Sujet :

Nos Politiciens !

fredchoucas
   Posté le 31-03-2004 à 07:54:18   

Jacques Chirac



Son portrait

Né le 29 novembre 1932 à Paris 5ème. Fils de François Chirac, administrateur de sociétés, et de Madame née Marie-Louise Valette. Marié le 16 mars 1956 à Melle Bernadette Chodron de Courcel (deux enfants : Laurence et Claude)
Etudes
Lycées Carnot et Louis-le-Grand à Paris

Diplômes
Diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et de la Summer School de l'Université de Harvard (USA)

Décorations
Grand-Croix de la Légion d'Honneur
Grand-Croix de l'Ordre National du Mérite
Croix de la Valeur Militaire
Médaille de l'Aéronautique
Chevalier du Mérite Agricole, des Arts et des Lettres, de l'Étoile Noire, du Mérite Sportif, Grand-croix du Mérite de l'Ordre Souverain de Malte

Carrière

1957-1959
Elève de l'Ecole Nationale d'Administration

1959
Auditeur à la Cour des Comptes

1962
Chargé de mission au Secrétariat Général du Gouvernement
Chargé de mission au cabinet de M. Georges Pompidou, Premier ministre

1965-1993
Conseiller référendaire à la Cour des Comptes

de mars 1965 à mars 1977
Conseiller municipal de Sainte-Féréole (Corrèze)

de mars à mai 1967
Député de la Corrèze

1967-1968
Secrétaire d'Etat aux Affaires Sociales, chargé des problèmes de l'emploi (Gouvernement de Georges Pompidou)

1968
Conseiller Général du canton de Meymac, réélu en 1970, en 1976 et 1982

1968-1971
Secrétaire d'Etat à l'Economie et aux Finances (Gouvernements de Georges Pompidou, Maurice Couve de Murville, Jacques Chaban-Delmas)

de juin à août 1968
Député UDR de la Corrèze

depuis 1969
Trésorier de la Fondation Claude Pompidou (Association venant en aide notamment aux personnes âgées et aux enfants handicapés)

de 1970 à mars 1979
Président du Conseil Général de Corrèze

1971-1972
Ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des relations avec le Parlement (Gouvernement de Jacques Chaban-Delmas)

1972-1973
Ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Gouvernement de Pierre Messmer)

du 4 mars au 5 mai 1973
Réélu Député de la Corrèze

1973-1974
Ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Gouvernement de Pierre Messmer)

1974
Ministre de l'Intérieur (Gouvernement de Pierre Messmer)

27 mai 1974
Premier ministre

de décembre 1974 à juin 1975
Secrétaire Général de l'Union des Démocrates Républicains (UDR)


juin 1975
Secrétaire Général d'Honneur de l'UDR

25 août 1976
Présente la démission de son Gouvernement

de 1976 au 15 mai 1995
Réélu Député de la Corrèze (3ème circonscription)

du 5 décembre 1976 au 12 novembre 1994
Elu Président du Rassemblement Pour la République (RPR)

du 20 mars 1977 au 16 mai 1995
Elu Maire de Paris

1er mai 1979
Elu président de l'Association Internationale des Maires et responsables des capitales et métropoles partiellement ou entièrement Francophones (AIMF)

10 juin 1979
Elu au Parlement Européen (liste défense des intérêts de la France en Europe), démissionne de son mandat en 1980

du 20 mars 1986 au 10 mai 1988
Premier ministre (Cohabitation)

7 mai 1995
Elu Président de la République Française

17 mai 1995
Installation comme Président de la République

5 mai 2002
Réélu Président de la République française

Oeuvres

Thèse à l'Institut d'Etudes Politiques sur le Développement du Port de la Nouvelle-Orléans (1954)
"Discours pour la France à l'Heure du Choix"
Editions Stock (1978)
"La lueur de l'espérance : réflexion du soir pour le matin"
Editions La Table Ronde (1978)
"Une nouvelle France, Réflexions 1 "
Nil Editions (1994)
"La France pour Tous"
Nil Editions (1995)


fredchoucas
   Posté le 04-04-2004 à 17:10:17   

Abraham Lincoln



Abraham Lincoln est né le 12 février 1809, dans une misérable baraque en bois, de l'état du Kentucky, à la lisière d'une grande forêt. Abraham n'est allé en classe qu'une année et chaque fois qu'il s'y rendait, il devait parcourir neuf milles (ce qui est égal à 14,4 kilomètres ) à l'aller et autant au retour.
Lorsque son père, Tom Lincoln vendit sa ferme, toute la famille partie en direction de l'Ouest
. En Indiana, ils s'installèrent dans la clairière d'une forêt pour y bâtir leur maison.
L'automne suivant la maison fut terminée.

