Sujet :

Nos Poètes !

bambi
   Posté le 31-03-2004 à 07:49:06   

Émile Nelligan,

écrivain remarquable du tournant du siècle, est le poète le plus aimé et le plus admiré du Canada français. Figure romantique à la carrière littéraire tragiquement écourtée, c'est lui qui a fait passer la poésie canadienne-française dans l'ère moderne.

Émile Nelligan est né à Montréal la veille de Noël, en 1879. Ses parents, dont le mariage battait de l'aile, incarnaient les deux solitudes du Canada. Son père, David Nelligan, était un immigrant irlandais peu sensible à la langue ou à la culture canadienne-française. Son travail d'inspecteur des Postes l'éloignait fréquemment de la maison. Sa mère, Émilie-Amanda Hudon Nelligan, était une canadienne-française douée pour la musique, fière de sa culture et de son patrimoine, et dévote catholique. Sauf pour des vacances d'été avec sa famille dans le village de Cacouna, dans la péninsule gaspésienne, et un court voyage en Europe, Nelligan a passé toute sa vie à Montréal.

Ses études furent sans éclat. En 1896, à 17 ans, il est entré au Collège Sainte-Marie, où il s'est révélé un étudiant médiocre, préférant se plonger dans l'étude et l'écriture de la poésie. En 1897, contre la volonté de ses parents, il a abandonné ses études pour se consacrer à la poésie. Très occupé à composer des vers, il ne pouvait envisager de devenir autre chose que poète.

C'est en 1896 qu'il a rencontré son mentor et futur éditeur, le prêtre Eugène Seers (plus tard appelé Louis Dantin), et Joseph Melançon qui l'a introduit aux cercles littéraires de Montréal. Sous le pseudonyme d'Émile Kovar, Nelligan a publié son premier poème, «Rêve fantastique», dans Le Samedi (13 juin 1896). En septembre de la même année, huit autres de ses poèmes avaient été publiés dans les journaux locaux et d'autres publications tels que Le Monde illustré et l'Alliance nationale. Les poèmes de Nelligan démontraient une sensibilité remarquable au pouvoir des mots et à la mélodie de la langue; ils étaient empreints de mélancolie et de nostalgie. En 1897, il a publié ses poèmes sous son vrai nom pour la première fois dans Le Monde illustré et La Patrie, même s'il l'épelait parfois "Nellighan" ou "Nelighan".

En 1897, Nelligan a été invité par son ami Arthur de Bussières à se joindre à l'École littéraire de Montréal, un cercle de jeunes écrivains et intellectuels qui se réunissaient chaque semaine pour discuter des arts. Créé en 1895 par des étudiants inquiets de ce qui leur semblait être l'état de dégradation de la langue française, le groupe a bientôt attiré les écrivains les plus intéressants et dynamiques de l'époque. Au cours de plusieurs séances, le jeune Nelligan a lu sa poésie avec une profonde sensibilité. Il se considérait comme un poète dans la tradition romantique, et il en avait certainement l'apparence physique, avec sa belle et triste apparence à la Byron, ses grands yeux expressifs et son air songeur et distant.


En 1898, son père lui a fait faire un voyage en mer vers Liverpool et Belfast; les détails en demeurent incertains, mais on pense que Nelligan père avait entrepris d'enrôler Émile dans la marine marchande. Plus tard cette année-là, il lui a trouvé un emploi de teneur de livres. Ces emplois n'ont abouti à rien car, au grand désarroi de son père, Nelligan a résolu de se consacrer à son art, la poésie. Souvent, il s'est réfugié dans la mansarde de son ami de Bussières pour lire et travailler, et il a continué de publier ses poèmes dans les journaux locaux et autres.

C'est à cette époque que l'École littéraire de Montréal a pris l'initiative d'organiser une série de séances publiques auxquelles Nelligan a participé. C'est à la séance du 26 mai 1899 qu'il a récité avec ferveur son poème «La Romance du vin», une réplique passionnée aux détracteurs de la poésie. L'audience lui a accordé une ovation retentissante, et Nelligan a été ramené chez lui en triomphe. Malheureusement, cette apparition en public, le meilleur moment de sa vie de poète, aura été la dernière. Peu de temps après, le 9 août 1899, sa santé mentale toujours chancelante a complètement basculé et il a été confiné au refuge Saint-Benoît, montrant des signes de troubles mentaux.

Nelligan est resté vingt-cinq ans à Saint-Benoît, puis a été transféré à l'hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu. Durant ses années de réclusion, il a continué à écrire, mais il avait perdu la capacité de créer une oeuvre véritable et passait son temps à recopier de mémoire ses poèmes antérieurs. Il est resté à l'hôpital jusqu'à son décès, survenu le 18 novembre 1941.
L'oeuvre d'Émile Nelligan compte quelque 170 poèmes, sonnets, rondeaux, chansons et poèmes en prose. Ce qui est étonnant, c'est qu'il a écrit tout cela entre les âges de seize et dix-neuf ans. Il avait publié seulement vingt-trois poèmes avant son internement, mais, en 1904, grâce à la diligence de son ami Louis Dantin et à l'aide de sa mère, 107 poèmes ont été publiés dans Émile Nelligan et son oeuvre, avec une préface de Dantin. Trois autres éditions ont été publiées en 1925, 1932 et 1945.

En 1952, Luc Lacourcière a publié une édition complète des poèmes de Nelligan intitulée Poésies complètes : 1869-1899, contenant les 107 poèmes rassemblés par Dantin et d'autres poèmes, écrits par Nelligan avant son hospitalisation, qui avaient été envoyés à des amis ou retrouvés parmi ses papiers. Cette édition a été réimprimée plusieurs fois, la dernière en 1989.


Émile Nelligan était un pionnier de la littérature canadienne-française. Dans sa poésie, il a abandonné les sujets éculés de patriotisme et de fidélité au pays, qui avaient occupé ses prédécesseurs littéraires, pour explorer les dimensions symboliques de la langue et sa sombre vision intérieure personnelle. Même si ses écrits ont été influencés par des poètes symbolistes tels Charles Baudelaire et Arthur Rimbaud, et par des écrivains de langue anglaise tels Lord Byron et Edgar Allan Poe, Nelligan s'est doté d'une sensibilité poétique unique. Il a ainsi gagné l'appréciation du Canada français, qui persiste de nos jours puisque son oeuvre continue d'être appréciée. Ses poèmes ont été traduits en anglais et il a été le sujet de plusieurs colloques, films, romans, poèmes, et même d'un ballet et d'un opéra. Cent ans après la création de son dernier poème, la vision poétique d'Émile Nelligan survit toujours.


Biographie par :
Nina Milner
Service de recherche en littérature canadienne

fredchoucas
   Posté le 06-04-2004 à 11:26:32   

Jean de la Fontaine



Jean de la Fontaine est né à Chateau-Thierry le 8 juillet 1621.

Son père était maître des Eaux et Forêts et Capitaine des Chasses. Sa mère, née Françoise Pidoux, était originaire de Coulommiers dans le Poitou.

Jean étudia au collège de Château-Thierry jusqu'en troisième. Il y apprit surtout le latin, mais, soit par négligence, soit par paresse, ne s'intéressa pas au grec. Il le regrettera plus tard quand il aura besoin de certains textes anciens dont il ne pourra lire que les traductions latines.

En 1641, il entre à l'Oratoire, rue St Honoré, à Paris. Mais la vie monacale ne l'intéresse pas plus que le travail scolaire. Dans cette école, il apprécie surtout le calme et la tranquillité qui lui permettent de s'adonner à la lecture, son passe-temps favori. Malheureusement pour ses maîtres, ses lectures n'étaient pas celles prônées par l'Oratoire. Il quitte cet établissement 18 mois plus tard.

Il se remet alors à ses études de droit et décroche, en 1649, un diplôme d'avocat au parlement de Paris. Entre temps, en 1647, son père le marie à Marie Héricart, alors âgée de 14 ans (1647). Mais ce mariage de complaisance n'est pas un mariage heureux. Et malgré la naissance d'une enfant, Charles, en 1653, La Fontaine ne fut jamais ni un bon mari, ni un bon père.

En 1652, La Fontaine reprend la charge paternelle de Maître des Eaux et Forêts. Il tente du mieux qu'il peut d'exercer cette lourde tâche. On retrouve sa signature jusqu'en 1671 sur certains écrits du canton de Château-Thierry. En 1672, il vend l'intégralité de cette charge.

Lorsque le travail lui en laisse le temps, il monte à Paris rencontrer ses amis. Là, il se mêle aux sociétés précieuses et surtout libertines de l'époque. Il y rencontre Maucroix son ami d'enfance, Furetière, les frères Tallemant, Antoine de la Sablière. Sa vocation poétique s'éveille de plus en plus. Il passe de longues heures à lire Malherbe mais admire aussi les écrits de Benserade et Voiture, Rabelais et Boccace. Il traduit l'Eunuque de Térence (1654), compose une comédie Clymène vers 1659, et un poème: Adonis qu'il offrit à Nicolas Fouquet, alors surintendant des finances.

Il entre à cette époque au service de Fouquet. Il lui dédie «le Songe de Vaux», ainsi qu'une trentaine de poèmes prévus par contrat. Au moment de la chute de Fouquet, La Fontaine reste son plus fidèle défenseur. Il écrit à cette occasion «l'ode au roi» et surtout l'admirable «Élégie aux nymphes de Vaux». Cette fidélité à Fouquet lui valut rapidement la haine de Colbert, puis celle de Louis XIV lui-même.

Peu après, il se lie intimement avec Molière, Boileau et Racine et écrit «les amours de Psyché et Cupidon», charmant roman en prose entremêlé de vers(1669). Après Fouquet, il fut le protégé de la Duchesse de Bouillon et de la Duchesse d'Orléans. En 1673, c'est Madame de la Sablière qui le recueille et après la mort de celle-ci en 1693, Madame Hervart.

En 1684, il est élu, non sans mal à l'Académie, au fauteuil de Colbert. Il est un excellent académicien, régulièrement présent aux séances. Dans la Querelle des Anciens et des Modernes, il se range résolument dans le clan des anciens qu'il défend avec acharnement. A l'Académie, il retrouve Boileau, Perrault, Furetière.

La vieillesse et la maladie amenèrent sa conversion (1692). Il est obligé de renier ses écrits licencieux. Il meurt en 1695.

