations sont très conflictuelles avec Héra, son épouse officielle qui supporte mal ses infidélités continuelles , complote même contre lui (Homère, Iliade) et se retrouve dans une triste posture (Homère, Iliade). Il se métamorphose souvent ( en divers animaux ou même en pluie d'or) pour s'unir à de nombreuses déesses ou mortelles (Ovide, Métamorphoses), ce qui lui assure une très abondante progéniture (Apollodore, Bibliothèque).

sites et lieux de culte : Dodone ( pèlerinages autour du chêne sacré), Olympie (statue chryséléphantine , classée parmi les 7 merveilles du monde, temple et autel colossaux)

Equivalent Romain : Jupiter, honoré dans le temple de Jupiter Capitolin (Tite-Live, Histoire).

parfois évoqué par La Fontaine, dans les Fables pour exprimer des opinions athées (La Fontaine, Fables) ou contestataires (La Fontaine, Fables).

bambi
Vertumne

Sur le modèle des fiches que vous avez lues, vous établirez, en prélevant, dans ce texte du poète Properce, les détails significatifs, celle du dieu romain Vertumne.

En un seul corps voir tant de formes, pourquoi t'en étonner ? Connais du dieu Vertumne les traits héréditaires. Je suis Toscan, fils de Toscans et pourtant sans regret d'avoir dans le combat fui les foyers de Volsinies. La foule de mes gens ici c'est mon plaisir. Je ne veux pour ma joie un temple orné d'ivoire ; il suffit, sous mes yeux, du Forum des Romains. Par là jadis le Tibre cheminait et, ce dit-on, en entendait sur ses flots refoulés le bruit des rames. Mais du jour qu'à ses nourrissons il fit ce grand présent, le fleuve renversant son cours, je fus nommé le dieu Vertumne.

Ou c'est que je reçois aux versants de l'année les prémices des fruits et vous croyez l'année consacrée à Vertumne. La première grappe est à moi qui sur les pampres blanchissants a changé de couleur, et sont les barbes de l'épi gonflé du grain laiteux. Tu vois ici les cerises sucrées, les prunes de l'automne et dans les jours d'été les mûres empourprées. Ici vient le greffeur pour acquitter ses voeux par des fruits en guirlande, quand son poirier, en dépit de la souche, a procuré des pommes.

Dires menteurs de gens, vous me faites du tort ; mon nom veut un autre interprète : crois seulement le dieu quand il parle de lui ! Mon essence se prête à toutes les figures ; et tu peux me donner celle que tu voudras : je serai beau toujours. Veux-tu que je m'habille en Cos ! Me voici fille, et non sans grâce ! Mais si j'ai pris la toge, qui soutiendrait que je ne suis un homme ?

Donne-moi la faucille et presse-moi le front de foin entrelacé : tu peux jurer que de ma main j'ai fauché les prairies. J'ai porté les armes jadis et, les portant, je m'en souviens, je me couvris de gloire ; mais si je me chargeais du poids d'une corbeille, j'étais le moissonneur. à jeun, prêt aux procès ! Mais me suis-je chargé le front de la couronne, tu diras, en criant, que le vin me monte au visage. Ceins mon front de la mitre et je déroberai sa figure à Iacchus ; mais donne-moi le plectre et je déroberai sa figure à Phébus.

Me chargeant des filets, je suis chasseur ; mais prenant les pipeaux, je suis le dieu Faunus guettant la gent à plumes. Vertumne, c'est aussi l'aurige. C'est celui qui s'en va de cheval en cheval faisant passer son poids léger. Que l'occasion s'en offre et je prends les poissons à ma ligne ou je suis, élégant en ma longue tunique, le marchand ambulant. Je sais être berger, courbé sur ma houlette ; je puis tout aussi bien dans la poussière du chemin porter la rose en mes paniers.

A quoi bon dire aussi ma gloire la plus pure, les présents des jardins que j'élis en mes bras ? Le concombre bleuté, la courge au ventre énorme m'illustrent et le chou que ceint le jonc léger. Il n'est dans les prairies fleur sur le point d 'éclore que sur mon front placée on ne l'ait vue d'abord s'alanguir en beauté. C'est parce qu'à moi tout seul je prends toutes les formes, que le parler de mon pays tira du fait mon nom. Et toi, Rome de même, à mes Toscans tu as donné leur récompense et le Faubourg toscan de là garde son nom. C'était aux temps où Lucumon avec ses armes alliées s'en vint briser les armes des Sabins et du sauvage Tatius. J'ai bien vu, de mes yeux, les lignes fléchissant, les traits s'abattre et l'ennemi tourner le dos pour sa fuite honteuse.

