Sujet :

Mythes et mythologie !

bambi
   Posté le 07-05-2004 à 23:59:46   

Achille



Originaire de Phthie en Thessalie, fils du héros Pélée et de la Néréïde Thétis, il règne sur les Myrmidons. Caractère ardent et sensible, il déteste le mensonge. Il préfère mourir jeune et glorieux plutôt que vieux et obscur (Racine, Iphigénie)

A sa naissance, sa mère le plonge dans le Styx, fleuve des Enfers, pour le rendre invulnérable. Seul son talon n'y fut pas plongé. Il est élevé par le Centaure Chiron et participe à la guerre de Troie. Un conflit l'oppose à Agamemnon et Achille se retire sous sa tente. Mais la situation devenant critique pour les Grecs, son ami Patrocle, revêtu des armes d'Achille, part au combat, se fait tuer par Hector. Douleur d'Achille.( Homère, Iliade)

Revêtu d'une nouvelle armure forgée par Héphaïstos, il poursuit en vain Hector. Zeus, alors, pèse le destin des deux hommes : c'est Achille qui tuera Hector. Il outrage son cadavre en le traînant derrière son char autour du tombeau de Patrocle. Mais pris de compassion devant la douleur de Priam, il lui rend la dépouille de son fils. (Homère, Iliade)

Quelque temps plus tard, Achille sera tué à son tour par Pâris qui l'atteint d'une flèche au talon. (Ovide, Les Métamorphoses) Enterré avec Patrocle au Cap Sygée. Son tombeau devient un lieu de pèlerinage (Plutarque, Vie d'Alexandre).

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:00:39   

Les Argonautes.


Cinquante-deux héros partis de Thessalie en Colchide à la conquête de la Toison d'or (parmi eux : Jason, leur chef, Hercule, Castor et Pollux, Laërte, Pélée, Thésée, Orphée), sur le navire Argô (d'où leur nom), construit sur les conseils d'Athéna (Catulle).

Jason ne pouvant monter sur le trône de Thessalie usurpé par son oncle Pélias (Pindare, Pythiques) que s'il conquiert la Toison d'or, part en Colchide (Pindare, Pythiques) ; il ne parvient à destination qu'après avoir délivré Samothrace des Harpyes et franchi les écueils du Pont-Euxin. En Colchide, il subit avec succès toutes les épreuves que lui impose le roi Eétès (Pindare, Pythiques) et s'empare de la Toison grâce au secours de la fille du roi, l'amoureuse Médée (Corneille, La toison d'or). Ils s'enfuient et se marient à la cour d'Alcinoüs, roi des Phéaciens. Leur retour est difficile : ils doivent traverser le détroit de Charybde et Scylla (Homère, L'Odyssée), passer près de l'île des Sirènes (Orphée les charme par les accords de sa lyre (Sénèque, Médée)), délivrer la Crète du monstre Talus. En Thessalie, Médée fait couper Pélias en morceaux sous prétexte de le rajeunir (Ovide, Métamorphoses); mais peu après Jason l'abandonne (Sénèque, Médée) (furieuse, Médée tue alors ses propres enfants).

Le navire Argo est transporté dans le ciel où il devient une constellation.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:01:09   

APHRODITE



Origine : C'est une grande déesse appartenant au proche-Orient. Elle est à la fois Terre Nourricière et Mère Universelle (Apulée, Métamorphoses).

Selon la tradition la plus fréquente, elle est née d'une écume marine (aphros) fécondée par le sang d'Ouranos (Hésiode,Théogonie ; Homère, Hymne à Aphrodite).

Déesse cosmique de la fécondité universelle (Euripide,Hippolyte), elle est celle de l'amour, qu'il soit principe de vie (Homère, Hymne à Aphrodite) ou qu'il se manifeste sous la forme d'une passion dévastatrice et fatale (Racine,Phèdre). Elle incarne le plaisir et la beauté.

Attributs :

des coquillages, rappelant sa naissance au sein de la mer ;
un ruban au pouvoir magique (Homère, Iliade) ;
un char traîné par des colombes (Apulée, Métamorphoses), des pigeons ou des cygnes.
Fruits et fleurs associés : la pomme, la grenade aux nombreux pépins (symbole de fécondité), la rose, le myrte et le pavot.

Déesse de l'amour elle s'ingénie à faire naître dans le coeur des dieux - et particulièrement celui de Zeus - le désir de s'unir à des mortelles. Pour éviter qu'elle ne se vante d'être à l'origine de ces aventures, Zeus lui fait rencontrer un beau prince troyen, Anchise, dont elle tombe immédiatement amoureuse : de cette liaison naîtra Énée, l'ancêtre des Romains (Homère, Hymne à Aphrodite).

Elle trompe son époux Héphaïstos avec Arès (Homère,Odyssée) ; de cette union naît Éros, dieu du désir amoureux ; avec Hermès, elle engendre Hermaphrodite.

Elle se venge cruellement des hommes arrogants à son égard, comme Hippolyte, fils de Thésée et d'Antiope, reine des Amazones, et persécute celles qu'elle considère comme ses rivales : ainsi la malheureuse Psyché, aimée de son fils Cupidon (ou Éros) (Apulée, Métamorphoses) ; Myrrha à qui elle inspire un amour incestueux pour son père et qui sera transformée en arbre à myrrhe. Elle aime passionnément Adonis, l'enfant de Myrrha, qu'elle dispute à Perséphone jusqu'à l'arbitrage de Zeus.

Elle est à l'origine de la guerre de Troie puisqu'elle a promis à Pâris la main d'Hélène. Mère d'Énée, elle protège les Troyens pendant cette guerre (Homère, Iliade) au cours de laquelle elle est blessée par le mortel Diomède (Homère,Iliade) et frappée par Athéna. Après la chute de Troie, elle protège Énée dans ses errances d'exilé jusqu'en Italie (Virgile, Énéide).

Elle est vénérée plus particulièrement à Paphos, dans l'île de Chypre (lieu de sa naissance), à Cythère et à Corinthe (important carrefour commercial) où des prostituées sont attachées à son sanctuaire.

Équivalent romain : les Romains ont assimilé à Aphrodite une très ancienne divinité latine, Vénus. Ils la considèrent comme protectrice de leur cité puisqu'elle est la mère d'Énée, mais - surtout - et de même que les Grecs, comme la déesse mère universelle. (Lucrèce, de Natura deum).

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:01:43   

Athéna




Origine

Elle est la fille de Zeus et de Mètis (déesse de la raison, de la prudence) et est sortie toute armée du crâne de son père - lequel avait avalé sa mère enceinte.(Hésiode, Théogonie ; Pindare, Olympiques). Le lieu de sa naissance se placerait au bord du lac Tritonis, en Lybie, d'où son surnom de Tritogénie. Elle est également souvent appelée Pallas Athéna (épithète rituelle).

Elle personnifie l'intelligence sous tous ses aspects et protège les activités matérielles (filage, tissage) aussi bien que les arts ou la littérature. (Homère, Hymnes ; Ovide, Fastes). Mais elle est aussi la déesse de la guerre (Hésiode, Théogonie).

Protectrice d'Athènes, elle l'est aussi d'autres cités où elle avait des temples (Sparte, Argos). À Troie même elle était vénérée sous la forme d'une vieille idole, appelée Palladion dont on disait que, tant qu'elle y resterait, la ville survivrait.

Athéna a choisi de rester vierge mais adopte Érechtée qui devient un des premiers rois d'Athènes (Homère, Iliade).

Attributs :

la lance
le casque
l'égide (Homère, Iliade)
Animaux et plantes associés :

la chouette (symbole de perspicacité)
l'olivier
Poséidon et Athéna se sont affrontés pour posséder la souveraineté sur Athènes et chacun s'efforça de faire le plus beau cadeau à l'Attique pour mériter ce pouvoir (Hérodote, Histoires ; Ovide, Métamorphoses). Arachné avait osé prétendre qu'elle surpassait la déesse par son art du tissage : Athéna la punit de cette prétention (Ovide, Métamorphoses). Le Troyen Pâris, fils du roi Priam, lui ayant refusé le prix de la beauté, elle soutient les Achéens dans la guerre de Troie (Homère, Iliade) et s'oppose violemment à Arès et Aphrodite , défenseurs des Troyens (Homère, Iliade).