Outre les contes, et surtout les fables qui constituent toute sa gloire, La Fontaine s'est essayé dans tous les genres. Il faut citer Philémon et Baucis en 1685, et particulièrement les épîtres dans lesquelles il excelle: «épître à Huet», «Discours à Madame de la Sablière».

Il a laissé une énorme correspondance, notamment des lettres à Madame de La Fontaine (1663) écrites lors de son exil volontaire dans le Limousin, mais aussi une importante série de lettres à son oncle Jannard et à son ami Maucroix.

Ses contes sont divisés en cinq livres publiés en 1664, 1665, 1666, 1668, 1671, 1674 et 1682. Ecrits pour la Duchesse de Bouillon, ils empruntent leurs sujets à Boccace, à l'Arioste et aux nouvellistes italiens.

Ses fables, au nombre de 243 restent son chef d'oeuvre. Certains considèrent la Fontaine comme un copieur qui n'a rien inventé, mais il est certain que sans sa contribution, les noms d'Esope et de Phèdre, entre autres, n'auraient pas le retentissement qu'ils ont maintenant. La Fontaine s'est peut-être inspiré de ces fables anciennes, mais il les a considérablement améliorées et écrites dans une langue belle et simple. La fable n'est plus la sèche démonstration d'une morale. C'est un court récit à l'intrigue rapide et vive. La souplesse et le naturel du style sont en réalité le fruit d'un grand travail où le poète a manifesté sa parfaite maitrise de la langue et du vers.

Sensuel et aimant les chastes bergeries, volage et célébrant la fidélité, courtisan mais ayant le culte de l'amitié, sa vie est l'image même de la variété de son oeuvre, qui unit en une harmonie parfaite : l'art et le naturel.

Ses oeuvres

1654 L'Eunuque et traduction d'une pièce de Térence
1658 Epître à l'Abbesse de Mouzon - Adonis
1659 Le Songe de Vaux
1659 à 1661 26 pièces offertes à Fouquet
1660 Les Rieurs du Beau Richard
1661 Début probable de l'écriture des Fables
1662 Elégie aux Nymphes de Vaux - Ode au Roi
1663 Relation d'un Voyage de Paris en Limousin
1664 Parution des deux premiers contes : Joconde, et Le cocu battu et content
1665 Publication des Contes et Nouvelles en vers
1666 Contes et Nouvelles en vers (deuxième partie)
1667 3 contes : Les frères de Catalogne, l'Ermite et Mazet de Lamporechio
1668 Fables choisies mises en vers
1669 Les Amours de Psyché et Cupidon
1670 Recueil de poésies chrétiennes et diverses
1671 Contes et Nouvelles en vers (troisième partie)
1673 Poème de la Captivité de Saint Malc
1674 Daphné - Les Nouveaux contes
1675 Le Florentin
1678-1679 Publication du deuxième recueil de fables (livres VII à XI)
1682 Poème du Quinquina, Belphégor, la Matronne d'Ephèse, Galaté
1683 Le rendez-vous (pièce de théâtre perdue) - Achille
1684 Discours à Madame de la Sablière - Le Renard, le Loup et le Cheval
1685 Publication de 11 fables et 5 nouveaux contes
1687 Epître à Huet
1688 Le Milan, le Roi et le Chasseur
1690 Les Compagnons d'Ulysse
1691 Astrée - Les Deux Chèvres - Le Thésauriseur et le Singe
1692 la Ligue des rats
1693 Livre XII des Fables

fredchoucas
   Posté le 06-04-2004 à 11:28:15   

Jacques Prevert



Jacques Prévert s'en est allé le 11 avril 1977. Il était né 77 ans plus tôt, le 4 fevrier 1900, à Neuilly-sur-Seine, dans la banlieue de Paris.

Il a raconté son enfance dans un texte qui ouvre le recueil Choses et Autres et où il évoque la fête des premières années et les soucis qui suivirent.

On y apprend que son père André Prévert travaillait à « la Providence », une grande compagnie d'Assurances de Paris, mais ne s'intéressait que médiocrement aux accidents et aux incendies. Il faisait ce métier « en attendant,~, disait-il, mais sans donner « jamais aucune précision sur ce qu'il attendait ». Il était bien plus passionné de théâtre et écrivait un peu dans les journaux, en qualité de critique dramatique.

De famille bourgeoise, il avait pourtant épousé une jeune fille pauvre qui aidait sa mère à faire des sacs de papier pour les marchands des Halles et le couple avait eu un premier enfant, de deux ans l'ainé de Jacques.

Le poete raconte aussi la naissance de son jeune frère, Pierre, qui devint cineaste, le chômage et les ennuis de plus en plus graves auxquels durent faire face ses parents, leurs déménagements dans Paris, puis, après la saisie du mobilier, à Toulon, et comment il empêcha son père de se suicider.

Celui-ci retrouve enfin un emploi, à l'Office central des Pauvres de Paris: il s'agissait d'aller « visiter les pauvres pour savoir s'ils méritent qu'on leur vienne en aide », visites instructives pour le petit Jacques qui accompagnera souvent son père le jeudi, découvrant des misères qu'il n'imaginait pas.

Le reste de la semaine, c'est l'école où il s'ennuie la plupart du temps, dans l'attente du jardin du Luxembourg et des jeux. Il aime lire (David Copperf eld, les Trois Mousquetaires, les Mille et Une Nuits, le Tour de France par deux enfants, Sitting Bull, la Case de l'Oncle Tom). Il découvre le cinéma. Dès l'âge de 13 ans il s'efforce de gagner sa vie et pour cela il exerce toutes sortes de métiers, plus ou moins avouables.

Durant son service militaire il fait la connaissance du futur peintre surréaliste Yves Tanguy puis de Marcel Duhamel, futur directeur d'une collection de romans intitulée, suivant la suggestion de son ami Jacques, « la Série Noire ».

Après le service, Prévert travaille au Courrier de la Presse où il prend l'habitude de parcourir rapidement les journaux el d'en extraire les informations les plus significatives, odieuses ou cocasses (il mettra ce talent en œuvre beaucoup plus tard dans un livre d'entretiens avec André Pozner Hebdromadaires).

A 23 ans, il commence à figurer dans des films puis Marcel Duhamel l'heberge avec Yves Tanguy dans une maison rue du Château où se réuniront fréquemment les Surréalistes Jacques Prévert retrouve là Louis Aragon qu'il avait connu enfant et devient l'ami d'André Breton, Benjamin Péret Robert Desnos, Michel Leiris, Raymond Queneau, Philippe Soupault, d'autres encore.

Trés défiant à l'égard de tous les cultes et de tous les mot~ en isme qui les désigne, Jacques Prévert fera toujours exception pour le Surréalisme (« de tous les mots en isme, c'était 1c meilleur »). Il en a retenu le « rire agressivement salubre » I'amour de la vie, la liberté.

Les premiers textes de Jacques Prévert sont publiés dan~ des revues en même temps que son nom apparait au génériqu~ de films (notamment de Pierre Prévert puis de Jean Renoir dont il a écrit le scénario et les dialogues.

Entre 1932 et 1936, il rédige de nombreux textes pour un~ troupe théâtrale qui, en souvenir de la révolution d'Octobre 1917, prend le nom de « Groupe Octobre » et qui, à 1` recherche d'un public populaire, se produit dans les usines o~ les magasins en grève: tentative d'un théâtre d'expression très directe, lié à l'actualité politique, tourné vers l'action immédiate.

Au terme de cette expérience, Jacques Prévert fait la rencontre de Marcel Carné avec lequel il va donner au cinéma français, dans des genres différents, quelques-uns de ses plus grands chefs-d'œuvre: Drôle de drame (1937), le Quai des brumes (1938), les Visiteurs du soir (1942), les Enfants du Paradis (1945), les Portes de la nuit (1946), etc.

Parallèlement, il signe aussi les dialogues de très beaux films d'autres réalisateurs: Jean Grémillon (Lumière d'été, 1943), Christian-Jaque (Sortilèges, 1944) avec lequel il avait travaillé avant-guerre aux Disparus de Saint-Agil (dont des enfants sont les protagonistes), André Cayatte (les Amants de Vérone, 1949).

Désormais Jacques Prévert est célèbre. La publication en 1945 par René Bertelé du premier recueil de ses textes, Paroles, connait un immense retentissement, encore accru par les chansons de Joseph Kosma qu'interprétent Juliette Gréco, Yves Montand, Mouloudji...

De sa femme Janine, avec laquelle il vivra un discret mais profond amour de plus de trente annees, il a une fille Michèle,

et tout se passe alors comme si c'était un peu en pensant à elle qu'il écrit successivement Contes pour enfants pas sages et le Petit Lion (1947), le commentaire du film d'Albert Lamorisse Bim le Petit Ane (1949) ou le scénario et les dialogues de la Bergère et le Ramoneur de Paul Grimault (1950, 2e version: 1979, sous le titre le Roi et l'Oiseau), et plus tard, I'Opéra de la lune avec des images de Jacqueline Duhême (1953).

Les recueils poétiques se succèdent: Histoires (1946-1963), Spectacle (1951), la Pluie et le Beau Temps (1953), mais il ne renonce pas au cinéma, adaptant Notre-Dame de Paris de Victor Hugo pour Jean Delannoy (1956) ou racontant 1'histoire d'Agnès Bernauer dans les Amours célèbres de Michel Boisrond (1961).

De nombreux peintres (Braque, Picasso, Calder, Miro, Max Ernst) et photographes (Brassa~, Ylla, Izis, André Villers, Robert Doisneau) sont ses amis et illustrent ses livres lorsque ce n'est pas lui qui figure sur leurs portraits ou qui présente leurs œuvres. Tous l'encouragent à cultiver son goût des collages qui se manifeste enfin dans Fatras (1966) et Imaginaires (1970).

Avec son frère Pierre, il travaille aussi pour la télévision: le Petit Claus et le Grand Claus (1964) d'aprés Andersen, et la Maison du Passeur (1965) font les délices de ceux qui ont la chance de les voir. Il fait paraitre Arbres (1968) avec des gravures de Georges Ribemont-Dessaignes.

Un ultime recueil composé avec René Bertelé, Choses et Autres (1972), livre à ses lecteurs, à côté de souvenirs d'enfance, le témoignage de sa jeunesse intacte et de sa sympathie avec tous les mouvements de libération. Mais Jacques Prévert n'a pas fini de nous surprendre car il laisse beaucoup de textes que révèlent notamment un volume publié en 1980 sous le titre Soleil de nuit et un autre en 1984: La cinquième saison.