La mère d'Abraham tomba malade, Abraham avait sept ans quand elle mourut.

Un an après la mort de Nancy Lincoln le père se remaria et la nouvelle mère qui eut trois fils aimait Abraham comme s’il avait été son propre fils.
Abraham ne se servit d'une arme à feu qu'une seule fois dans sa vie pour tuer une poule (ses dix ans à peine sonné.)

Lorsque Abraham (ou Abe pour la famille et les intimes) eut seize ans. Il conduisait la charrue et maniait la hache parfaitement. Il ne faisait pas le travail d'un adolescent mais celui de deux hommes bien musclés. A ses travaux de bois et des champs, il ajoutait une autre activité, celle de passeur sur le fleuve (L'Ohio). Durant ses longues heures d'attentes, il savait s'occuper : il lisait.
La nouvelle mère d'Abraham avait apporté tout un lot de livre : la bible, les aventures de Robinson, Simbad le marin... Chacun de ces livres, il les avait lus au moins trois fois. Puis il s'en était procuré d'autres. Il connaissait tous les gens qui possédaient des livres à cinquante milles à la ronde. Les imprimeries ou les librairies, en ce temps-là dans l'Indiana, étaient moins nombreuses que les chats sauvages dans la forêt. Chez un des voisins Abe trouva un livre qui traitait de l'art de l'éloquence, avec de nombreux exemples pris dans les discours des hommes politiques de tous les temps et de tous les pays.
Abe ne détestait pas de répéter quelques-uns de ses discours à haute voix, et c'est d'une voix vibrante qu'il lançait dans les forêts de l'Indiana une apostrophe de Marc Antoine : "Ainsi, Romains, Concitoyens, prêtez une oreille attentive : il nous faut en finir avec César. "Souvent il parlait à ses bœufs.
Durant les temps de pause, les champs retentissaient alors d'éclats de rire. Abe avait une façon inimitable de lire et surtout de mimer les personnages.

A 21 ans Abraham quitta sa famille et s'établit dans l'état de l'Illinois, où il essaya d'exercer plusieurs métiers. A l'occasion d'un voyage à la Nouvelle-Orléans, il assista, pour la première fois de sa vie, à une vente d'esclaves noirs ; il en conserva une vive impression.
Il avait entrepris des études de droit pour devenir avocat ; cette profession l'attirait, car elle lui permettait d'étudier et de connaître la nature humaine.
En 1842 Mr. Lincoln avait épousé Miss Todd.


ABRAHAM CANDIDAT A LA PRESIDENCE


Sa popularité s'accroissait. Jeune encore, il entra dans la carrière politique et devint bientôt l'un des hommes les plus important du parti républicain. Les gens le connaissaient par ses plaidoiries, et aussi par les discours qu'il tenait dans les salons, les salles publiques et jusque dans les chambres d'hôtel.
L' "Honorable Abe " était aussi réputé dans tout l'Illinois pour ses mots à l'emporte-pièce et ses anecdotes.
Au-delà des frontières de l'état, Abraham ne craignait pas, de contrer, chaque fois qu'il en avait l'occasion, son adversaire : le sénateur Stéphen Douglas.


"L'homme aux deux visages"


Physiquement, Lincoln n'était pas beau. Il mesurait presque 2 mètres, et sa taille était encore accentuée par sa maigreur et ses longs bras. Malgré les efforts de son tailleur, Aucun costume ne parvenait à faire de lui un homme élégant. Sa tête, aux cheveux noirs et raides, coiffés en arrière, semblait posée en équilibre sur un cou trop long.
En 1858, il présenta sa candidature au sénat, contre Stephen Douglas ; tous deux présentèrent, en public, plusieurs débats oratoires.