Elle protège aussi particulièrement plusieurs héros, tels Héraclès et surtout Ulysse (Homère, Iliade) qui doit essentiellement à la déesse de parvenir à retourner dans sa patrie, Ithaque (Homère, Odyssée).

Elle instaure à Athènes le tribunal de l'Aréopage pour juger le crime d'Oreste puis tous les meurtres à venir (Eschyle, Les Euménides).

Son culte est célébré dans de nombreuses villes mais principalement à Athènes, sur l'Acropole : ce sont les fêtes annuelles des Panathénées, qui deviennent tous les quatre ans les Grandes Panathénées.

Équivalent romain : Minerve (men : l'esprit) qui forme avec Jupiter et Junon la Triade Capitoline.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:02:54   

Apollon


Fils de Zeus et de Léto (Homère, Hymne à Apollon), jumeau d'Artémis, il naît dans l'île de Délos ("l'apparente" (Callimaque, Hymne à Délos).

Dieu du soleil, de la lumière, de la beauté, de la musique, de la divination.

Il est représenté sous les traits d'un beau jeune homme qui joue de la lyre, appelé Phoïbos ("le Brillant", l'archer divin (Callimaque,Hymne à Apollon).

Il voyage dans un char tiré par des cygnes chez les Hyperboréens, puis revient en Grèce, à Delphes où il

(le site de Delphes)

s'empare de l'ancien oracle de la Terre en tuant le serpent Python (Ovide, Métamorphoses) qu'il laisse pourrir.

Le meurtre de Python (Fresque de la maison des Vettii à Pompéi).

Pour se purifier de ce meurtre Apollon instaure les Jeux Pythiques. Les pèlerins viennent à Delphes consulter la Pythie (Diodore de Sicile) qui dévoile l'avenir et donne des conseils de sagesse.

Protecteur des troupeaux, il échange ses boeufs avec Hermès contre la lyre et la flûte. (Homère, Hymne à Hermès),

Dieu de la musique, il dirige le choeur des Muses. Il se venge impitoyablement de ses rivaux (il écorche vif le satyre Marsyas et affuble le roi Midas d'oreilles d'âne).

Dieu guerrier, avec son arc et ses flèches il participe au massacre des enfants de Niobé. Il envoie aux Grecs assemblés devant Troie (Homère, Iliade) une épidémie de peste et participe à la bataille.

Très beau, il connaît de nombreuses amours avec des nymphes (Daphné qui sera transformée en laurier, en Grec " daphné " , des mortelles (Coronis (Ovide, Métamorphoses) qui sera la mère d'Asclépios, dieu de la médecine, et Cassandre à qui il apprendra l'art de la divination) et des jeunes gens (Hyacinthos (Ovide, Métamorphoses) qui sera métamorphosé en jacinthe et Cyparissos en cyprès).

Il est honoré dans tout le monde grec, particulièrement à Delphes, à Délos, et en Ionie à Didymes près de Milet.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:03:51   

Les Centaures


L'apparence des Centaures montre qu'il y a eu "péché originel" : Ixion convoitait les charmes d'Héra. Pour voir jusqu'où il irait, Zeus, volage lui-même mais jaloux de sa femme, lui envoya un nuage (Pindare, Pythiques) qui avait la forme d'Héra. Ixion n'hésita pas à s'unir à cet être (Pindare, Pythiques) : il en naquit les Centaures, mi-hommes mi-chevaux (Pindare, Pythiques), peu hospitaliers, d'humeur brutale et violente, vivant loin du monde civilisé.

Les Centaures périrent massacrés par Héraklès, à qui, avouons-le, il arrivait parfois de manquer un peu de patience.

Le nom des Centaures est attaché à plusieurs épisodes : Invités par Pirithoos, roi des Lapithes, à son mariage, les Centaures s'enivrèrent et l'un des leurs essaya d'abuser d'Hippodamie, la propre fiancée de Pirithoos ! Une bataille générale s'ensuivit, qui vit alors la défaite des monstres qui n'avaient pas su réfréner leurs pulsions.

C'est encore un Centaure, Nessos, qui, après avoir tenté d'abuser de Déjanire, la fiancée d'Héraklès, lui fit ensuite cadeau de la fameuse tunique qui causera la mort du héros.

Pendant qu'Héraklès (encore lui !) était l'hôte de Pholos, le seul bon Centaure (avec Chiron), l'odeur du vin qui était servi attira les autres Centaures, que le héros pourchassa de ses flèches impitoyables : ainsi prit fin cette engeance.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:07:36   

Chimère



Son nom se rattache à une racine désignant le froid, l'hiver ( cf grec " Kheimmôn" , latin "hiems " ; elle est fille de Typhon et d'Echidna, et a le corps d'une chèvre, l'arrière d'un serpent et la tête d'un lion. Bien sûr, elle souffle des flammes. (Homère, Iliade)

Comme beaucoup d'autres monstres, et plus particulièrement ceux issus de l'union de Typhon avec Echidna, Chimère ravageait le territoire (Homère, Iliade) où elle se trouvait, jusqu'au jour où Bellérophon reçut la mission de la tuer.

Monté sur le cheval ailé Pégase, le héros y parvint grâce à une ruse : il mit du plomb au bout de sa lance. Lorsque Chimère, pour se défendre, comme tout dragon qui se respecte, cracha des flammes, Bellérophon pointa vers elle sa lance : le plomb fondit aussitôt et tomba, brûlant, dans la gorge de Chimère, qui rendit l'âme (enfin, façon de parler !) (Apollodore, Bibliothèque)

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:08:22   

Chiron


Fils de Cronos et de Philyra(Pindare, Pythiques), elle-même fille d'Océan : Chiron appartient donc à la même génération divine que Zeus et les Olympiens; par sa naissance, il est immortel.

Il vivait dans une grotte du Pélion, en Thessalie(Ovide, Les Fastes). Renommé pour sa sagesse, il se vit confier l'éducation de Jason, d'Asclépios, d'Achille(Ovide, Les Fastes), et même, parait-il, d'Apollon. Il leur apprit ce qu'il savait : musique, art de la guerre, et de la chasse, morale, et surtout, pour Asclépios, médecine.

Sa fin montre les contraintes et les limites du destin : lorsque Héraklès combattit les Centaures, Chiron reçut une flèche perdue(Ovide, Les Fastes). Or, les flèches du fils de Zeus provoquaient des blessures inguérissables : toute la science médicale de Chiron n'y fit rien. Après des souffrances atroces, il put échanger sa condition d'immortel avec celle de Prométhée, né mortel, et connaître enfin le repos.

Né Centaure, Chiron ressemble aux autres Centaures : un buste humain monté sur un arrière de cheval(Ovide, Les Fastes).

Cependant, Chiron n'a pas le caractère farouche et brutal de ses semblables, qui ne sont pas, rappelons-le, ses frères : son apparence s'explique par le fait que Cronos, pour s'unir à Philyra, avait pris la forme d'un cheval.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:09:07   

Dionysos



Origine

Il est le fils de Zeus et d'une princesse thébaine, Sémélé (Hésiode, Théogonie); celle-ci, ayant demandé à son amant de se montrer dans toute sa puissance, ne put supporter la vue de Zeus environné d'éclairs et périt foudroyée. Zeus arracha l'enfant des entrailles de sa mère et le fit coudre par Hermès dans sa cuisse ; lorsque le terme vint, Zeus en sortit le petit Dionysos (le " deux fois né " Pour échapper à la colère d'Héra le petit enfant fut élevé dans un pays lointain, à "Nysa" (Asie ? Éthiopie ? Inde ?) (Ovide, Métamorphoses) C'est le dieu du vin et du délire créateur (Euripide, Les Bacchantes).Il est souvent présenté comme un enfant, parfois muni de cornes, (Ovide, Métamorphoses) à la tête d'un cortège triomphal, où il est installé sur un char tiré par des fauves et suivi d'une foule en délire (Ovide, Les Métamorphoses.)