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 15:57:19   

VICTOR HUGO

1802 Naissance de Victor Hugo, le 26 février, à Besançon. Son père est militaire (il deviendra général d'Empire en 1809). Il a un tempérament passionné, alors que la mère de Victor a des opinions prudentes en tout, y compris en politique et à propos de l'éducation des enfants.

1809 Mme Hugo et ses enfants s'installent aux Feuillantines, lieu qui éveille chez le futur poète le goût pour la nature et la rêverie.

1819 Victor Hugo fonde le Conservateur littéraire, revue qui disparaît en mars 1821.

1821 Mort, le 27 juin, de la mère de Victor. Le général Hugo se remarie le 20 juillet de la même année.

1822 Victor Hugo publie ses Odes et Poésies diverses qui constituera une partie des Odes et Ballades. Le 12 octobre, il épouse Adèle Foucher.

1823 Hugo publie un premier roman, Han d'Islande.

1824 Naissance d'une première fille, Léopoldine.

1825 Le poète est fait chevalier de la Légion d'honneur. En mai, il assiste avec Vigny au sacre de Charles X. A l'époque, Hugo professe des opinions monarchistes.

1826 Publication de Bug-Jargal et des Odes et Ballades. La même année, naissance d'un premier fils, Charles.

1827 Publication de Cromwell dont la préface est une date importante du romantisme français.

1828 Le 29 janvier, mort du général Hugo. Le 27 octobre naît le second fils du poète, François-Victor.

1829 Publication des Orientales, du Dernier jour d'un condamné et de Marion Delorme, pièce censurée par le gouvernement.

1830 Première d'Hernani. La représentation donne lieu à un scandale retentissant. La même année naît la seconde fille de Victor Hugo, Adèle.

1831 Notre-Dame de Paris est terminé. La même année, Hugo termine Les Feuilles d'automne.

1832 Deux pièces sont écrites cette année-là: Lucrèce Borgia et Le Roi s'amuse. Cette dernière œuvre est interdite dès sa seconde représentation.

1833 Victor Hugo devient l'amant de l'actrice Juliette Drouet.

1835 Publication des Chants du crépuscule.

1837 Publication des Voix intérieures.

1838 Hugo écrit Ruy Blas.

1839 Le poète voyage en Suisse, en Alsace puis en Provence, alors que l'année suivante il parcourra la vallée du Rhin.

1840 Hugo publie Les Rayons et les ombres.

1841 Hugo est admis à l'Académie française. En 1836, on lui avait préféré Dupaty, puis Mignet et, en 1840, Flourens.

1843 Première des Burgraves, pièce composée l'année précédente. Le 4 septembre, Léopoldine se noie. Victor Hugo est alors en voyage dans les Pyrénées et il apprend la nouvelle de la mort de sa fille par hasard, en feuilletant un journal dans un café.

1845 Louis-Philippe nomme Hugo pair de France. La même année, le poète amorce la rédaction des Misérables.

1848 Hugo est nommé maire provisoire du VIIIe arrondissement. A la fin de l'année, il soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République.

1851 Hugo s'objecte à la politique de Louis-Napoléon Bonaparte et, en décembre 1851, il tente d'organiser la résistance au coup d'état du futur empereur. En décembre, Hugo doit s'exiler en Belgique.

1852 En janvier, le poète est officiellement expulsé de France. Il s'installe alors à Jersey (d'où il sera expulsé en 1855, ce qui forcera Hugo et sa famille à aller vivre à Guernesey). Les années suivantes, il écrira La Fin de Satan, Les Contemplations, Toute la lyre, etc.

1856 Publication des Contemplations.

1859 Napoléon III accorde une amnistie aux proscrits de 1851-52, mais Hugo refuse de s'en prévaloir. Publication de la première série de La Légende des siècles. La seconde série paraîtra en 1877 et la troisième en 1883.

1861 Hugo termine Les Misérables à Mont Saint-Jean près de Waterloo. A cette occasion il avait quitté les îles anglo-normandes pour la première fois depuis 1852.

1863 Hugo achève la rédaction de son essai, William Shakespeare.

1865 Publication des Chansons des rues et des bois.

1866 Publication des Travailleurs de la mer.

1868 Hugo termine L'Homme qui rit. La même année, Mme Hugo meurt.

1870 En juillet, commence la guerre franco-allemande. Le 5 septembre, Victor Hugo arrive à Paris.

1871 Le 8 février, Hugo est élu député de Paris à l'Assemblée nationale qui siège alors à Bordeaux. Le 8 mars, il démissionne en pleine séance de l'Assemblée. Le 13 mars, Charles, le fils aîné du poète, meurt.

1872 En février, Adèle Hugo est ramenée de la Barbade et elle est internée à l'asile de Saint-Mandé. Publication en avril de L'Année terrible.

1873 Victor Hugo termine Quatre-vingt-treize. Mort de François-Victor, le second fils de Hugo.

1876 Hugo est élu sénateur. L'une de ses premières interventions est lancée en faveur d'une amnistie pour les communards. Il reviendra à la charge en 1879, puis en 1880.

1877 Publication de L'Art d'être Grand-père.

1885 Le 22 mai, Victor Hugo meurt d'une congestion pulmonaire. Le 1er juin, des funérailles nationales lui sont consacrées.

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 15:58:01   

Poète, critique littéraire, essayiste
Biographie PAUL VALÉRY

Né à Sète, le 30 octobre 1871.
D’ascendance corse par son père et génoise par sa mère, Paul Valéry fit ses études primaires chez les Dominicains de sa ville natale et ses études secondaires au lycée de Montpellier. Ayant renoncé à préparer l’École navale, vers laquelle le portait son amour de la mer, il s’inscrivit en 1889 à la faculté de Droit. Passionné par les mathématiques et la musique, il s’essaya également à la poésie et vit, cette même année, ses premiers vers publiés dans la Revue maritime de Marseille. C’est encore à cette époque qu’il se lia d’amitié avec Pierre Louÿs, qu’il lui arrivera de nommer son « directeur spirituel », et fit la connaissance de Gide et de Mallarmé. Les vers qu’il écrivit dans ces années-là s’inscrivent ainsi, tout naturellement, dans la mouvance symboliste.


Ayant obtenu sa licence de droit, il s’installa, en 1894, à Paris, où il obtint un poste de rédacteur au ministère de la Guerre. Mais cette période devait marquer pour Paul Valéry le début d’un long silence poétique. À la suite d’une grave crise morale et sentimentale, le jeune homme, en effet, décidait de renoncer à l’écriture poétique pour mieux se consacrer à la connaissance de soi et du monde. Occupant un emploi de secrétaire particulier auprès du publiciste Édouard Lebey, directeur de l’agence Havas, il entreprit la rédaction des Cahiers (lesquels ne seront publiés qu’après sa mort), dans lesquels il consignait quotidiennement l’évolution de sa conscience et de ses rapports au temps, au rêve et au langage.
En 1900, Paul Valéry épousait Jeannine Gobillard, dont il aurait trois enfants.Ce n’est qu’en 1917 que, sous l’influence de Gide notamment, il revint à la poésie, avec la publication chez Gallimard de La Jeune Parque, dont le succès fut immédiat et annonçait celui des autres grands poèmes (Le Cimetière marin, en 1920) ou recueils poétiques (Charmes, en 1922).


Influencé par Mallarmé, Paul Valéry privilégia toujours, dans ses recherches poétiques, la maîtrise de la forme sur le sens et l’inspiration. Quête de la « poésie pure », son œuvre se confond avec une réflexion sur le langage, vecteur entre l’esprit et le monde qui l’entoure, instrument de connaissance pour la conscience.C’est ainsi que ces interrogations sur le savoir se nourrirent chez le poète de la fréquentation de l’univers scientifique : lecteur de Bergson, d’Einstein, de Louis de Broglie et Langevin, Paul Valéry devait devenir en 1935 membre de l’Académie des Sciences de Lisbonne.


Après la Première Guerre mondiale, la célébrité devait peu à peu élever Paul Valéry au rang de « poète d’État ». Il multiplia dans les années 1920 et 1930 les conférences, voyages officiels et communications de toute sorte, tandis que pleuvaient sur lui les honneurs ; en 1924, il remplaçait Anatole France à la présidence du Pen Club français, et devait encore lui succéder à l’Académie française où il fut élu le 19 novembre 1925, par 17 voix au quatrième tour. Paul Valéry avait d’abord posé sa candidature au fauteuil d’Haussonville, lequel devait être pourvu le même jour, mais s’était ravisé, au dernier moment, sur les conseils de Foch, pour disputer, avec plus de chances estimait-il, à Léon Bérard et Victor Bérard, le fauteuil d’Anatole France.


Le discours que devait prononcer Paul Valéry lors de sa réception par Gabriel Hanotaux, le 23 juin 1927, est resté célèbre dans les annales de l’Académie. Valéry, en effet, réussit ce tour de force de faire l’éloge de son prédécesseur sans prononcer une seule fois son nom. On raconte qu’il n’avait pas pardonné à Anatole France d’avoir refusé à Mallarmé la publication de son « Après-midi d’un faune », en 1874, dans Le Parnasse contemporain.


En 1932, Paul Valéry devint membre du conseil des musées nationaux ; en 1933, il fut nommé administrateur du centre universitaire méditerranéen à Nice ; en 1936, il fut désigné président de la commission de synthèse de la coopération culturelle pour l’exposition universelle ; en 1937, on lui attribua la chaire de poétique au Collège de France ; en 1939, enfin, il devenait président d’honneur de la Sacem.


Lorsque éclata la Seconde Guerre mondiale, Paul Valéry, qui avait reçu en 1931 le maréchal Pétain à l’Académie, s’opposa vivement à la proposition d’Abel Bonnard qui voulait que l’Académie adressât ses félicitations au chef de l’État pour sa rencontre avec Hitler à Montoire. Directeur de l’Académie en 1941, il devait par ailleurs prononcer l’éloge funèbre de Bergson, dans un discours qui fut salué par tous comme un acte de courage et de résistance. Refusant de collaborer, Paul Valéry allait perdre sous l’Occupation son poste d’administrateur du centre universitaire de Nice.