Il s'exprimait d'une manière simple, efficace ; dès qu'il commençait à parler, les auditeurs oubliaient ses vêtements et sa silhouette dépourvue d'élégance, pour suivre le fil des pensées intéressantes qu'il exposait clairement, en termes extrêmement vivants.
Maintenant tous connaissaient Abraham Lincoln. Et non seulement ceux qui l'avaient entendu de leurs oreilles, mais une grande foule à travers tous les états.
M. Lincoln et Mme. Lincoln eurent des enfants : Tad, Willie et Robert. Un jour des coups de canon retentirent c'était en l'honneur d'Abraham qui avait été élu président. Au canon qui avait tiré pour fêter à Springfield la victoire d'Abraham Lincoln, répondirent mille canons dans tout le pays ou du moins dans les états du Nord qui par la majorité écrasante de leurs voix, portèrent Lincoln à la Présidence le 6 novembre 1860.
Le bruit des canons se renforça encore lorsque le nouveau Président prêta solennellement serment devant le Capitole à Washington le 4 mars de l'année suivante, le serment de maintenir de toutes ses forces la Constitution des U.S.A., de la protéger et de la défendre.

Ainsi tour à tour berger, bûcheron, passeur sur le Mississippi, convoyeur de flottage, chauffeur de bateau, épicier, étudiant, avocat, député, le jeune Abraham entre à la Maison Blanche comme seizième Président des Etats-Unis.

Cependant, il arriva, hélas, ce qu'Abraham en ce matin de mai avait murmuré à l'oreille de son épouse, Mary. Le bruit des canons qui avaient tonné en son honneur, éveilla un écho qui ne devait pas s'éteindre de sitôt : celui de la guerre et de la pire des guerres : la guerre civile.

A l'aube du 12 avril 1861, la Caroline du Sud et six autres états du Sud se déclaraient indépendants de l’union et formaient, avec Jafferson Davis pour président, une nouvelle nation : les états Confédérés d'Amérique.
Cette guerre, en tant que Président et en même temps chef suprême des armées, Abraham Lincoln avait la charge de la conduire. Ce fut la première pensée obsédante du nouveau Président en entrant à la Maison Blanche : "Je dois faire la guerre et la gagner, mais comment ?" Abraham tint son premier Conseil de Cabinet et commença à s'habituer aux tactiques de ses ministres.
Après de nombreuses bataille Lincoln était invité à l'inauguration du cimetière militaire à Gettysburg.
Abraham avait d'autre chat à fouetter que de préparer de longs discours. Dans le train qui l'emmena à Gettysburg, il jeta quelque phrase sur un fragment de papier qu'il fourra dans sa poche. -...Il y a quatre-vingt-sept ans nos pères ont fondé sur ce continent une nouvelle nation d'hommes libres et égaux en droits. Aujourd'hui, nous sommes au cœur d'une immense guerre civile dont l'enjeu est de savoir si cette nation, où toute autre fondée sur les mêmes principes, peut être assurée de survivre... "Aujourd'hui nous sommes venus sur ce champ de bataille pour consacrer une portion de ce sol ou reposeront en paix ceux qui ont donné leur vie pour celle de notre pays. Mais en un sens profond, ce geste que nous allons faire est presque inutile. Car ce sont les hommes courageux qui ont lutté ici, vivants ou morts aujourd'hui, qui ont consacré et sanctifié cette terre, qui n'ont pris possessions. A cet acte nos faibles forces ne pourraient ni ajouter ni retrancher quoi que ce soit.
"Ce que les morts attendent de nous, ce n'est pas une reconnaissance supplémentaire et bien inutile de leurs mérites ou de leur gloire, c'est que nous poursuivions l’œuvre qu'ils n'ont pu mener à terme. A ce prix seulement leur sacrifice ne sera pas vain. A ce prix, la nation, avec l'aide de Dieu, connaîtra une nouvelle naissance pour que le règne du peuple, pour le peuple et par le peuple, ne disparaisse pas de cette terre.