Mais, Père des dieux, veuille faire que pour l'éternité la foule des Romains défile devant moi, revêtue de la toge. Plus que six vers. Je ne te retiens pas, toi qui voles à tes procès. C'est au bout de ma piste, la ligne d'arrivée. J'étais un tronc d'érable taillé d'une serpe hâtive, avant que vînt Numa, pauvre dieu d'une ville au coeur reconnaissant. Mais toi, Mamurius, qui me fit dans le bronze, que la terre des Osques ne ronge pas tes mains d'artiste; toi qui m'as, en me fondant, fait apte à tant d'usages. L'ouvrage est un, mais c'est plus d'un honneur qu'on décerne à l'ouvrage.

Properce, Elégies, IV, 2

bambi
Typhon (ou Typhée)



Racine : "vapeur", "tourbillon de vent", fils de Gaïa (la terre) et de Tartare : c'est la génération préolympienne.

Typhon était mi-homme, mi-lion, mais d'une taille et d'une force prodigieuses : sa tête touchait aux étoiles, ses bras étendus touchaient l'un l'Orient, l'autre l'Occident, et au bout de ces bras il avait cent têtes de dragons. Le bas de son corps était entouré de vipères. Il pouvait voler grâce à ses ailes et ses yeux lançaient des flammes. (Eschyle, Prométhée enchaîné)

Typhon fut élevé à Delphes par le serpent Python. Devenu grand, à l'instigation d'Héra, il attaqua les Olympiens qui, pris d'une terreur facile à comprendre, s'enfuirent tous sauf Athéna et Zeus. Un combat qu'on peut appeler épique eut lieu : Typhon réussit à couper les muscles et les tendons de Zeus, réduit ainsi à l'impuissance. Les fidèles (et rusés) Hermès et Pan les récupérèrent cependant, et Zeus, plus fort que jamais, emprisonna Typhon sous une montagne. (Pindare, Pythiques)

On dit, depuis, que les flammes qui sortent de l'Etna (Pindare, Pythique) sont celles que continue de cracher le monstre prisonnier, réduit à ces simples manifestations visuelles. (Homère, Iliade)

bambi
Thésée



Héros athénien, fils du roi Egée (Homère, Iliade) tueur de monstres (Racine, Phèdre), qui se laisse parfois entraîner par des amis dans des aventures galantes (Racine, Phèdre) ; bienfaiteur d'Athènes.

Caché par sa mère à sa naissance; il rentre adolescent à Athènes : son père le reconnaît à ses sandales et à son épée. Pour éviter aux Athéniens de payer régulièrement un tribut de sept jeunes gens et sept jeunes filles au roi Crétois Minos, qui les livrait ensuite au Minotaure, monstre mi-homme mi-taureau (Catulle), il se rend en Crète. Il tue le monstre qui vivait dans le labyrinthe (Virgile, Enéide) d'où il sort grâce au fil que lui avait donné Ariane, la fille du roi Minos (Catulle), dont il tombe amoureux; mais il l'abandonne bientôt pour sa soeur Phèdre (Catulle). A son retour à Athènes, son père croit que la mission a échoué (la voile du navire n'a pas été changée comme il avait été convenu), et se précipite dans la mer qui porte désormais son nom (Catulle).

Thésée devient le roi législateur d'Athènes. Il avait eu d'Antiope, reine des Amazones, un fils, Hippolyte, dont s'éprit Phèdre ; croyant son fils coupable, Thésée appela sur lui la vengeance de Neptune (Racine, Phèdre).

Plusieurs temples sont dédiés à Thésée en Attique, (le Thésaion à Athènes); des théséia sont célébrées chaque année en son honneur; il inaugure les Panathénées.

bambi
Prométhée



"Le prévoyant", fils du titan Japet et d'une Océanide, frère d'Epiméthée et d'Atlas. Dans la seconde guerre des Titans, qui opposa Cronos à son fils Zeus, Prométhée prit le parti de Zeus.(Eschyle, Prométhée enchaîné)

Mais la discorde s'éleva bientôt entre les deux divinités. Prométhée ayant un jour réservé la meilleure part d'un sacrifice aux hommes, Zeus priva ces derniers de l'usage du feu.

Prométhée ne tarda pas à le leur rendre, et leur apprit aussi les sciences et les arts.(Eschyle, Prométhée enchaîné) Pour le punir, Zeus le fit enchaîner sur une montagne du Caucase, où un aigle lui dévorait éternellement le foie.(Eschyle, Prométhée enchaîné)

Selon d'autres, Prométhée aurait donné aux hommes le feu dès l'apparition des "races mortelles", pour réparer l'imprévoyance de son frère Epiméthée, qui avait distribué toutes les qualités aux animaux.(Platon, Protagoras)

Héraclès délivre un jour Prométhée de son supplice, pour le remercier de lui avoir indiqué son chemin. Zeus finit par pardonner au coupable, quand ce dernier, doué du don de prophétie, lui annonce qu'il sera détrôné s'il a un fils de Thétis.

Prométhée est honoré par les potiers athéniens.

bambi
Poséidon



Nom signifiant peut-être "maître, époux de la terre". Apparenté par sa racine (pot : idée de domination) au grec "despotès", maître, au latin "potens", puissant, maître de.