Sa vie fut fort mouvementée et ses errances multiples : Égypte, Syrie, Grèce et Inde (Ovide, Les Métamorphoses) sous des déguisements variés (en fille, quand il était petit, plus tard en chevreau) pour échapper à la haine tenace d'Héra.

Sur son passage il transmet aux hommes sa découverte - l'usage de la vigne - et établit un culte nouveau, fait de transes et de délires orgiaques (Ovide, Les Métamorphoses), les Bacchanales, où tout le peuple, mais surtout les femmes, était saisi d'un délire mystique. Ses ennemis sont victimes d'une folie meurtrière (Homère, Iliade, Euripide, Les Bacchantes) ou métamorphosés en animaux (Ovide, Métamorphoses).

Il épouse Ariane abandonnée à Naxos par Thésée à son retour de Crète (Catulle, Poésies) et obtient du dieu des Enfers de relâcher sa mère qu'il emmène avec lui sur l'Olympe.

Attributs :

le thyrse (longue hampe ornée de lierre)
le char traîné par des panthères
le cortège de Silènes, Bacchantes et Satyres
Animaux et plantes associés :

- la vigne
- le lierre
- le myrte
- les fauves (Euripide, Les Bacchantes)
- le bouc et le taureau
Son culte est célébré dans toute la Grèce mais surtout en Attique : plusieurs fêtes - les Dionysies - s'y déroulaient au cours de l'année, marquées par des processions tumultueuses où figuraient, évoqués par des masques, les génies de la terre et de la fécondité, et des déclamations de dithyrambes (hymnes en l'honneur du dieu) (Nietzsche, Naissance de la tragédie). Ces processions furent à l'origine du théâtre grec, comédie, tragédie et drame satyrique (lequel garde davantage la marque de son origine) (Virgile, Géorgiques).

Équivalent romain Sous le nom de Bacchus (venu d'une de ses épithètes grecques) il est rapidement identifié à un ancien dieu italique, Liber pater. Son culte resta très vivant jusau'au 2ème siècle avant J.-C. où les Bacchanales furent interdites par le Sénat romain en raison de leur caractère orgiastique (en 186). Le culte se maintint néanmoins sous forme d'une religion à mystères, associée à l'orphisme (Dionysos-Zagreus), qui promet à ses initiés une nouvelle vie après la mort.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:09:56   

Faunus


Son nom est apparenté au verbe favere, être favorable. Faunus = "qui favet", celui qui est favorable. Originaire de Rome même (Palatin?). Divinité très ancienne, indigène. Selon une légende antique, fils et successeur de Picus, très ancien roi des Aborigènes, première population du Latium. Selon une légende tardive, il serait fils de Circé et de Jupiter.

Protecteur des troupeaux et des bergers. Personnage à transformations : a perdu son caractère divin pour devenir un simple roi du Latium, avant la venue d'Enée et des Troyens. A accueilli Evandre (Ovide, Les Fastes) dont le nom signifie "homme bon", originaire d'Arcadie (Grèce, centre du Péloponnèse) et permis aux immigrés arcadiens de s'installer sur le sol romain (Légende). Faunus retrouve son caractère divin dans les Fauni, divinités des champs et des forêts, compagnons des bergers. Rend des oracles.

Son domaine: le Palatin et les environs immédiats (Ile Tibérine) (Ovide, Les Fastes). On lui sacrifie des animaux (chèvres). (Ovide, Les Fastes). Très anciennement, la procession des Luperques a lieu en son honneur : des jeunes gens courent à travers la ville revêtus d'une simple peau de chèvre. (Ovide, Les Fastes) Ils flagellent les femmes qu'ils rencontrent avec une lanière de cuir frais (Rite de fécondité). Identifié à Pan (Ovide, Les Fastes). Pour les Fauni, les satyres grecs, représentés comme des êtres mi-hommes, mi-chèvres (cornes et sabots de chèvres).

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:10:29   

La guerre de Troie


Les sources
L'époque à laquelle elle s'est déroulée reste encore incertaine (sans doute entre 1190 et 1180) ; elle nous est connue uniquement par des poèmes épiques qui n'ont pas été composés à la même époque que la guerre mais beaucoup plus tard, pour célébrer les exploits des héros du passé et aider à former la conscience collective des auditeurs aux vertus de courage et d'entreprise. Ce sont, chez les Grecs, l'Iliade (la guerre elle-même) et l'Odyssée (le retour d'Ulysse, Odysseus en grec), dues à un poète nommé Homère et, chez les Latins, une partie de l'Enéide (livre II) due à Virgile, et qui raconte la chute de Troie.

La guerre : ses origines historiques...
Cette guerre mit aux prises les anciennes tribus grecques (les Achéens), apparues en Grèce au deuxième millénaire avant J.C. et les Troyens. Ces tribus guerrières pratiquaient sur mer et le long des côtes la piraterie ; la dernière de leurs expéditions fut l'attaque de la ville de Troie, en Asie Mineure, puissante cité qui, placée non loin du détroit des Dardanelles, s'était enrichie en prélevant des droits sur les marchands qui gagnaient la Mer Noire par voie de terre. Les fouilles effectuées par l'allemand Schliemann au XIXème siècle à Troie ont démontré la richesse de cette ville.

... et la légende
Les raisons de la guerre ont donc, en fait, été économiques, mais les poètes ont imaginé des raisons héroïques : Pâris, un des fils du roi Priam, auquel Aphrodite avait promis de donner la plus belle femme du monde (Euripide, les Troyennes), séduit et enlève Hélène, femme du roi de Sparte Ménélas ; il l'a emmenée à Troie (Euripide, Iphigénie à Aulis). Pour venger l'honneur de Ménélas, les chefs grecs, sous la conduite d'Agamemnon (roi d'Argos et de Mycènes, frère de Ménélas) entreprennent une expédition contre Troie. La flotte grecque se réunit à Aulis, port de Béotie ; mais le vent s'obstine à ne pas se lever et la flotte est immobilisée. (Euripide, Iphigénie à Aulis)
Le devin Calchas révèle que, seul, le sacrifice d'Iphigénie, fille d'Agamemnon, peut permettre le départ de la flotte. (Racine, Iphigénie) Iphigénie va donc être sacrifiée quand Artémis, prise de pitié, lui substitue une biche...

Le déroulement de la guerre : dix ans de combats
Le siège de la ville dura dix ans avec des alternances de succès et de revers des deux côtés. L'Iliade raconte la dernière année de la guerre. Son sujet est la colère d'Achille (Homère, Iliade) : Agamemnon lui ayant pris sa captive, Achille s'est retiré sous sa tente et a cessé de combattre. (Homère, Iliade) On essaie de régler le conflit par un combat singulier entre Pâris et Ménélas, (Homère, Iliade) combat regardé avec émotion par Hélène du haut des remparts (Homère, Iliade) ; au dernier moment, Aphrodite subtilise Pâris dans un nuage et le met à l'abri. Le combat général reprend, où s'illustrent des héros comme Diomède et Ajax.
Cependant Hector, fils de Priam, donne bientôt l'assaut au camp des Grecs, commence à incendier leur flotte et tue le meilleur ami d'Achille, Patrocle. (Homère, Iliade) Alors Achille, désespéré et furieux, après avoir rendu les honneurs funèbres à son ami, retourne au combat et après une longue poursuite parvient à tuer Hector ; il traîne le corps de celui-ci, attaché à son char, dans la poussière mais finit par rendre le cadavre d'Hector, sur les prières de Priam, aux Troyens.

Le poème se termine sur les lamentations d'Andromaque, femme d'Hector, d'Hécube, sa mère et d'Hélène.