Les applaudissements ne furent ni très spontanés, ni très convaincants. Le lendemain les journaux répandirent en commentaire plutôt négatif. Aucun des trente milles auditeurs présents au cimetière de Gettysburg ne se doutait que les quelques dix phrases prononcées ce jour-là par Abraham Lincoln, et presque intraduisibles dans leur beauté dépouillée et leur étonnante poésie, passeraient à la postérité et figureraient dans tous les livres d'écoles.

Ce fut une dure année pour l’union, et une victoire paraissait plus improbable que jamais. Les troupes nordistes avaient subi une deuxième défaite à Bull Run, et Abraham cherchait toujours un chef un chef militaire capable. Sur tous les fronts les Confédérés faisaient pression. Toutefois, comme par miracle, le combat des Antietam se termina par une victoire assez nette des états du Nord, et les sudistes durent abandonner le Maryland. C'était l'instant qu'attendait Abraham. Il convoqua le Cabinet, et deux jours plus tard le texte de proclamation de la libération des esclaves était promulgué et remis à la presse.
La nouvelle courut à travers le télégraphe, franchit les océans, et en quelques heures le monde appris que le Président des Etats-Unis venait d'annoncer que les esclaves étaient libres pour toujours. Libre d'aller et de venir où ils voulaient, d'apprendre à lire et à écrire, de travailler où et pour qui ils voulaient. La nouvelle loi avait effet au premier janvier 1863.

Vint le jour de la réception du Nouvel- an à la Maison Blanche. Ronde de voitures élégantes, officiers en uniforme chamarrés, membre du Corps diplomatique, représentant de tous les états d'Europe, hauts fonctionnaires. Tous voulaient voir le Président et se faire voir. Aucun n'évoqua la mise en vigueur de la proclamation. Etait-il sûr que le Président signerait le texte d'applications ?
Le Président, épuisé, se retira dans son cabinet de travail et il inscrivit son nom sur un document qui donnait la liberté à trois millions neuf cent mille esclaves.

Lorsque la guerre civile éclata, l'homme qui allait finalement forcer la victoire en faveur des Nordistes, occupait la place modeste d'employé comptable dans une petite boutique de cuirs et peaux à Galena (Illinois). Ulysse Samuel Grant.
Les initiales du nouveau Général de brigade devinrent célèbres : U.S.(Unconditional Surrender) Reddition sans condition.
Après quelque bataille, Abraham avait pris comme décision de lui confier le commandement suprême de toutes les troupes de l'union. Il fut nommé à un grade militaire qui n'avait été conféré que deux fois avant lui, à George Washington et Winfield Scott, celui de lieutenant Général.
En mai, le nouveau Commandant en chef marcha avec son armée sur Richmond. "J'espère terminer la guerre dans cette campagne, télégraphe a-t-il au Président. Même si je dois y employer tout l'été, L'été se passa sans que Richmond fut pris. L'automne et l'hiver suivirent. C'est seulement le 3 avril 1865 que les troupes du général Grant entrèrent dans Richmond qui n'était plus qu'une ville en ruines.

Le lendemain, les morts de l'armée du Sud jonchaient encore les rues, une petite barcasse accosta au Canal devant Richmond.

Un homme très grand, en vêtements civils, en descendit, suivi d'autres messieurs également en civil. Seuls quelques Noirs travaillant dans un jardin, aperçurent le petit groupe. Ils les regardèrent avec curiosité.
Soudain le plus vieux reconnut l'homme très grand et maigre qui marchait en tête du groupe.

Puis il se précipita et tomba sur ses genoux.

-Gloria ! Alléluia ! Notre sauveur est là ! Il pressa alors son visage contre le sol, et tous ses compagnons firent de même.
Le Président s'avança et les releva.

D'autres Noirs accoururent. Une mère éleva en l'air son enfant malade. Tous cherchaient à toucher les habits d'Abraham, comme ils l'avaient appris pour le Christ dans la Bible.