Par une ironie du sort, il mourut la semaine même où s’ouvrait, dans la France libérée, le procès Pétain. Après des funérailles nationales, il fut inhumé à Sète, dans son cimetière marin.
Mort le 20 juillet 1945.

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 15:58:43   

Charles Beaudelaire

est né le 9 avril 1821, à Paris. Son père déja agé de soixante ans à sa naissance meurt six ans plus tard, laissant Charles vivre quelques mois seul avec sa mère avant qu'elle ne se remarie avec un officier promis a un bel avenir.

Ses études furent remplis de rêverie, les supportant difficilement. Il a déjà un grand intérêt pour la poésie. Il lit Victor Hugo et Sainte-Beuve. Composant quelques vers, il se fait renvoyer avant de terminer son baccalauréat, qu'il terminera dans un autre collège.

Son beau père, maintenant général, voudrais bien le voir diplomate mais Charles mène une vie désordonnée avec des jeunes provinciaux passionné de poésie. Jacques Aupick, son beau-père, apprend de son fils que Charles à même contracté une maladie vénérienne. Il décide alors de l'envoyer faire un voyage en Inde, en 1841.

Par grande chance, le bateau sur lequel il se trouve Charles est surpris par une grande tempête qui fits débarqués prématurément les pasager sur l'iles Maurices. Charles refuse de rembarquer pour l'Inde et rentre en France.

Atteignant sa majeurité, Beaudelaire reçois l'héritage de son père. Il vit bien au dessus de ses moyens. Avec ses amis poètes, il fréquente plusieurs musée, restaurants, cafée et atelier d'art. Il récite ses premiers poèmes. Jeane Duval, petite actrice mûlatresse, cohabite avec Charles. Et parce qu'en 2 ans il a englouti la moitié de son argent, sa famille lui impose un conseil judiciaire. Il se voit maintenant verser un montant par le notaire, qu'il trouve bien trop petit à ces yeux.


De 1844 à 1848, il vit de ce qu'il peut. Étant collectionneur de tableau, bibliophile, il publie a ving-quatre ans un compte-rendu d'exposition : Le salon de 1845. Il ne remporte aucun succès. Il tente de se suicider même. Mais son seuxième ouvrage, Le salon de 1846, dans la même lignée, est bien plus étoffé. Buvant de l'alcool et prenant des médicament à base d'opium et vivant d'une vie bohème, il soigne toujours son habillement. On lui confère bien vite une réputation d'excentrique.

Peu avant la révolution de 1848, il lit un peu d'Edgar Poe. Il y trouve un véritable esprit frère. Il se consacrera beaucoup à la traduction des oeuvres complète de Poe jusqu'à la fin de sa vie. La révolution débute, Beaudelaire est heureux. Il porte toujours un mépris envers la société. Il le manifeste publiquement mais son impatience l'éloigne de cette cause.
La période de 1849 à 1856 est mener par trois femmes. Jeane Duval, dont il se sépare, mais qui continueras toujours de la secourir, Mme Sabatier, amie rencontré par l'entremise de Théophile Gauthier, et Marie Daubrun, la maîtresse de son ami Théodore Banville. Ses amours produiront de nombreux poèmes.

il publie beaucoup. Succès des traductions de Poe, publication de plusieurs poèmes et d'essaie critique dans plusieurs revues mena à ce qu'en 1856, il signe un contrat pour la publication d'un receuil de poèmes, Les fleurs du mal.
Dès la mise en vente, la justice sévit et 6 poèmes doivent être retirer. Ce qui ne déplais pas toutafais à l'auteur, vu la publicité gratuite dont il dispose. Victor Hugo va même aller jusqu'à cité : "Une des rares décorations que le régime actuel peut accorder, vous venez de le recevoir".


Éblouissant la notoriété, Beaudelaire redouble d'activité et publie des poèmes en prose, un arcticle sur Mme Bovary, une étude sur Théophile de Gautier, d'autre traduction d'Edgar Poe, le Salon de 1859, de nouvelles poésie et même, ce qui ne me surprend pas de Charles, un long essais sur l'usage des stupéfiants : les Paradis Artificiels (" Opium et Hachisch ". Son goût pour la provocation l'amènera même à postuler pour l'Académie française. Plusieurs échanges burlesques nait entre lui et quelques académitiens éberlués.

Épuiser de la France, il va séjourné en Belgique. Il n'y trouvera que des déceptions, indifférence ou hostilité. Il prolonge quand même son séjour sans profit. Pourtant, en France, plusieurs articles lui sont consacrés. Une revue publie les Nouvelles Fleurs du mal.

À partir de 1865, de graves problèmes de santé débutent.. Alors qu'il se consacre à la troisième édition des Fleurs du mal et à ses oeuvres complètes, il est atteind d'hémiplégie puis d'aphasie. Rammené à Paris près de sa mère et ses amis, il s'éteint le 31 août 1867, à seulement quarante six ans.

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 15:59:32   

1854-1868 - Rimbaud

est né le 20 octobre 1854 à Charleville-Mézières, une petite ville des Ardennes, de l'Est de la France, tout près de la Belgique. Son père, Frédéric Rimbaud, est capitaine d'infanterie, il a épousé en 1853 Vitalie Cuif, fille de paysans ardennais.

Le père quitte très vite le foyer familial. Il laisse Vitalie seule avec cinq enfants : Frédéric, né un an avant Arthur, Vitalie (née en 1858), Isabelle (née en 1860) et une autre fille née en 1857 qui meurt en bas-age.
Dès l'age de huit ans, Rimbaud fréquente l'Institut privé Rossat, à Charleville. En 1865, il entre au collège.
C'est sur les bancs du collège qu'il rencontre Ernest Delahaye. Né un an avant Rimbaud, Delahaye noue avec le jeune Arthur des liens d'amitié qui se prolongeront toute sa vie.

Certaines des lettres échangées entre les deux hommes ont été conservées et sont importantes pour retracer la vie du jeune poète, mais aussi pour comprendre son rapport à la création littéraire.

Au collège, Arthur se révèle vite être un « fort en thème » remarqué et encouragé par ses professeurs.
1869 - Rimbaud a quinze ans. Toujours collégien, c'est un excellent latiniste : « Jugurtha », publié avec trois autres de ses compositions latines dans « Le moniteur de l'enseignement secondaire » lui vaut le premier prix du Concours Académique.
C'est de cette année que datent ses premiers vers en français : « Les étrennes des orphelins », publiés un an plus tard.

1870 - Entré en classe de rhétorique, Rimbaud rencontre Georges Izambard. Cet enseignant lui fait lire Victor Hugo, Théodore de Banville, Rabelais et lui ouvre sa bibliothèque.
La mère de Rimbaud n'apprécie pas l'amitié entre le jeune garçon et le professeur : elle ne correspond pas à l'éducation stricte qu'elle entend donner à ses enfants.

Izambard jouera un rôle important pour Rimbaud ; il conserve notamment ses premiers textes (voir par exemple Un coeur sous une soutane).
Le 24 mai, Rimbaud envoie à Banville trois poèmes, espérant leur publication dans la revue du « Parnasse contemporain »: Sensation, Ophélie, et Credo in unam ... (intitulé plus tard « Soleil et Chair »).

Ces vers ne seront pas publiés mais une revue, « La Charge », lui ouvre deux mois plus tard ses pages pour « Trois Baisers » (connu sous le titre « Première Soirée »).
À la fin du mois d'août, Rimbaud quitte brusquement Charleville pour gagner Paris. Le 19 juillet, la France est entrée en guerre contre la Prusse : Rimbaud espère sans doute assister à la chute de l'empereur, affaibli par la bataille de Sarrebrück. Il est arrêté dès son arrivée dans la capitale. Il appelle Izambard à l'aide. Le professeur parvient à gagner Paris, fait libérer le jeune homme et le reconduit à Charleville à la fin du mois de septembre.

En octobre Rimbaud fugue une nouvelle fois. Il part pour Bruxelles, puis Douai où il débarque dans la famille de Georges Izambard. Il y recopie plusieurs de ses poèmes. Ce recueil que Rimbaud confiera au poète Paul Demeny, ami d'Izambard, est connu sous le nom de « Cahier de Douai ».
1871 - En février, Rimbaud part pour Paris, il rentre à pied à Charleville début mars.

En mai, il est encore à Charleville, d'où il écrit à Georges Izambard et Paul Demeny les deux « lettres du Voyant ».
Suit une période dont on sait peu de choses. Rimbaud participe probablement aux événements de la Commune de Paris pour laquelle il semble s'être passionné.
C'est sans doute à ce moment qu'il compose « Les déserts de l'amour », où mûrit déjà ce qui fera le corps de la « Saison en enfer ».

Cette année-là, Rimbaud rencontre Auguste Bretagne. Cet employé aux contributions indirectes de Charleville a connu Paul Verlaine à Arras. Bretagne, passionné de poésie, féru d'occultisme et buveur d'absinthe encourage le jeune poète à écrire à Verlaine. Rimbaud, aidé de Delahaye qui joue les copistes, envoie quelques poèmes.

Verlaine s'enthousiasme pour ces textes qu'il diffuse dans son cercle d'amis. Il prie Rimbaud de le rejoindre à Paris.
À la fin du mois de septembre, Rimbaud débarque dans la capitale. C'est sans doute juste avant ce voyage qu'il compose le « Bateau ivre ».

À Paris, Rimbaud loge d'abord chez les parents de Mathilde, la femme de Verlaine, mais il se rend indésirable, et est bientôt contraint à se réfugier chez des amis de Paul (Charles Cros, Forain et Banville).

Rimbaud participe avec Verlaine aux dîners des « Vilains Bonshommes » et aux réunions du « Cercle Zutique » au cours desquelles la joyeuse bande compose des pastiches dont certains sont consignés dans un cahier, désigné par les éditeurs de Rimbaud sous le nom « d'Album Zutique » (voir notamment le fameux « Sonnet du trou du cul » ou encore « Les remembrances du vieillard idiot » et « Aux livres de chevet... »).
1872 - Les deux poètes hantent les cafés du Quartier Latin. Ils mènent une vie dissolue, de provocation en beuverie.

Mathilde Verlaine, excédée, quitte Paris pour Périgueux avec son fils.
Verlaine, troublé par ce départ, écrit à sa femme une lettre suppliante. Mathilde lui fait savoir qu'elle n'acceptera de rentrer que si Rimbaud est renvoyé.