La fin de la guerre et la chute de Troie
La fin de la guerre ne nous est connue que par des poèmes postérieurs à l'Iliade (laquelle a été composée sans doute au VIIIème siècle), comme l'Ethiopide (VIIème siècle) : Pâris, aidé par Apollon, tuera Achille d'une flèche au talon. La chute de la ville nous est relatée par Virgile dans l'Enéide, récit des courses errantes du troyen, Enée, après la chute de Troie, jusqu'au pays que les oracles lui ont assigné : l'Italie. Après un naufrage, Enée est arrivé en Afrique à Carthage, au pays de la reine Didon ; celle-ci l'accueille et le prie de lui raconter les malheurs de Troie. La ville a été prise par la ruse : inspirés par Pallas Athéna, les Grecs ont fait construire un énorme cheval de bois qu'ils laissent sur le rivage, cependant qu'ils feindront de regagner leur pays. (Virgile, Enéide) En fait les vaisseaux grecs se dissimulent derrière une île proche de Troie (Ténédos) ; dans le cheval se sont dissimulés plusieurs chefs grecs, dont Ulysse. Un traître incite les Troyens à faire entrer le cheval (prétendument une offrande à Pallas Athéna) dans la ville ; (Virgile, Enéide) le prêtre Laocoon s'oppose à cette idée (Virgile, Enéide) mais deux énormes serpents, venus de la mer, l'enveloppent, lui et ses deux enfants, dans leurs anneaux et les étouffent. (Virgile, Enéide) Ce que voyant, les Troyens font entrer le cheval dans la ville. Dans la nuit les guerriers en sortent, ouvrent les portes de la ville à leurs compatriotes revenus en silence de Ténédos ; la ville est prise, incendiée, saccagée, (Virgile, Enéide) Priam égorgé (Racine, Andromaque) ; les dieux eux-mêmes s'acharnent à la chute de Troie. (Virgile, Enéide)

Le retour des chefs grecs :
sauf pour Nestor, ces retours furent longs et difficiles : Ménélas met huit ans à rentrer à Sparte, Agamemnon est assassiné par sa femme Clytemnestre à son arrivée à Mycènes... Le retour le plus long et le plus difficile fut celui d'Ulysse, que nous raconte l'Odyssée : une série d'aventures plus ou moins féeriques ou magiques où se manifestent constamment l'intelligence et la ténacité d'Ulysse, "l'homme aux mille tours" : dix ans s'écoulèrent avant qu'il pût rentrer à Ithaque sa patrie, pour y retrouver sa femme Pénélope.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:11:06   

Hector


Son nom signifie : celui qui tient fortement, celui qui résiste. C'est le fils (aîné sans doute) de Priam, roi de Troie (ou Ilion) en Phrygie, et d'Hécube. Pendant la guerre de Troie il se montre comme le plus ardent défenseur de sa ville. On le voit, durant les nombreux combats qu'il livre sous les murs de Troie, faire preuve d'une très grande bravoure et d'une non moindre grande audace. Il lance même les Troyens jusqu'au camp des Grecs dont les vaisseaux sont menacés d'incendie (Homère, Iliade). L'intervention de Patrocle sauve les Grecs mais Hector tue Patrocle.

Il est valeureux mais non belliqueux : dans un texte célèbre (Homère, Iliade) il exprime toute sa tendresse pour son épouse Andromaque et son jeune fils Astyanax. Sa sérénité devant l'adversité est également remarquable.

Après la mort de Patrocle, Achille revient au combat, tue Hector qui lui prédit, en mourant, sa propre mort (Homère, Iliade). Le corps d'Hector est traîné dans la poussière (Homère, Iliade) avant d'être rendu à Priam. L'Iliade se termine sur les funérailles d'Hector, pleuré par Hécube, Andromaque (Homère, Iliade) et Hélène.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:11:39   

Hèra


Origine : Le nom est vraisemblablement d'origine préhellénique. Hèra est honorée d'abord comme une déesse autonome, sans époux.
Fille de Cronos et de Rhéa, soeur et épouse de Zeus, elle est devenue par son mariage la plus grande déesse olympienne (Homère, Iliade). Elle est la protectrice des femmes, du mariage légitime et de la fécondité.
Elle est représentée sous les traits d'une belle jeune femme, aux traits sévères, aux cheveux longs retenus par un diadème, vêtue d'une tunique (le chitôn) et enveloppée dans un long voile.

Attributs :

un sceptre surmonté d'un coucou
une grenade (symbole de fécondité.)
Animal associé : le paon, dont le plumage constellé rappelle les yeux d'Argus (Ovide, Métamorphoses) qu'Héra avait placé à la garde d'Io.

Héra est honorée dans tout le monde grec mais surtout à Argos (où se trouvait sa statue chryséléphantine, _uvre de Polyclète), Samos (très grand temple dont la construction était attribuée aux Argonautes) et Olympie.

Pour la séduire, Zeus, dit-on, avait pris la forme d'un coucou transi de froid que, prise de pitié, Hèra réchauffa dans son sein. Le mariage fut célébré en grande pompe (en Phrygie ? en Eubée ? en Crète ? les légendes divergent) (Aristophane,les Oiseaux) et Gaia, la Terre-mère, offrit en cadeau de noces les pommes d'or du jardin des Hespérides (symbole de fécondité). Chaque année, Hèra renouvelait sa virginité en se baignant dans la source Canathos près d'Argos et, chaque année également, plusieurs villes commémoraient le mariage de Zeus et Hèra. Celle qu'on appelait "la déesse aux bras blancs" prenait d'ailleurs grand soin d'entretenir sa beauté (Homère, Iliade).
Elle donna à Zeus quatre enfants : Arès (dieu de la guerre), Hébé (déesse de la jeunesse), Héphaïstos (dieu du feu) et Ilithye (qui préside aux accouchements).
On la disait d'un caractère violent et vindicatif et les disputes entre les époux étaient nombreuses (Homère, Iliade) ; mais, fière de sa vertu, Hèra avait beaucoup à se plaindre des infidélités de son époux volage. Elle poursuivit de sa haine non seulement ses rivales comme Io (Eschyle,les Suppliantes ; Prométhée enchaîné), Sémélé ou Léto (Callimaque, Hymnes) mais aussi les enfants que Zeus leur donnait : l'exemple le plus célèbre en est Héraclès. Zeus parfois se fâchait et punissait sa femme ...(Homère, Iliade).
Lors de la guerre de Troie, elle soutint les Grecs contre les Troyens par rancune contre Pâris qui, lors du fameux concours de beauté sur le mont Ida, lui avait préféré Aphrodite.Sa haine ne pouvait être apaisée que par l'anéantissement des Troyens (Homère, Iliade), (Euripide, Les Troyennes)

Équivalent romain : Junon (du latin iuuenis, jeune, jeune mariée) ; elle est la déesse du mariage, de la naissance et de la fécondité (Iuno Lucina).
Elle est vénérée sur le Capitole sous le nom de Iuno Moneta car les oies sacrées de son sanctuaire avaient averti (vb latin monere) de l'arrivée des envahisseurs gaulois (390 avant J.-C.). Dans les dépendances du temple de Iuno Moneta se trouvaient les ateliers de fabrication de la monnaie, d'où l'adjectif "monétaire".

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:12:18   

Méduse



C'est la plus connue et, avouons-le, aussi la plus répugnante des soeurs Gorgones. Elles habitent, paraît-il, quelque part dans l'extrême occident. Elles sont filles de Phorcys et Céto, des divinités marines. Méduse, la cadette, est mortelle, alors que ses soeurs Sthéno et Euryalé sont immortelles.

Des êtres aussi hideux que les Gorgones ne pouvaient que répandre la terreur parmi tous, humains et même dieux : il n'est donc pas étonnant que Persée ait reçu la mission de tuer Méduse. Ce qui est en revanche merveilleux, c'est la façon dont il s'y prit: sur les conseils d'Athéna, (Pindare, Pythiques) il se munit de sandales ailées offertes par Hermès et d'un bouclier parfaitement poli, et c'est en regardant dans ce bouclier comme dans un miroir qu'il trancha la tête de Méduse, car, ne l'oublions pas, le regard de cette aimable bête pétrifiait (au sens propre!) quiconque la regardait.