Un des olympiens, fils aîné de Cronos et Rhéa. Avalé à sa naissance par son père, puis sauvé par la ruse de son jeune frère Zeus qui obligea Cronos à recracher ses enfants. Reçut en partage l'empire des mers, lacs et eaux courantes (Homère, Iliade). Est armé d'un trident, se déplace sur un char tiré par des monstres mi-chevaux mi-serpents, a le pouvoir d'ébranler la terre, les rochers des côtes, de faire jaillir des sources. Qualifié souvent de "dompteur de chevaux".( Homère, Hymne à Poséidon, Aristophane, Cavaliers)

Complota avec Héra et Athéna pour enchaîner Zeus : comme punition dut construire les remparts de Troie pour le roi Laomédon, lequel lui refusa le salaire convenu (Homère, Iliade). Poséidon prit le parti des Achéens dans la guerre de Troie mais sauva le troyen Enée.

En compétition avec Athéna pour l'hégémonie sur l'Attique, il offrit le premier cheval (Virgile, Géorgiques) ou une source d'eau salée, mais Athéna l'emporta en offrant l'olivier. Furieux, Poséidon inonda la plaine d'Eleusis. Nouvelle compétition face à Héra pour dominer l'Argolide et nouvel échec : de dépit il assécha les fleuves du pays. Cependant il réussit à établir son autorité sur Corinthe. Epoux d'Amphitrite, une des Néréides, il eut de nombreuses aventures amoureuses. Il engendra le géant Antée, le cyclope Polyphème, le cheval ailé Pégase, le bélier à la toison d'or. Aurait été aussi le véritable père de Thésée, fils du roi d'Athènes Egée.

Honoré dans tout le monde grec, spécialement à Sparte, en Ionie, à Corinthe (Jeux Isthmiques), au cap Sounion et dans toutes les villes maritimes. Les Anciens lui sacrifiaient taureaux et chevaux.

Nom romain : Neptune

bambi
Les Nymphes



Origine : Le mot "nymphe" a peut-être une parenté avec le latin "nubere" (= "épouser" en parlant d'une femme) ; en grec, "numphè" signifie "jeune fille en âge de se marier", "jeune femme mariée".

Elles sont considérées parfois comme les filles de Zeus (Homère , Odyssée).
Elles peuplent toute la nature (campagne, bois, eaux) dont elles sont les esprits. Selon qu'elles habitent les rivières, les montagnes ou la mer, elles portent des noms différents : Naïades, Oréades, Néréides ; certaines habitent des arbres (Hamadryades). Belles jeunes femmes, élégantes et séduisantes (Longus, Daphnis et Chloé), elles séjournent dans des grottes (Ronsard, Elégies), où elles filent et chantent. Elles sont parfois les suivantes d'une grande divinité, comme Artémis, ou d'une autre nymphe, d'un rang plus élevé, comme Calypso ou Circé (Homère, Odyssée).

Ce sont des divinités secondaires, bienfaisantes (Homère, Iliade), quelquefois redoutables. Elles jouent un rôle dans les grands mythes amoureux (Daphné, Écho), mais interviennent aussi, comme les fées, dans les affaires humaines.

Elles s'unissent aux esprits masculins de la nature : Pan, les satyres (Ronsard, Odes) et les grands dieux eux-mêmes ne dédaignent pas de les séduire (Zeus, Apollon, Dionysos). Elles sont parfois les femmes d'un héros éponyme (= qui donne son nom à une cité).

Leur culte se pratique sous la forme de prières, d'offrandes, de sacrifices d'animaux et de libations. Ce culte est rendu dans la nature (Horace, Odes) ou parfois dans un sanctuaire, appelé "nymphée" (Longus, Daphnis et Chloé).

Chez les Romains : le terme "nympha, -æ" a été décalqué sur le terme grec.

bambi
Le Minotaure



Fils de Pasiphaé, épouse de Minos, et d'un taureau envoyé par Poséidon à Minos.( Virgile, Enéide) Le Minotaure est mortel. Issu, d'une union contre-nature, le Minotaure porte le stigmate de sa naissance. Minos, pour le cacher aux yeux du monde, fit construire par Dédale un énorme palais (souterrain?), appelé Labyrinthe, d'une telle complication que personne n'aurait pu s'y retrouver.( Virgile Enéide,) Dans ce palais étaient amenés les jeunes gens qui constituaient le triste tribut humain payé par Athènes, et qui finissaient dévorés par le monstre.

Thésée, à qui Ariane, la demi-soeur du Minotaure a fourni le célèbre fil qui lui permettra de sortir du Labyrinthe après le combat, débarrassera finalement la Terre d'un être aussi malfaisant.

On représente le Minotaure avec un corps d'homme monté d'une tête de taureau, comme pour rappeler la faute de sa mère Pasiphaé. Cependant, à la différence des taureaux ordinaires, il se nourrit non d'herbe ou de foin, mais de chair humaine.

 
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