En mars, Rimbaud regagne les Ardennes. Mais Verlaine parvient à le faire revenir à Paris en mai. Il ne loge plus chez les Verlaine, mais dans une chambre rue Monsieur-le-Prince, puis à l'hôtel de Cluny.

Le 7 juillet, Rimbaud et Verlaine partent pour la Belgique. Mathilde découvre alors à Paris les lettres que Rimbaud a adressées à son mari de février à mai. Elle part aussitôt pour Bruxelles pour tenter de récupérer Paul.
Verlaine accepte dans un premier mouvement de rentrer à Paris mais s'esquive au dernier moment.

Début septembre, Rimbaud et Verlaine sont en Angleterre. Leur misère est grande et Verlaine est préoccupé par le procès en séparation de corps que Mathilde vient de lui intenter.
Les deux poètes se séparent, Rimbaud retrouvant les Ardennes à la fin du mois de décembre.

1873 - A la mi-janvier, Rimbaud reçoit une lettre de Verlaine qui se dit malade et mourant de désespoir à Londres. La mère de Paul, toujours prompte à tout faire pour son fils, se rend à son chevet; elle offre à Rimbaud l'argent du voyage.
En avril, Verlaine et Rimbaud passent d'Angleterre en Belgique.
Peu après, Rimbaud rentre à la ferme familiale de Roche. Il commence à rédiger « Une saison en enfer » (évoquée dans une lettre adressée en mai à Ernest Delahaye).

Rimbaud s'ennuie à Roche, il y rencontre de temps en temps Delahaye et Verlaine à Bouillon, à la frontière franco-belge. C'est là que Verlaine entraîne à nouveau Rimbaud vers l'Angleterre, à la fin du mois de mai.

Les deux hommes se querellent et Paul prend au début du mois de juillet l'initiative d'une rupture.
Il laisse Rimbaud sans un sou à Londres et gagne la Belgique, espérant renouer avec sa femme.

L'échec de cette tentative de réconciliation le conduit à rappeler Rimbaud auprès de lui à Bruxelles, mais les deux hommes se querellent encore. Verlaine tire deux coups de feu sur son ami qu'il blesse au poignet. Rimbaud est conduit par Verlaine et sa mère à l'hôpital Saint-Jean où il est soigné.
Mme Verlaine persuade son fils de laisser partir Rimbaud mais, sur le trajet qui mène le trio à la gare du Midi, Verlaine porte la main à la poche où se trouve son revolver. Rimbaud s'affole et trouve la protection d'un agent de police.

Arthur ne souhaite pas porter plainte, mais l'affaire est aux mains de la justice belge et Verlaine écope de deux ans de prison. Rimbaud n'est que légèrement blessé : il sort de l'hôpital le 20 juillet.

Rimbaud passe l'hiver dans la ferme familiale de Roche.
1874 - En mars, Rimbaud se trouve à Londres en compagnie de Germain Nouveau, un ancien du cercle zutique qui l'aide à copier des poèmes des « Illuminations », mais ce dernier décide bientôt de rentrer à Paris; Rimbaud se retrouve seul et désemparé. Il donne des leçons de français puis se résigne à retourner dans les Ardennes.

1875 - Rimbaud part pour l'Allemagne. Il est embauché comme précepteur à Stuttgart.
Verlaine vient de sortir de prison, il est revenu aux pratiques catholiques et décide de se rendre à Stuttgart. Il voudrait renouer avec Rimbaud, mais aussi « sauver son âme ». L'attitude de Verlaine irrite fortement Arthur qui le renvoie après deux jours seulement.

En mai, Rimbaud quitte l'Allemagne pour la Suisse et entre en Italie à pied. Lorsqu'il arrive à Milan, il est malade et doit s'arrêter.

Rimbaud reprend en juin sa route vers le sud peut-être pour embarquer vers l'Afrique. Terrassé par une insolation sur la route de Livourne à Sienne, il est rapatrié à Marseille par le consulat français.

Il rêve de s'enrôler dans l'armée carliste, mais ne donne pas suite à son projet et remonte à Paris en juillet. Il retrouve Charleville en Octobre. De ce passage dans les Ardennes, on a conservé la dernière « manifestation poétique » de Rimbaud : Rêve, un texte inclus dans une lettre à Ernest Delahaye.
1876 - Rimbaud part à Vienne. Il se fait détrousser par des brigands puis expulser d'Autriche, repart pour la Hollande et signe, le 19 mai, à Harderwijk un engagement de six ans dans l'armée coloniale hollandaise. Mercenaire étranger, il doit rétablir l'ordre à Java.

Il s'embarque le 10 juin et arrive à Batavia (aujourd'hui Djakarta) le 19 juillet. Au bout de quelques semaines, Rimbaud déserte et regagne l'Europe sur un voilier écossais. Il est à Charleville à la fin du mois de décembre.

1877 - Au printemps, Rimbaud part pour Brême, où il semble avoir envisagé de s'engager dans la marine américaine, puis à Hambourg, parcourt la Suède et le Danemark avec un cirque ambulant.

Il revient quelque temps à Charleville puis tente une autre évasion. On le trouve à Marseille, d'où il s'embarque en septembre pour Alexandrie. Malade à bord, il est débarqué à Civita-Vecchia, visite Rome, et passe l'hiver dans les Ardennes.

1878 - Au printemps, Rimbaud éprouve une nouvelle fois le besoin de fuir. Se rend-il à Hambourg dans le but de gagner l'Orient ? Fait-il le tour de la Suisse ? On l'ignore. Il se replie sur Roche où il passe l'été, repart fin octobre, traverse les Vosges, la Suisse et le Saint-Gothard à pied. A Lugano, il prend le train pour Gênes, d'où il s'embarque pour Alexandrie.

Il semble chercher activement du travail en Égypte, allant même jusqu'à demander à sa mère dans une lettre écrite en décembre de certifier qu'il est en règle avec l'armée, et bon travailleur. Il gagne à la fin de l'année l'Île de Chypre où il a trouvé un emploi de chef de chantier au service d'une maison française.

1879 - En juin, Rimbaud, épuisé par une fièvre typhoïde, doit regagner précipitamment la France.
Il revient à Roche où il se soigne et travaille à la ferme.
A Delahaye qui lui rend visite, Rimbaud dit son détachement de la littérature : « Je ne pense plus à ça ».

1880 - Rimbaud regagne Chypre au printemps. Il est embauché dans une entreprise chargée d'édifier un palais destiné au gouverneur britannique. Mais Rimbaud démissionne de son poste et quitte l'île en juillet, s'embarque pour l'Egypte et gagne Aden en août. Il trouve un emploi à la maison Viannay, Mazeran, Bardey et Cie, spécialisée dans le commerce des peaux et du café.

Bardey vient d'ouvrir une succursale à Harar : Rimbaud accepte de s'en charger et arrive le 13 décembre à Harar après avoir traversé à cheval le désert somali.

1881 - Rimbaud est acheteur pour la maison Bardey. Après une période d'enthousiasme, il commence à s'ennuyer, se plaint du climat, se heurte à la jalousie des négociants.
Il charge sa mère de lui faire parvenir des ouvrages techniques, des instruments, un appareil photographique. Il rêve d'explorations.

En juin-juillet, expédition à Bubassa, qui le fatigue et le rend malade. Rimbaud se lasse de Harar, s'exaspère des retards du courrier, a des ennuis avec ses patrons. Il quitte la ville pour Aden en décembre.

1882 - Rimbaud travaille à Aden pour la maison Bardey. Il s'occupe toujours de science et d'exploration, et commande du matériel de photographie, activité dont il espère tirer quelque profit.

1883 - Rimbaud repart d'Aden pour Harar où Bardey le charge d'entreprendre des explorations dans le Somali et le pays Galla. Rimbaud décide alors de reconnaître l'Ogadine qui est encore mal connu.

Il y pénètre en août et rédige peu après un rapport d'ensemble sur la région. Cette étude sera publiée l'année suivante dans le bulletin de la Société de Géographie (c'est le « Rapport sur l'Ogadine »).
La fortune tarde à venir : Rimbaud se voit découvreur, explorateur, bâtisseur... Il continue à commander dans ses lettres à sa famille (et surtout à sa mère) des manuels et du matériel technique tout en donnant des instructions sur le placement de ses économies.

Le poète devenu commerçant sans succès semble, tout en se plaignant de sa situation à ses employeurs, se plaire à imaginer une vie de rentier, il pense même à se marier !
1884 - La maison Bardey, en difficulté, liquide. Rimbaud reprend en avril la route d'Aden où il demeure au chômage, désespéré de voir s'amenuiser ses économies.

Par chance, Bardey, qui a réussi à monter une nouvelle affaire, engage Rimbaud pour six mois, jusqu'à la fin de l'année.
1885 - Rimbaud signe en janvier un nouveau contrat d'un an avec Bardey.

Lorsque, en octobre, il entend parler d'une affaire d'importation d'armes dans le Choa, il dénonce son contrat et s'engage dans l'aventure. Il s'agit de revendre cinq fois plus cher à Ménélik, roi du Choa, des fusils d'un modèle devenu obsolète en Europe, achetés à Liège.

Parti en novembre pour Tadjourah prendre livraison des fusils et organiser une caravane qui les acheminera jusqu'au roi, Rimbaud est bloqué plusieurs mois par une grève des chameliers.
1886 - En avril, la caravane est enfin prête à partir quand Rimbaud apprend l'ordre transmis par le gouverneur d'Obock : à la suite d'accords franco-anglais, toute importation d'armes est interdite dans le Choa. Rimbaud cache son stock dans le sable afin d'éviter une saisie. Il se plaint auprès du Ministère des affaires étrangères français, fait diverses démarches.

Apprenant en juin qu'une expédition scientifique italienne est autorisée à pénétrer dans le pays, il s'arrange pour se joindre à elle.
Malgré l'abandon de Labatut, principal instigateur de l'affaire et la mort de l'explorateur Soleillet, Rimbaud prend en septembre la tête de la périlleuse expédition. Une chaleur de 70 degrés pèse sur la route qui mène à Ankober, résidence de Ménélik.

Rimbaud ignore que, pendant ce temps, La Vogue publie en France des vers de lui et une grande partie des Illuminations.