Du cou tranché de Méduse enceinte des oeuvres de Poséidon sortirent Pégase et Chrysaor. Ce dernier engendrera Géryon et Echidna, d'autres monstres de la lignée.

L'apparence des Gorgones laisse loin derrière les pauvres dragons de nos contes : on les représente avec la tête entourée de serpents; leur bouche est munie de fortes défenses de sanglier; leurs bras sont de bronze, et des ailes d'or leur permettent de voler. Enfin, leurs yeux transforment en pierre celui qui les regarde! (Pindare, Pythiques)

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:12:50   

Le Minotaure



Fils de Pasiphaé, épouse de Minos, et d'un taureau envoyé par Poséidon à Minos.( Virgile, Enéide) Le Minotaure est mortel. Issu, d'une union contre-nature, le Minotaure porte le stigmate de sa naissance. Minos, pour le cacher aux yeux du monde, fit construire par Dédale un énorme palais (souterrain?), appelé Labyrinthe, d'une telle complication que personne n'aurait pu s'y retrouver.( Virgile Enéide,) Dans ce palais étaient amenés les jeunes gens qui constituaient le triste tribut humain payé par Athènes, et qui finissaient dévorés par le monstre.

Thésée, à qui Ariane, la demi-soeur du Minotaure a fourni le célèbre fil qui lui permettra de sortir du Labyrinthe après le combat, débarrassera finalement la Terre d'un être aussi malfaisant.

On représente le Minotaure avec un corps d'homme monté d'une tête de taureau, comme pour rappeler la faute de sa mère Pasiphaé. Cependant, à la différence des taureaux ordinaires, il se nourrit non d'herbe ou de foin, mais de chair humaine.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:13:25   

Les Nymphes



Origine : Le mot "nymphe" a peut-être une parenté avec le latin "nubere" (= "épouser" en parlant d'une femme) ; en grec, "numphè" signifie "jeune fille en âge de se marier", "jeune femme mariée".

Elles sont considérées parfois comme les filles de Zeus (Homère , Odyssée).
Elles peuplent toute la nature (campagne, bois, eaux) dont elles sont les esprits. Selon qu'elles habitent les rivières, les montagnes ou la mer, elles portent des noms différents : Naïades, Oréades, Néréides ; certaines habitent des arbres (Hamadryades). Belles jeunes femmes, élégantes et séduisantes (Longus, Daphnis et Chloé), elles séjournent dans des grottes (Ronsard, Elégies), où elles filent et chantent. Elles sont parfois les suivantes d'une grande divinité, comme Artémis, ou d'une autre nymphe, d'un rang plus élevé, comme Calypso ou Circé (Homère, Odyssée).

Ce sont des divinités secondaires, bienfaisantes (Homère, Iliade), quelquefois redoutables. Elles jouent un rôle dans les grands mythes amoureux (Daphné, Écho), mais interviennent aussi, comme les fées, dans les affaires humaines.

Elles s'unissent aux esprits masculins de la nature : Pan, les satyres (Ronsard, Odes) et les grands dieux eux-mêmes ne dédaignent pas de les séduire (Zeus, Apollon, Dionysos). Elles sont parfois les femmes d'un héros éponyme (= qui donne son nom à une cité).

Leur culte se pratique sous la forme de prières, d'offrandes, de sacrifices d'animaux et de libations. Ce culte est rendu dans la nature (Horace, Odes) ou parfois dans un sanctuaire, appelé "nymphée" (Longus, Daphnis et Chloé).

Chez les Romains : le terme "nympha, -æ" a été décalqué sur le terme grec.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:15:17   

Poséidon



Nom signifiant peut-être "maître, époux de la terre". Apparenté par sa racine (pot : idée de domination) au grec "despotès", maître, au latin "potens", puissant, maître de.

Un des olympiens, fils aîné de Cronos et Rhéa. Avalé à sa naissance par son père, puis sauvé par la ruse de son jeune frère Zeus qui obligea Cronos à recracher ses enfants. Reçut en partage l'empire des mers, lacs et eaux courantes (Homère, Iliade). Est armé d'un trident, se déplace sur un char tiré par des monstres mi-chevaux mi-serpents, a le pouvoir d'ébranler la terre, les rochers des côtes, de faire jaillir des sources. Qualifié souvent de "dompteur de chevaux".( Homère, Hymne à Poséidon, Aristophane, Cavaliers)

Complota avec Héra et Athéna pour enchaîner Zeus : comme punition dut construire les remparts de Troie pour le roi Laomédon, lequel lui refusa le salaire convenu (Homère, Iliade). Poséidon prit le parti des Achéens dans la guerre de Troie mais sauva le troyen Enée.

En compétition avec Athéna pour l'hégémonie sur l'Attique, il offrit le premier cheval (Virgile, Géorgiques) ou une source d'eau salée, mais Athéna l'emporta en offrant l'olivier. Furieux, Poséidon inonda la plaine d'Eleusis. Nouvelle compétition face à Héra pour dominer l'Argolide et nouvel échec : de dépit il assécha les fleuves du pays. Cependant il réussit à établir son autorité sur Corinthe. Epoux d'Amphitrite, une des Néréides, il eut de nombreuses aventures amoureuses. Il engendra le géant Antée, le cyclope Polyphème, le cheval ailé Pégase, le bélier à la toison d'or. Aurait été aussi le véritable père de Thésée, fils du roi d'Athènes Egée.

Honoré dans tout le monde grec, spécialement à Sparte, en Ionie, à Corinthe (Jeux Isthmiques), au cap Sounion et dans toutes les villes maritimes. Les Anciens lui sacrifiaient taureaux et chevaux.

Nom romain : Neptune

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:15:48   

Prométhée



"Le prévoyant", fils du titan Japet et d'une Océanide, frère d'Epiméthée et d'Atlas. Dans la seconde guerre des Titans, qui opposa Cronos à son fils Zeus, Prométhée prit le parti de Zeus.(Eschyle, Prométhée enchaîné)

Mais la discorde s'éleva bientôt entre les deux divinités. Prométhée ayant un jour réservé la meilleure part d'un sacrifice aux hommes, Zeus priva ces derniers de l'usage du feu.

Prométhée ne tarda pas à le leur rendre, et leur apprit aussi les sciences et les arts.(Eschyle, Prométhée enchaîné) Pour le punir, Zeus le fit enchaîner sur une montagne du Caucase, où un aigle lui dévorait éternellement le foie.(Eschyle, Prométhée enchaîné)

Selon d'autres, Prométhée aurait donné aux hommes le feu dès l'apparition des "races mortelles", pour réparer l'imprévoyance de son frère Epiméthée, qui avait distribué toutes les qualités aux animaux.(Platon, Protagoras)

Héraclès délivre un jour Prométhée de son supplice, pour le remercier de lui avoir indiqué son chemin. Zeus finit par pardonner au coupable, quand ce dernier, doué du don de prophétie, lui annonce qu'il sera détrôné s'il a un fils de Thétis.

Prométhée est honoré par les potiers athéniens.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:16:33   

Thésée



Héros athénien, fils du roi Egée (Homère, Iliade) tueur de monstres (Racine, Phèdre), qui se laisse parfois entraîner par des amis dans des aventures galantes (Racine, Phèdre) ; bienfaiteur d'Athènes.

Caché par sa mère à sa naissance; il rentre adolescent à Athènes : son père le reconnaît à ses sandales et à son épée. Pour éviter aux Athéniens de payer régulièrement un tribut de sept jeunes gens et sept jeunes filles au roi Crétois Minos, qui les livrait ensuite au Minotaure, monstre mi-homme mi-taureau (Catulle), il se rend en Crète. Il tue le monstre qui vivait dans le labyrinthe (Virgile, Enéide) d'où il sort grâce au fil que lui avait donné Ariane, la fille du roi Minos (Catulle), dont il tombe amoureux; mais il l'abandonne bientôt pour sa soeur Phèdre (Catulle). A son retour à Athènes, son père croit que la mission a échoué (la voile du navire n'a pas été changée comme il avait été convenu), et se précipite dans la mer qui porte désormais son nom (Catulle).