1887 - Rimbaud arrive à Ankober le 6 février, mais le roi est absent. Il doit gagner Antotto à 120 kilomètres de là. Le roi l'y reçoit, accepte les fusils mais fait des difficultés au moment de payer; il entend déduire de la facture les sommes que Labatut mort récemment d'un cancer lui devait, et invite Rimbaud à se faire régler le reste par Makonen, le nouveau gouverneur de Harar.

Rimbaud fait donc route vers Harar, avec l'explorateur Jules Borelli. Il parvient à se faire payer par Makonen, mais il n'a rien gagné sinon, comme il l'écrit au vice-consul de France à Aden le 30 juillet, « vingt et un mois de fatigues atroces ». À la fin du mois de juillet, il part au Caire pour se reposer ; Rimbaud est épuisé, vieilli, malade.

« J'ai les cheveux absolument gris. Je me figure que mon existence périclite », écrit-il à sa famille dans une lettre du 23 août. Dans une lettre au directeur d'un journal local, le « Bosphore égyptien », il raconte son voyage en Abyssinie et au Harar.

Les lettres envoyées à sa famille à la fin de cette année témoignent de ce découragement.
Rimbaud se plaint de rhumatismes et son genou gauche le fait souffrir. Il a pourtant assez de courage pour faire paraître dans le journal Le Bosphore égyptien une étude traitant de l'intérêt économique du Choa. Ce travail sera transmis à la Société de Géographie.

Rimbaud songe un moment à se rendre à Zanzibar, puis à Beyrouth, mais un procès, lié à l'affaire Ménélik, le rappelle en octobre à Aden où il tente sans succès de faire du commerce.
1888-1890 - Rimbaud est à Aden au début de l'année 1888.
En mars, il accepte de convoyer une cargaison de fusils vers Harar, mais renonce à une seconde expédition. Peu de temps après, il fait la connaissance d'un important commerçant d'Aden, César Tian, qui lui offre un poste de représentation à Harar.

Rimbaud accepte, d'autant plus qu'il pourra en même temps travailler à son compte.
Pendant trois ans, Rimbaud importe, exporte, mène ses caravanes à la côte. Pourtant, il s'ennuie beaucoup et n'a pour relations que la petite poignée d'Européens fixés ou de passage dans le pays. Il entretient avec eux une importante correspondance.

1891 - Rimbaud est atteint d'une tumeur cancéreuse au genou droit, aggravée par une ancienne syphilis. Le 15 mars, il ne peut plus se lever et se fait transporter à Zeilah sur une civière. Il s'embarque pour Aden : « Je suis devenu un squelette : je fais peur », écrit-il à sa mère le 30 avril.
Le 9 mai, il se fait rapatrier et arrive le 22 mai à Marseille où il entre à l'hôpital de la Conception. L'amputation immédiate de la jambe s'avère nécessaire. La mère de Rimbaud accourt à Marseille le 23 mai.

Le 25, l'opération a lieu. Rimbaud est désespéré. « Notre vie est une misère, une misère sans fin. Pourquoi donc existons-nous ? », écrit-il à sa soeur Isabelle le 23 juin.
A la fin du mois de juillet, Rimbaud, en a assez de l'hôpital. Il retourne à Roche où sa soeur Isabelle le soigne avec dévouement.
Mais la maladie progresse et l'incite a revenir à Marseille où il compte sur les bienfaits du soleil et aussi sur la possibilité d'un retour en Afrique où ses amis l'appellent.
Il arrive à Marseille à la fin août, en compagnie d'Isabelle qui l'assistera jusqu'à sa mort.

Rimbaud doit aussitôt retourner à l'hôpital de la Conception. Son état empire, il se désespère. Après une courte période de rémission, Rimbaud connaît plusieurs semaines d'atroces souffrances. Sa soeur parvient à lui faire accepter la visite d'un aumônier qui conclura bien légèrement à la foi du moribond.

La veille de sa mort, il dicte, en proie au délire, une lettre adressée au directeur des Messageries Maritimes : « Je suis complètement paralysé, donc je désire me trouver de bonne heure à bord, dites-moi à quelle heure je dois être transporté à bord.»

Rimbaud meurt le 10 novembre. Il est âgé de trente-sept ans. Il sera enterré le 14 au cimetière de Charleville.

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 16:00:35   

Biographie de Michel Eyquem de Montaigne
(1533 -1592)

1533 Michel de Montaigne naît le 28 février au château de Montaigne, en Dordogne. Du fait de la mort en bas-âge de deux premiers nés, il est l'aîné des 8 enfants de Pierre Eyquem et d'Antoinette de Louppes. Son père, humaniste ouvert aux idées nouvelles, lui fait apprendre le latin et le grec. Il entoure l'éducation de son fils d'une grande douceur. Le jeune Michel de Montaigne passe son enfance auprès des paysans; il restera toute sa vie proche et respectueux des gens humbles.

1540 Michel de Montaigne fait ses études au Collège de Guyenne à Bordeaux

1554 Son père devient maire de Bordeaux. Montaigne qui a suivi des études de droit, lui succède dans sa charge de magistrat à Périgueux, puis au parlement de Bordeaux.

1557 Michel de Montaigne fait la connaissance d'Etienne de la Boétie, magistrat comme lui . Cette amitié marquera Montaigne. Il est influencé par l'exigence morale de son ami, son stoïcisme, son engagement dans la réflexion politique. L'amitié de Montaigne et de la Boétie est encore évoquée aujourd'hui comme un symbole.

1563 Mort d'Etienne de la Boétie

1565 Montaigne épouse Françoise de la Chassaigne dont il aura six filles. Une seule, Léonor, survivra.

1568 Mort de son père. Il hérite alors de la terre de Montaigne et du nom du château. Il s'y retire et fait aménager, dans une tour de son château, sa "librairie", une bibliothèque, contenant tous ses livres ainsi que ceux que lui a légués La Boétie

1569 Respectant le souhait de son père, il publie une traduction de la Théologie naturelle de Raymond Sebond, théologien espagnol

1570 Montaigne se rend à Paris pour publier les œuvres de la Boétie.
Naissance de son premier enfant, une fille nommée Thoinette. Elle meurt à l'âge de deux mois

1571 Montaigne vend sa charge de conseiller et se consacre à l'étude et à la réflexion. Sans doute est-ce à cette époque qu'il commence Les Essais ?
Il étudie également les textes anciens, notamment ceux de Sénèque et de Plutarque.
Il est nommé gentilhomme de la chambre du roi en 1571

1574 Deux ans après la St-Barthélémy, Montaigne fait devant le Parlement de Bordeaux un discours remarqué.
Il mène des négociations entre Henri de Guise et Henri de Navarre, le futur Henri IV.

1577 Montaigne devient le gentilhomme de la chambre

1578 Il est atteint d'une maladie de la vessie

1580 Montaigne publie la première édition des Essais
Il tente de se faire soigner dans différentes villes d’eaux de France, d’Allemagne et d’Italie. Il tire de cette expérience un Journal de voyage.

1581 Il est reçu par le pape et est honoré du titre de citoyen romain.
Alors qu'il est en voyage, il apprend qu'il est élu maire de Bordeaux. Le roi Henri III le pousse à honorer ce mandat, ce qu'il accepte.

1583 Il est réélu à la mairie de Bordeaux malgré l'opposition des ultra-catholiques.
Il joue à nouveau un rôle de médiateur entre Henri de Navarre et le maréchal de Matignon qui représente Henri III

1588 Alors qu'il se rend à Paris pour la publication de la deuxième édition des Essais, il est jeté en prison par les ligueurs, durant les troubles qui suivent la journée des barricades. Il est délivré quelques heures plus tard grâce à l'intervention de la reine mère, Catherine de Médicis.
A Paris, Montaigne fait la connaissance de Marie de Gournay, c'est après La Boétie, la seconde grande rencontre de sa vie. Il l'appellera " sa fille d'alliance". La jeune fille lui vouera une admiration fervente et fidèle.
Montaigne passe les dernières années de sa vie à annoter et à enrichir les Essais.

1589 Il rencontre Pierre Charron à qui il lègue ses armoiries

1590 Mariage de sa fille Leonor ( son seul enfant survivant) avec François de la Tour

1592 Montaigne meurt à Montaigne le 13 septembre 1592, à 59 ans et demi

1595 Trois ans après sa mort Marie de Gournay qui a rassemblé toutes les annotations de Montaigne publie une réédition des Essais. Cette édition est appelée "édition de Bordeaux".

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 16:01:53   

Paul Claudel(1868-1955)

par Olivier Brien

D'origine bourgeoise provinciale, Paul Claudel est né à Villeneuve-sur-Fère, en 1868, sur les confins de la Champagne et des Ardennes. De famille catholique, l'enseignement laïque lui fait perdre la foi qu'il retrouvera, à 1'âge dix-huit ans, le jour de Noël, le 25 décembre 1886, dans l'église Notre-Dame de Paris, lors d'une illumination subite. Sa vie de diplomate, de 1893 à 1936, le conduit à séjourner presque constamment à l'etranger dans divers pays, consul de France à Prague, Francfort, Hambourg, ministre Plenipotentiaire à Rio de Janeiro, à Copenhague, ambassadeur de France à Tokyo, Washington, enfin à Bruxelles, de 1933 à I955, où se terminera sa brillante carrière
Sa vie littéraire conduite parallèlement s'épanouira glorieusement, au terme de son rôle de diplomate, dans sa propriété de Brangues, aux confins de la Savoie et du Dauphiné. Ses conceptions, en étroit rapport avec les idées religieuses, l'incitent à préciser le rôle du poète dont le langage doit traduire l'unité fondamentale du monde des choses et de 1'esprit, correspondant à une véritable "co-naissance" abolissant la contradiction objet-sujet.

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 16:06:04   

William Blake

(1757-1827)

Blake fait partie de cette longue lignée de poètes qui ont consacré leur vie à défendre les droits et liberté du peuple en réclamant justice et se sont dressés contre les oppresseurs.


William Blake (1757-1827) est né à Londres. Graveur, peintre et poète anglais il était trop pauvre pour faire imprimer ses vers et les publia lui-même ornées de ses dessins ; aussi fut-il peu connu de son temps, mais les romantiques puis les symbolistes virent en lui un précurseur audacieux. La carrière de Blake comme graveur-poète-prophète a débuté très tôt. Blake était politiquement impliqué, radical et libertaire. Il n'admettait aucune limitation de la liberté individuelle en matière sociale, politique et sexuelle. La Révolution américaine de 1775 suivie par la déclaration de l'Indépendance en 1783 fut pour Blake un victoire exemplaire d'une nouvelle jeunesse audacieuse contre les forces de l'Autocratie. La Révolution française de 1789 représentait aussi pour Blake cette rébellion nécessaire contre la corruption d'un ancien régime et encore là il sympathisait ouvertement avec les révolutionnaires et des supporters comme Paine qu'il aida à s'évader en France.