Thésée devient le roi législateur d'Athènes. Il avait eu d'Antiope, reine des Amazones, un fils, Hippolyte, dont s'éprit Phèdre ; croyant son fils coupable, Thésée appela sur lui la vengeance de Neptune (Racine, Phèdre).

Plusieurs temples sont dédiés à Thésée en Attique, (le Thésaion à Athènes); des théséia sont célébrées chaque année en son honneur; il inaugure les Panathénées.

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:17:16   

Typhon (ou Typhée)



Racine : "vapeur", "tourbillon de vent", fils de Gaïa (la terre) et de Tartare : c'est la génération préolympienne.

Typhon était mi-homme, mi-lion, mais d'une taille et d'une force prodigieuses : sa tête touchait aux étoiles, ses bras étendus touchaient l'un l'Orient, l'autre l'Occident, et au bout de ces bras il avait cent têtes de dragons. Le bas de son corps était entouré de vipères. Il pouvait voler grâce à ses ailes et ses yeux lançaient des flammes. (Eschyle, Prométhée enchaîné)

Typhon fut élevé à Delphes par le serpent Python. Devenu grand, à l'instigation d'Héra, il attaqua les Olympiens qui, pris d'une terreur facile à comprendre, s'enfuirent tous sauf Athéna et Zeus. Un combat qu'on peut appeler épique eut lieu : Typhon réussit à couper les muscles et les tendons de Zeus, réduit ainsi à l'impuissance. Les fidèles (et rusés) Hermès et Pan les récupérèrent cependant, et Zeus, plus fort que jamais, emprisonna Typhon sous une montagne. (Pindare, Pythiques)

On dit, depuis, que les flammes qui sortent de l'Etna (Pindare, Pythique) sont celles que continue de cracher le monstre prisonnier, réduit à ces simples manifestations visuelles. (Homère, Iliade)

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:18:13   

Vertumne

Sur le modèle des fiches que vous avez lues, vous établirez, en prélevant, dans ce texte du poète Properce, les détails significatifs, celle du dieu romain Vertumne.

En un seul corps voir tant de formes, pourquoi t'en étonner ? Connais du dieu Vertumne les traits héréditaires. Je suis Toscan, fils de Toscans et pourtant sans regret d'avoir dans le combat fui les foyers de Volsinies. La foule de mes gens ici c'est mon plaisir. Je ne veux pour ma joie un temple orné d'ivoire ; il suffit, sous mes yeux, du Forum des Romains. Par là jadis le Tibre cheminait et, ce dit-on, en entendait sur ses flots refoulés le bruit des rames. Mais du jour qu'à ses nourrissons il fit ce grand présent, le fleuve renversant son cours, je fus nommé le dieu Vertumne.

Ou c'est que je reçois aux versants de l'année les prémices des fruits et vous croyez l'année consacrée à Vertumne. La première grappe est à moi qui sur les pampres blanchissants a changé de couleur, et sont les barbes de l'épi gonflé du grain laiteux. Tu vois ici les cerises sucrées, les prunes de l'automne et dans les jours d'été les mûres empourprées. Ici vient le greffeur pour acquitter ses voeux par des fruits en guirlande, quand son poirier, en dépit de la souche, a procuré des pommes.

Dires menteurs de gens, vous me faites du tort ; mon nom veut un autre interprète : crois seulement le dieu quand il parle de lui ! Mon essence se prête à toutes les figures ; et tu peux me donner celle que tu voudras : je serai beau toujours. Veux-tu que je m'habille en Cos ! Me voici fille, et non sans grâce ! Mais si j'ai pris la toge, qui soutiendrait que je ne suis un homme ?

Donne-moi la faucille et presse-moi le front de foin entrelacé : tu peux jurer que de ma main j'ai fauché les prairies. J'ai porté les armes jadis et, les portant, je m'en souviens, je me couvris de gloire ; mais si je me chargeais du poids d'une corbeille, j'étais le moissonneur. à jeun, prêt aux procès ! Mais me suis-je chargé le front de la couronne, tu diras, en criant, que le vin me monte au visage. Ceins mon front de la mitre et je déroberai sa figure à Iacchus ; mais donne-moi le plectre et je déroberai sa figure à Phébus.

Me chargeant des filets, je suis chasseur ; mais prenant les pipeaux, je suis le dieu Faunus guettant la gent à plumes. Vertumne, c'est aussi l'aurige. C'est celui qui s'en va de cheval en cheval faisant passer son poids léger. Que l'occasion s'en offre et je prends les poissons à ma ligne ou je suis, élégant en ma longue tunique, le marchand ambulant. Je sais être berger, courbé sur ma houlette ; je puis tout aussi bien dans la poussière du chemin porter la rose en mes paniers.

A quoi bon dire aussi ma gloire la plus pure, les présents des jardins que j'élis en mes bras ? Le concombre bleuté, la courge au ventre énorme m'illustrent et le chou que ceint le jonc léger. Il n'est dans les prairies fleur sur le point d 'éclore que sur mon front placée on ne l'ait vue d'abord s'alanguir en beauté. C'est parce qu'à moi tout seul je prends toutes les formes, que le parler de mon pays tira du fait mon nom. Et toi, Rome de même, à mes Toscans tu as donné leur récompense et le Faubourg toscan de là garde son nom. C'était aux temps où Lucumon avec ses armes alliées s'en vint briser les armes des Sabins et du sauvage Tatius. J'ai bien vu, de mes yeux, les lignes fléchissant, les traits s'abattre et l'ennemi tourner le dos pour sa fuite honteuse.

Mais, Père des dieux, veuille faire que pour l'éternité la foule des Romains défile devant moi, revêtue de la toge. Plus que six vers. Je ne te retiens pas, toi qui voles à tes procès. C'est au bout de ma piste, la ligne d'arrivée. J'étais un tronc d'érable taillé d'une serpe hâtive, avant que vînt Numa, pauvre dieu d'une ville au coeur reconnaissant. Mais toi, Mamurius, qui me fit dans le bronze, que la terre des Osques ne ronge pas tes mains d'artiste; toi qui m'as, en me fondant, fait apte à tant d'usages. L'ouvrage est un, mais c'est plus d'un honneur qu'on décerne à l'ouvrage.

Properce, Elégies, IV, 2

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:18:59   

Zeus

Fils des Titans Cronos et Rhéa Souverain des dieux et des hommes, trône au sommet de l'Olympe d'où il gouverne le ciel, son domaine (Homère Iliade).

Il est à l'origine de tous les phénomènes atmosphériques (nuages, pluie, foudre), intervient dans de nombreuses légendes en tant qu'arbitre et juge suprême dans la société des hommes et celle des dieux., dispense les biens et les maux (Homère Iliade) mais reste soumis au Destin (Homère Iliade).

attributs : le foudre, cadeau des Cyclopes, emblème : l'aigle.

Arraché par une ruse maternelle à la voracité de son père, il est nourri en Crète par la chèvre Amalthée et protégé par les danses guerrières des Curètes (Apollodore, Bibliothèque).Il délivre ses frères et soeurs (Apollodore, Bibliothèque) puis triomphe avec leur aide de Cronos et des Titans qu'il enferme dans le Tartare. Il soutient ensuite une dure lutte contre les Cent Bras, les Géants et Typhon, son adversaire le plus redoutable, finalement écrasé sous l'Etna.

Ses relations sont très conflictuelles avec Héra, son épouse officielle qui supporte mal ses infidélités continuelles , complote même contre lui (Homère, Iliade) et se retrouve dans une triste posture (Homère, Iliade). Il se métamorphose souvent ( en divers animaux ou même en pluie d'or) pour s'unir à de nombreuses déesses ou mortelles (Ovide, Métamorphoses), ce qui lui assure une très abondante progéniture (Apollodore, Bibliothèque).

sites et lieux de culte : Dodone ( pèlerinages autour du chêne sacré), Olympie (statue chryséléphantine , classée parmi les 7 merveilles du monde, temple et autel colossaux)

Equivalent Romain : Jupiter, honoré dans le temple de Jupiter Capitolin (Tite-Live, Histoire).

parfois évoqué par La Fontaine, dans les Fables pour exprimer des opinions athées (La Fontaine, Fables) ou contestataires (La Fontaine, Fables).

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:23:08   

ARÈS

Origine
Il est le fils de Zeus et d'Héra (qui tous deux, paraît-il, le détestaient!), comme Héphaïstos, Hèbè et Ilithye. Il appartient donc à la deuxième génération des dieux Olympiens et compte parmi les douze grands dieux.

Dès la littérature archaïque (Homère) Arès apparaît comme le dieu de la guerre, ou, plus exactement, de la fureur guerrière, qui se réjouit dans le carnage et le sang (Homère, Iliade). C'est pourquoi on lui donne parfois comme mère Éris, divinité de la Querelle, pour expliquer son humeur brouillonne et belliqueuse ; mais il est aussi lâche quand il souffre, il gémit et fuit quand il est blessé (Homère, Iliade). Zeus, en ce cas, ne le plaint guère... (Homère, Iliade) Selon les mythologues, il est aussi personnification de l'orage. En dehors des combats, il représente tout fléau mortel pour les mortels, ainsi, par exemple la peste (Sophocle, OEdipe-Roi)

Il a une taille surhumaine (sept plethres, soit deux cents mètres!) et pousse des cris terribles.

On le représente muni d'une cuirasse et d'un casque et armé du bouclier, de la lance et de l'épée. Il combat le plus souvent à pied mais on le voit aussi sur un char dont les chevaux l'emportent avec une rapidité impétueuse. Il est accompagné de démons qui lui servent d'écuyers, en particulier de deux de ses enfants, les jumeaux qu'il a eus d'Aphrodite, Deimos et Phobos (l' Épouvante et la Terreur) (Hésiode, Le Bouclier). Il est également accompagné d'Éris (Discorde, Querelle). Les Grecs n'aimaient pas beaucoup Arès, contrairement aux Romains qui honoraient Mars, son équivalent latin . Aucune cité ne lui était dédiée et l'on disait de lui qu'il vivait en Thrace, pays sauvage au climat rude du Nord de la Grèce, d'où viennent les frimas et les tempêtes et traversé par des populations guerrières ; c'était là que vivaient les Amazones, femmes guerrières, ses filles (Apollonios de Rhodes, Argonautiques). À Thèbes il reçoit un culte particulier car il passait pour être l'ancêtre des descendants de Cadmos, fondateur de la ville. Quand celui-ci, pour accomplir un sacrifice, voulut puiser de l'eau à la "source d'Arès" il tua le dragon qui défendait cette source (Euripide, Phéniciennes). Pour ce meurtre Cadmos dut servir Arès comme esclave pendant huit ans.

La plupart des mythes qui font intervenir Arès sont évidemment des récits de combats ; mais le dieu n'a pas toujours le dessus (Homère, Iliade) et il semble que les Grecs aient pris un certain plaisir à lui opposer victorieusement la sagesse d'Athéna entre autres. Pendant la guerre de Troie, Arès a choisi le camp des Troyens comme Aphrodite, qui l'aimait, et, à deux reprises, sous les murs de Troie, l'intervention d'Athéna dans une mêlée où figure Arès aboutit à un échec pour ce dernier. D'ailleurs, entre Athéna et Arès la lutte est insolite : c'est d'abord la défaite du viril dieu de la guerre, ensuite la façon dont il est vaincu ; au lieu, en effet, d'une arme noble c'est un engin primitif (une énorme pierre) qui le met hors de combat (Homère, Iliade). Pendant qu'il se lamente et gît dans la poussière, Aphrodite, volant à son secours, est abattue par une arme encore plus primitive : une formidable claque d'Athéna (Homère, Iliade).

Mais les mésaventures d'Arès ne se bornent pas au domaine des combats. Par exemple, tenu pour responsable de la mort d'Adonis à la chasse par les Aloades (deux fils géants de Poséidon) ceux-ci l'enferment, enchaîné, pendant treize mois dans un pot de bronze dont Hermès finit par le libérer (Homère, Iliade).

Il eut un grand nombre d'aventures amoureuses dont la plus célèbre le montre uni clandestinement à Aphrodite ; il est vrai que celle-ci avait été mariée par Zeus à Héphaïstos ; or, le dieu forgeron était laid et difforme et Aphrodite était tombée amoureuse d'Arès. À noter ici une différence entre l'Iliade et l'Odyssée : dans l'Iliade Héphaïstos est l'heureux époux de Charis et Aphrodite n'a que peu de rapports avec Arès ; en revanche, dans l'Odyssée l'aède Démodocos rapporte un conte traditionnel chez les rhapsodes en Ionie. Lorsqu'Héphaïstos apprend du soleil sa mésaventure, il laisse tomber une nuit sur les deux amants un filet qu'il est seul capable de manoeuvrer et convie tous les dieux de l'Olympe qui, à ce spectacle sont pris d'un immense fou-rire. Sur l'intervention de Poséidon, Héphaïstos retire le filet et les deux amants, tout confus s'enfuient, l'une vers Chypre et l'autre vers la Thrace...(Homère, Odyssée)

Ses liaisons avec les mortelles furent aussi très nombreuses et ses enfants étaient des hommes violents qui attaquaient les voyageurs et se livraient à toute sorte d'actes de cruauté. L'un d'entre eux, Cycnos, s'attaquait aux pèlerins se rendant à Delphes. Sur la prière d'Apollon Héraklès intervient et tue Cycnos. Arès veut venger son fils mais Athéna dévie sa javeline et Héraklès blesse le dieu à la cuisse (Hésiode, Le Bouclier).

Enfin le nom d'Arès se retrouve dans la colline de l'Aréopage à Athènes où se jugeaient les crimes d'ordre religieux. La légende raconte qu'il y avait jadis une source au pied de cette colline ; un jour, près de celle-ci, Arès aperçut Halirrhothios, fils de Poséidon, tentant de faire violence à l'une de ses filles, Alcippé. De colère Arès tue Halirrhothios. Poséidon fait alors comparaître Arès devant un tribunal d'Olympiens réuni sur la colline (Euripide, Électre) mais ceux-ci acquittent le meurtrier.

Attribut :
les animaux consacrés à Arès sont le vautour et le chien; mais c'était faire injure au chien que de le choisir comme animal d'Arès.

Équivalent romain : Mars

bambi
   Posté le 08-05-2004 à 00:24:01   

Mars

Nous l'avons signalé : les Romains honoraient Mars bien plus que les Grecs n'aimaient Arès. De nombreuses différences apparaissent, de fait, entre Mars et Arès et ce n'est qu'assez tard que le dieu romain fut identifié à l'Arès hellénique.