La guerre de 1793 des Anglais contre la France et l'introduction de lois civiles rigoureuses d'obéissance prescrites par les autorités (l'Eglise et l'Etat) étaient pour Blake autant de preuves témoignant les moyens répressifs dirigés contre le peuple ; il dénonça ces abus de pouvoir à travers ses oeuvres tout comme Wordsworth, Shelly et Byron une génération plus tard.


En 1800 Blake déménagea à West Sussex .Il y passa ses trois plus belles années jusqu'au moment où il fut inculpé pour sédition.


En 1803 après une violente confrontation avec un soldat il fut accusé de haute trahison et condamné à une peine de prison.(le soldat était en train d'uriner dans son jardin). Il fut relàché en 1804. Cette année-là, Blake retourna à Londres où il vécu jusqu'à sa mort en 1827.


Blake s'est battu jusqu'à la fin de ses jours pour défendre des principes d'égalité de liberté et justice sous toutes les formes (sociaux, politiques,égalité des sexes). Liberté, égalité, justice pour tous. Blake est mort en 1827 et fut enterré dans une fosse commune.

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 16:07:11   

Félix Leclerc

Poète québécois

(1914-1988)

Félix Leclerc (1914-1988). Chansonnier et poète de renommée internationale,Félix Leclerc est considéré comme le père de la chanson québécoise. Il est le pionnier de la chanson canadienne d'expression française. C'est lui qui a mis le Québec sur la carte culturelle du monde francophone.

Biographie




(La Tuque, le 2 août 1914 - L'Île d'Orléans, le 8 août 1988) Né à La Tuque, en haute Mauricie, Félix Leclerc est le sixième d'une famille de onze enfants. Son père, Léo Leclerc, est considéré comme "le gros commerçant de bois de la Vallée", un "faiseux de villages". Félix hérite de sa mère son art de vivre ainsi que le goût de la musique. Après une enfance heureuse, il débute ses études classiques à Ottawa en 1928, au Junoriat du Sacré-Coeur à Ottawa et à l'Université d'Ottawa, en belles-lettres et rhétorique. Durant la tragique crise économique en 1932, il doit les interrompre, faute d'argent.


Poète, conteur, fabuliste, auteur dramatique et pionnier des chansonniers québécois. Il devient annonceur de radio à Québec en 1934, et à Trois-Rivières en 1938. C'est à cette époque qu'il fait ses premières expériences en tant qu'auteur radiophonique. Il entre en 1939 à Radio-Canada, où il travaille comme comédien dans les émissions "Vie de famille" et "Un homme et son péché". Devenu membre des Compagnons de Saint-Laurent, il écrit également des textes pour les séries "Je me souviens" (1941), "L'Encan des rêves" (1945), "Théâtre dans ma guitare" et "La ruelle aux songes" (1946). Le 29 décembre 1950, il fait ses débuts comme chansonnier au Théâtre de l'ABC à Paris. Sa carrière musicale ne cessera d'être ponctuée de succès. Chansonnier prolifique et écrivain populaire dont les écrits témoignent de son attachement à sa terre natale, Félix Leclerc revient au Québec en 1953 et continue à publier et à écrire pour la radio et le théâtre.


En 1970, il s’installe définitivement à l’Ile d’Orléans, près de Québec. Secoué par les événements qui se déroulent il publie des chansons et autres textes de plus en plus engagés politiquement. Ses disques "L’alouette en colère", "Le tour de l’Île" et "Mon fils" sont les jalons de cette prise de position indépendantiste. En 1978, il prépare Le petit livre bleu de Félix ou Le nouveau calepin du même flâneur et Rêves à vendre, deux recueils de pensées, maximes et courts récits dans la même veine que Le calepin d’un flâneur publié en 1961. Il meurt subitement le 8 août 1988.


Félix Leclerc a vu son oeuvre couronnée par de nombreuses récompenses : le Prix de L'Académie Charles Cros en 1951, 1958 et 1973, Le Prix Calixa-Lavallée et la Médaille Bene Merenti de Patria de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal en 1976 et le Prix Denise-Pelletier en 1977. En 1980, il recevait un doctorat honoris causa de l'Université du Québec et, en 1987, la Médaille de l'Académie des lettres du Québec. Il était aussi membre d'honneur de l'Union des écrivains québécois.


Notez que L'Espace Félix-Leclerc a ouvert ses portes le 24 juin 2002. Il est situé au 682, Chemin Royal, à St-Pierre-de-l'île-d'Orléans, Québec. Il comporte une exposition permanente dédiée à la vie et l'oeuvre de Félix, une exposition temporaire sur un(e) artiste s'étant illustré(e) dans la francophonie, une boîte à chanson et une boutique. Des activités, des visites guidées et des ateliers y sont également offerts.

__________________________________________
Bibliographie (partielle)

Adagio (contes) 1943
Allegro (fables) 1944
Andante (poèmes) 1944
Pieds nus dans l'aube (roman) 1946
Dialogues d'hommes et de bêtes (théâtre) 1949
Les chansons de Félix Leclerc, le Canadien (chansons) 1950
Théâtre du village (théâtre) 1951
Le hamac dans les voiles (contes) 1951
Moi, mes souliers...
Journal d'un lièvre à deux pattes (roman) 1955
Le fou de l'île (roman) 1958
12 chansons de Félix Leclerc (chansons) 1958
Le p'tit bonheur (théâtre), 1959
Sonez les matines (comédie théâtrale) 1959
Le calepin d'un flâneur (maximes) 1961
L'auberge des morts subites (comédie théâtrale) 1964
Chanson pour tes yeux (poésie) 1968
Carcajou ou Le diable des bois (roman) 1976
L'ancêtre (poésie) 1974
Bonjour de l'île (poésie) 1975
Qui est le père? (théâtre) 1977
Un matin (poésie) 1977
Le petit livre de Félix ou Nouveau Calepin d'un même flâneur (maximes) 1978
L'avare et le violon magique (contes) 1980
Rêves à vendre ou Troisième Calepin d'un même flâneur (maximes) 1984
Dernier calepin (maximes) 1988
________________________________________


Discographie (partielle)

Félix Leclerc et sa guitare, vol.1 (1958) - Épic LF- 2001 (V)

Félix Leclerc et sa guitare, vol.2 (1959) - Épic LF-1008 (V)

Félix Leclerc et sa guitare, vol.3 (1959) - Phgillips B-77.899L (V)

Le roi heureux (1962) - Phillips B-77.389L (V)

Félix Leclerc vous propose 14 nouvelles chansons (1964) Phillips B-77.801L (V)

Mes premières chansons (1964) - Phillips B-77.846 (V)

Moi, mes chansons (1966) - Phillips 70.352 (V)

L'alouette en colère (1972) - Phillips 6325.022 (V)

Le tour de l'Île (1975) - Phillips 6325.242 (V)

Claude Léveillé et Félix Leclerc : Le temps d'une saison (1976) - Polydor 2675.144(V)

Mon fils (1978) - Polydor2424.187 (V), 3176.187 (K7)

La légende du petit ours gris / Le journal d'un chien (1979) Polydor 2424.196 (V)

Félix Leclerc, Collection "Chanson d'auteur" (compilation 1988) - Phillips 822 995-2 (CD)

Félix Leclerc raconte aux enfants (compilation 1989) Amplitude CH-CD-3002)

L'ancêtre (spectacle au Théâtre de l'Île d'Orléans en 1976; réédition 1989) Amplitude CH-CD-3008

Le p'tit bonheur (intégrale, 1989) - Phillips 838 459-2 (coffret 6 CD : CD 1 ;"Le p'tit bonheur"; CD 2, "La vie, l'amour, la mort"; CD 3, "La gaspésie"; CD 4, "L'alouette en colère"; CD 5, "Mon fils"; CD 6,ù.L'encan/Le tour de l'îleù.)

Félix Leclerc : 21 titres, chansons d'auteur (compilation 1991) Phillips 822.995-2 (CD)

Félix Leclerc (compilation 1992) Phillips 846-422-2 (CD DOUBLE)

Heureux qui comme Félix (2000) Amplitude 3001, 3002, 3004 et 3008 (coffret de 10 CD)


(V) = vinyle
(K7) = cassette
(CD) = compact disque
____________________________________


Félix Leclerc

Poète québécois (1914-1988)

Liste des poèmes
paroles et musique: Félix Leclerc


L'hymne au printemps (1951)


Le p'tit bonheur (1951)


Moi, mes souliers (1951)


Notre sentier (1951)


Prière bohémienne (1951)


La mer n'est pas la mer (1951)


Bozo (1951)


Le train du nord (1951)


Le Québécois (1957)


Attends-moi,ti-gars (1957)


L'héritage (1957)


Tu te lèveras tôt (1962)


Un soir de février (1972)


L'alouette en colère (1972)


Le tour de l'île (1975)


Nelligan (1978)


La nuit du 15 novembre (1978)


Chanson des colons

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 16:08:06   

GÉRARD de NERVAL

1808 Naissance à Paris, le 22 mai, de Gérard Labrunie, fils d'Étienne Labrunie, médecin, et de Marie Laurent. de Nerval n'est donc qu'un pseudonyme.