D'origine italique Mars préexista à l'introduction d'Arès dans la religion romaine. Son nom, dont le sens est inconnu, avait pris tout d'abord la forme de Mavors, Marspiter (Macrobe, Saturnales) ou Mamers (de l'étrusque Maris). Il semble avoir été à l'origine un dieu agraire et, à une époque très ancienne, il fut identifié au dieu de la végétation, Silvanus. Selon une tradition romaine, Junon l'avait enfanté sans le secours de Jupiter ; jalouse, en effet, de la naissance de Minerve, jaillie spontanément de la tête de Jupiter, Junon avait voulu à son tour concevoir seule un enfant. Elle s'adressa à Flore, déesse des jardins et des champs cultivés, qui lui donna une fleur magique dont le simple attouchement rendait une femme féconde (Ovide, Fastes). C'est ainsi que Junon donna le jour au dieu dont le nom est porté par le premier mois du printemps. Notons que ce Martius mensis était, dans l'ancien calendrier romain, le premier mois de l'année (Ovide, Fastes et Macrobe, Saturnales). Une légende, qui semble d'origine italique, rapporte que Mars, tombé amoureux de Minerve, avait choisi comme intermédiaire la vieille Anna Perenna, une déesse locale du Latium, qui dupa le dieu en se substituant à Minerve lors d'un rendez-vous nocturne (Ovide, Fastes). Il y aurait là le symbole de la vieille année qui s'en va lorsque commence la nouvelle. Ce dieu agraire aidait les paysans du Latium à défendre leurs cultures et leurs troupeaux. On lui avait donc consacré, pour qu'il les écarte des moissons et des bergeries, tous les animaux que l'on craint à la campagne, en particulier le loup ; mais le pivert, annonciateur de pluie, était son oiseau favori.

Cette caractérisation de Mars comme dieu primitivement agraire, est contestée par certains mythographes. En tout cas, à l'époque classique, quand Rome devient une grande puissance militaire, ce dieu du printemps est essentiellement un dieu guerrier (Virgile, Énéide). Mais il faut noter que c'est au printemps que recommence la saison de la guerre. Il est en même temps le dieu de la jeunesse parce que la guerre est l'objet de l'activité de la jeunesse. Il était particulièrement révéré par l'armée, ce qui lui valut le surnom de Gradivus (= "qui s'avance à grands pas" [au combat] ou, selon d'autres, "qui fait pousser" [les moissons])

Ce dieu de la jeunesse guide, lors du ver sacrum (le printemps sacré) les jeunes gens qui émigrent des cités sabines pour aller fonder de nouvelles villes. En effet, les Sabins, en cas de grave malheur, consacraient à Mars, en propriété absolue, toute la production végétale, animale et même humaine du printemps suivant. En ce qui concerne les enfants, devenus grands et alors considérés comme "sacrés", c'est-à-dire mis en dehors de la communauté, ils partaient, guidés en général par un animal consacré à Mars, le loup ou le pivert, en quête d'une nouvelle patrie où ils puissent s'établir par la force des armes et grâce à la protection du dieu de la guerre auquel ils étaient voués. L'histoire romaine nous apprend que les Romains, après le désastre de Trasimène ( 217) décidèrent de consacrer, à la manière sabine, un ver sacrum mais à Jupiter; mais ils ne s'acquittèrent de leur voeu que...vingt-deux ans plus tard, incomplètement (uniquement les productions végétales et animales) et, à une époque où le désordre régnait dans le calendrier, le voeu fut "accompli" en hiver, c'est-à-dire avec beaucoup d'économie !

Peut-être faut-il rattacher aussi à la tradition sabine la fameuse légende de Romulus et de Rémus sauvés par une louve. Rappelons cette légende : Albe-la-Longue, jadis fondée par le fils d'Énée, Ascagne, vit son roi Numitor dépossédé de son trône par son frère Amulius. Celui-ci fit périr tous les fils de Numitor et voua sa fille, Rhéa Silvia, au culte de Vesta, la vouant ainsi à la virginité. Mais celle-ci, par sa beauté, séduisit le dieu Mars qui l'aperçut un jour se rendant à la fontaine; il la rendit mère, pendant son sommeil, de jumeaux, Romulus et Rémus (Ovide, Fastes)). L'ayant appris, Amulius fit enfermer la mère et exposer les deux bébés dans des marécages près du Tibre en crue (Tite-Live, Histoire romaine) ou sur le sommet du mont Palatin, selon les légendes. Une louve, animal sacré, envoyée par leur père, les nourrit (Virgile, Énéide) avant qu'ils soient recueillis par un berger et sa femme, qui les élevèrent jusqu'au moment où ils purent rendre son trône à Numitor et fonder Rome. On a signalé que cette légende devait s'être développée autour d'une statue très ancienne figurant une louve à l'abri de laquelle se dressait l'image de deux petits hommes, symbolisant peut-être la race sabine et la race latine. En tout cas, dans la religion d'État, à Rome, le culte de Mars revêt la plus haute importance puisqu'il aurait ainsi fondé la race romaine (Virgile, Énéide), et c'est la raison pour laquelle la jeunesse romaine était souvent appelée "enfants de Mars".

Le dieu donna aussi son nom au Champ de Mars, sur lequel les jeunes Romains s'exerçaient à la guerre. C'est également au Champ de Mars que se faisaient, tous les cinq ans (période appelée lustre) le recensement et la purification du peuple (lustrum ou lustratio), au cours desquels on célébrait les suovetaurilia, triple sacrifice d'un verrat, d'un bélier et d'un taureau offert au dieu Mars (Tite-Live, Histoire romaine).

Le culte de Mars était essentiellement représenté par un collège de prêtres, choisis parmi les patriciens, appelés Saliens (= les "sauteurs" ou "danseurs"). Tous les ans, à la fête du dieu, ces prêtres, vêtus d'une tunique de pourpre et portant sur la tête un bonnet pointu (apex) exécutaient, au cours d'une procession dans les rues de la ville, (Tite-Live, Histoire romaine) des danses sacrées, peut-être, à l'origine, en l'honneur de divinités rustiques. Mais, dès le règne de Numa, ils rythmaient la cadence de leurs pas par des coups frappés avec une lance sur des boucliers mystérieux appelés "anciles"; ces boucliers et les lances, conservés dans le sacrarium Martis de la Regia (résidence du Pontifex Maximus) étaient censés posséder un pouvoir d'oracle : le mouvement spontané des lances (hastæ) était un présage inquiétant. La légende prétendait qu'un de ces boucliers était un jour tombé du ciel comme gage de la protection des dieux sur Rome. Craignant de voir ses compatriotes privés par quelque audacieux ennemi de cet objet sacré qui leur assurait la protection des dieux, Numa en fit fabriquer onze autres exactement identiques ; les douze boucliers restaient suspendus pendant le reste de l'année dans le temple de Mars et confiés à la garde des prêtres saliens, sans qu'on pût distinguer le bouclier miraculeux des autres (Ovide, Fastes). La procession s'achevait par un repas dans le temple du dieu.

Quant aux anciens Sabins, ils adoraient Mars sous l'effigie d'une lance (quiris) ; d'où le nom de Quirinus donné à Romulus après sa mort et sa divinisation, et celui de Quirites employé lorsqu'on s'adressait officiellement à l'ensemble des citoyens romains.

À Rome se trouvaient plusieurs temples consacrés à Mars ; un des plus importants était celui qu'Auguste lui dédia sous le nom d'Ultor (le Vengeur) pour commémorer le rôle de l'empereur dans sa victoire sur les assassins de Jules César, Brutus et Cassius.

Donc le dieu Mars, en ordre d'importance, venait pour les Romains juste après Jupiter ; il se trouve, en effet, en seconde position dans la triade Jupiter-Mars-Quirinus, et ses attributs sont le bouclier, la lance et le casque. Des légions, une surtout, (Cicéron, Philippiques), lui étaient consacrées et, au début d'une campagne, le général ne manquait pas d'entrer dans le temple où l'on conservait les "anciles" ; il venait y faire bouger d'abord ceux-ci, puis la lance et la statue du dieu et disait, en frappant les boucliers de sa lance : "Mars, aie l'oeil bien ouvert" (Mars, uigila).

Dans le domaine littéraire, les aventures prêtées à Mars ont reproduit peu à peu celles rapportées par la littérature grecque pour Arès, comme, par exemple, les amours de Mars et de Vénus (Ovide, Métamorphoses). Mais nulle part, on ne trouve l'équivalent du côté lâche et geignard de son correspondant hellénique Arès.

Outre les Romains, d'autres peuples avaient le dieu pour "ancêtre" : les Marses, population sabine avec laquelle les Romains furent longtemps en lutte, ou les Mamertins ; leurs noms mêmes indiquent les rapports qui les unissaient avec le dieu.