1810 Le 29 novembre, mort de la mère de Gérard. L'enfance de Nerval se passe dès lors à Mortefontaine, chez son grand-oncle. Cette enfance sera évoquée dans de nombreuses œuvre, notamment dans Sylvie, dans Fantaisie et dans les Chansons et légendes du Valois. C'est aussi à Mortefontaine que Gérard aperçoit Sophie Dawes, jeune aristocrate anglaise qui lui apparaît telle une vision.
1820 Nerval entre au collège Charlemagne où il fait la connaissance de Théophile Gautier.
1826 Nerval commence à traduire le Faust de Goethe. Cet ouvrage le rend célèbre, Goethe lui-même reconnaissant la beauté de la version française de sa pièce.
1828 Nerval entre en relation avec les membres du cénacle romantique, notamment Victor Hugo.
1830 Nerval participe, le 25 février, à la bataille d'Hernani.
1833 Voyage en Belgique.
1834 Après qu'il ait reçu un héritage de 30 000 francs de son grand-père, Nerval part pour l'Italie. A la fin de l'année, Nerval aperçoit pour la première fois Jenny Colon, comédienne aux Variétés.
1835 Nerval fonde le Monde dramatique, revue qu'il voue à la gloire de Jenny Colon. Dès l'année suivante, la revue fait faillite.
1836 Voyage en Belgique avec Théophile Gautier.
1837 Nerval avoue son amour à Jenny Colon, mais celle-ci se mariera l'année suivante au flûtiste Louis-Gabriel Leplus.
1838 Nerval travaille à un drame, Léo Buckhardt. Voyage en Allemagne.
1839 Voyage en Suisse et en Autriche. A Vienne, Nerval fait la connaissance de Marie Pleyel, dont il tombe amoureux, et de Franz Liszt.
1840 Traduction du second Faust. Voyage en Belgique. Mort de Sophie Dawes.
1841 Suite à des soucis matériels et au surmenage, Nerval fait une première crise de folie.
1842 Mort de Jenny Colon. En décembre, Nerval part pour l'Orient (Malte, Égypte, Syrie, Chypre, Constantinople) où il passera presque toute l'année suivante.
1844 En septembre, Nerval voyage en Belgique et en Hollande.
1846 Nerval travaille à la Damnation de Faust que Berlioz met en musique.




1848 En juillet et en septembre, dans La Revue des Deux Mondes, Nerval publie des traductions de poèmes de Heine.
1849 Nouvelle crise de folie.
1850 Voyage en Allemagne.
1851 Publication du Voyage en Orient.
1852 En mai, voyage en Hollande puis, en août, dans le Valois. Publication des Illuminés.
1853 Publication des Petits Châteaux de Bohême dont font partie les Odelettes. Nouvelle crise le 25 août. La même année, le 10 décembre, Nerval fait paraître El Desdichado.
1854 Nouveaux problèmes de santé. Voyage en Allemagne. Publication des Filles du feu et des Chimères. Nerval vit alors dans une pauvreté extrême.
1855 Le 26 janvier, Gérard de Nerval se pend, rue de la Vieille-Lanterne.

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 16:08:39   

Alfred de Vigny
1797
Alfred de Vigny naît à Loches, le 27 mars. Alors que l'enfant a dix-huit mois, sa famille déménage à Paris.


1816-1827
Vigny est officier d'infanterie et passe de garnison en garnison, notamment à Strasbourg et à Pau. Ces expériences l'inspireront dans la composition de Vigny .

1822
En mars, Vigny publie ses Poëmes. Ce recueil sera revu et augmenté en 1829.

1824 Publication d'Éloa.

1825 Vigny épouse Lydia, une Anglaise.

1826 Mise en vente de Cinq-mars.

1827 Vigny quitte définitivement l'armée.

1831-1838 Vigny entretient une relation avec Marie Dorval pour qui il avait notamment composé la Maréchale.

1832 Publication de Stello dans la Revue des Deux Mondes. Vigny fera d'ailleurs paraître plusieurs de ses meilleures œuvres dans cette revue.

1833 La croix de la Légion d'honneur est remise à Vigny.

1835 Représentation de Chatterton, pièce dans laquelle
joue Marie Dorval. La même année Servitude et grandeur militaires commence à paraître.

1840-1841 Vigny s'intéresse de près au problème de la propriété littéraire. A la même époque, le poète cherche à être admis à l'Académie française; il essuiera de nombreux échecs avant d'y être enfin élu en 1845.

1848 Vigny et son épouse habitent surtout, désormais, la propriété de Marie-Giraud. Le poète soigne sa compagne qui est très souvent malade.

1862 Mort de Lydia, l'épouse de Vigny.

1863 Le 17 septembre, Vigny meurt de ce qui a probablement été un cancer à l'estomac.

1864 Publication des Destinées.

1867 Publication du Journal d'un poète.

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 16:09:09   

Louis Aragon (Neuilly sur Seine, 1897 - Paris, 1982)


Louis Aragon est, avec André Breton et Philippe Soupault, des fondateurs du surréalisme. Ils créent en 1919 la revue littérature. Il écrit ses premiers textes "automatiques" qui seront réunis dans Feu de joie et Mouvement perpétuel. Il s'opposera bientôt à Breton. En 1928, il se lie avec Elsa Triolet. il adhère ensuite au communisme (au parti en 1936), et ses romans se construiront autour d'idées militantes, mêlant personnages historiques et imaginaires. Pendant la guerre, il est mobilisé et participe à la campagne du Nord et sera, avec Eluard, un des poètes de la Résistance, célébrant sur le mode du lyrisme traditionnel l'amour absolu comme l'action politique. Après la guerre, il va à Nice et fonde avec Jean Paulhan le comité national des écrivains. Sa vie sera alors combats politiques (membre du comitté central du parti commniste en 1954) et publications d'oeuvres. Il revient ensuite à la poésie lyrique, célébrant son inspiratrice de toujours : Elsa (1959) et la culture arabe médiévale, le fou d'Elsa 1963. Après la mort d'Elsa en 1970, Il publie Henri Matisse, roman qui témoigne de son inspiration pour la peinture de son siècle.

bambi
   Posté le 17-04-2004 à 16:09:51   

Marie Dauguet (1860-1924)

La géographie littéraire est la plus agréable des sciences et l'une des plus enrichissantes qui soient.
Il est un lieu en Haute-Saône, au milieu des grandes forêts de la région de Luxeuil, le hameau du Beuchot, une très anciennes forge, près d'Hautevelle, qui nous est révélé dans les aspects les plus divers de sa nature, par l'œuvre d'un poète, qui a vécu, qui inspira toute son oeuvre, Marie Dauguet.
Marie Dauguet, née Julie Marie Aubert, le 2 avril 1860 a la Chaudeau, commune d'Aillevillers (Haute-saône), était la fille de Louis Ferdinand Aubert, directeur des Forges de la Chaudeau, propriété de la famille de Buyers, qui épousa à Besançon, en 1851, Pauline Rose Charlotte Hamelin, fille de Joseph Mathurin Hamelin, capitaine d'artillerie, inspecteur de la raffinerie de salpêtre à l'arsenal de Besançon, et de Jeanne Rose Magnin, d'une vieille famille bisontine.
En 1875, ses parents s'étaient établis aux Forges du Beuchot entre Fontaine-les-Luxeuil et Hautevelle. C'est là qu'elle épousa, en 1881, un ami d'enfance et de jeunesse, Henri Dauguet.
C'est dans cette grande maison, prés de la forge se reflètant dans les eaux d'un grand étang, qu'elle a tracé des impressions poétiques et composé ses recueils dans lesquels s'exalte un culte fervent de la nature et de la beauté rustique.
Dans la solitude, elle aimait recevoir ses amis poètes lorsqu'elle conquit, vers 1905, la notoriété. Lors de ses séjours à Paris, elle fréquenta les salons littéraires, les poètes Henri De Régnier, Rémy et Jean Gourmont, Gabriel d'Annunzio (qui vint la voir au Beuchot), Rachilde et son mari Alfred Valette, le Mercure de France, etc...
Entre autres recueils, elle publia en 1905 au Mercure << Par l'Amour >> que couronna l'Académie Française. Émile Faguet écrivait avec enthousiasme << voici enfin un vrais poète >>.
Son article élogieux, avec bien d'autres, par de célèbres critiques, devaient la révéler au monde des lettres et la consacrer disciple de Virgile.
Marie Dauguet est en effet un poète bucolique à la poésie rayonnante d'un panthéisme passionné.
Elle chante la beauté de la nature avec tous ces humbles, tous ces ignorés, braves gens et bonnes bêtes qui vivent à la campagne et qui la font vivre toute l'année, qui la travaillent, qui la fertilisent et qu'elle enveloppe, en récompense, de sa bonne paix.
Peu mondaine, elle vivait surtout avec ses animaux, ses chats son chien auquel elle récitait souvent ses poèmes, prétextant qu'il était son meilleur critique, au cours des longues promenades à travers bois qu'elle faisait chaque jour.
Les chiens affectueux qui pas à pas vous suivent. Appuyant leurs museaux humides sur vos mains.
Peut-on mieux louer les chats familiers, pour leur féline sensualité, dans ces vers, dédiés à <<Calchas>>, son chat, qui lui attirèrent la sympathie de Paul Leautaud, du <<Mercure de France>>, grand ami et protecteur des chats.
Marie Dauguet n'avait qu'une fille, artiste de talent, qui épousa le lieutenant de vaisseau Gérard de Fontenoy-le-Chateau, qui sombra avec le cuirassé Danton durant la Grande Guerre.
Après la mort de son mari, survenue en 1924, elle se retira à Enghien. Elle devait mourir dans une clinique de ville d'Avray, le 10 Septembre 1942. Sa mort ne fut pas remarquée, même par le monde des lettres. Elle avait été coupée dans sa sève par la guerre et son écho dispersé.
Après avoir tant aimé et chanté cette terre, elle y repose au pied du haut clocher d'Hautevelle, comme elle l'avait désiré, n'être plus rien, qu'un poète oublié!
Il est doux de n'être plus rien
Moins que le frisson d'une rose
Dont le vent d'hiver décompose
La chair de nacre et de carmin
Il est doux de n'être plus rien.
Rares sont ceux qui connaissent aujourd'hui l'œuvre de ce poète qui célébra tant la nature et qui aima tant les bêtes

fredchoucas
   Posté le 05-05-2004 à 14:20:38   

Agrippa d'Aubigné (en Saintonge, 1552 - Genève, 1630)

Autant par les mots qu'avec les armes, Agrippa d'Aubigné défendra ardemment les valeurs du protestantisme. Dès l'âge de dix-huit ans, il prendra part aux combat des calvinistes contre les catholiques. Il est distingué par le futur Henri IV. Fait prisonnier par les catholiques, il est condamné à mort. Ces derniers sont admiratifs devant son courage et le gracient. Il se retire alors en Vendée. Il reviendra en 1610 lors de la mort de Henri IV et sera de nouveau condamné à mort à la suite d'une conspiration. Il se retire alors à Genève. La violence de ses pamphlets, sa satire virulente montre une France déchirée, vouée au jugement terrible d'un Dieu vengeur.