Bien vite les survivants de la ville morte jaillirent. Les fenêtres des maisons épargnées se garnirent, les arbres se couvrirent d'enfants et d'adolescents. Mais tous regardaient en silence. Aucune acclamation, aucun cri de haine non plus.
Enfin on atteignit la "Maison Blanche" des Confédérés. Abraham pénétra dans les couloirs froids et déserts. Seul un vieux serviteur apparut et conduisit les hommes du Nord à travers les dédales du palais gouvernemental, qui lui aussi avait bien souffert de la bataille.
A la surprise de ceux qui l'accompagnaient, Lincoln rentra à Washington sans avoir lancé la moindre proclamation, ni s'être préoccupé du sort des habitants de la ville conquise.

Le 9 avril, jour des Rameaux, il reçut de Grant un télégramme annonçant la paix définitive. "Le Général Lee signera aujourd’hui après-midi la reddition de l'armée de Virginie"
Pourtant l'homme solitaire de la Maison Blanche ne parvenait pas à trouver la joie... Peut-être parce que les mots qu’il avait prononcés un jour, aux plus sombres heures de la guerre, lui revenaient à la mémoire : "-Je ne survivrai pas longtemps à la fin de la guerre."
Lorsque le Président fut revenu dans son cabinet de travail, il trouva un message du lieutenant général et de Mrs. Grant qui priaient le Président et Mrs. Lincoln de les excuser s'ils ne pouvaient assister, comme il était prévu, au spectacle dans la loge présidentielle le soir même.
-Je m'en abstiendrais bien aussi, dit Abraham.
Malheureusement il avait promis d'assister à la représentation de la comédie "Nos Cousins d'Amérique" et sa présence avait été annoncée dans tous les journaux. Il ne pouvait décevoir les spectateurs qui viendraient sûrement plus pour lui que pour écoute une pièce de théâtre.
La représentation était déjà commencée lorsque Lincoln et ses hôtes apparurent dans la loge présidentielle. Miss Keene, l'étoile de la soirée, fut interrompue, dans sa réplique par les applaudissements qui s'adressaient au Président.
Pour le Président on avait installé un siège dans la partie arrière afin qu'il ne soit pas en permanence sous le regard du public. Mrs. Lincoln prit place à son côté.
La représentation se poursuivit. Abraham était appuyé au dossier de son fauteuil. , il avait la tête presque cachée dans la draperie de velours qui tapissait la loge.
Soudain on entendit un claquement sourd. Le bruit était venu de la cloison arrière de la loge. Le major Rathbone se dressa d'un bond, mais il ne vit qu'une chose : Le Président qui vacillait et s'écroulait en travers de son fauteuil. Au même instant, la porte de la loge s'ouvrit et l'officier se trouva face à face avec un jeune homme qui levait sur lui un poignard, la lame lui blessa l'avant bras. Il resta un instant suspendu aux draperies, puis atterrit sur la scène au milieu des acteurs.
Quelques habituées du théâtre avaient reconnu l'étrange silhouette apparue. C'était John Wilkes Booth, le plus jeune de frères Booth qui montaient les spectacles de Shakespeare. Acteur lui-même. Les spectateurs pensèrent d'abord qu'il s'agissait d'une improvisation introduite dans le spectacle.

Mais un cri de Mrs. Lincoln éclata...

-Il a tué le Président !
Une panique incontrôlable s'empara d'une partie des spectateurs. Les occupants des premiers rangs bondirent sur la scène. Peut-être l'homme était-il resté caché dans les coulisses. On baissa le rideau et la foule consternée s'écoula. Un médecin qui assistait au spectacle s'était fait connaître dès les premiers cris.
A la porte de la loge une foule se pressait. Le président avait été étendu sur le sol, et le médecin était penché sur lui. Il saisit la main. Le pouls battait faiblement. Les battements du cœur étaient perceptibles. Le médecin examina alors la blessure à la nuque. Le médecin affirma que le Président avait perdu conscience dès qu'il avait été frappé. La blessure était mortelle, et il n'y avait rien à tenter. La balle tirée de très près avait traversé le cerveau.
Six soldats transportèrent Abraham dans une maison face au théâtre. Ils le couchèrent sur un lit dans une chambre au premier étage. Le combat d'Abraham contre la mort dura jusqu'à l'aube.

A six heures vingt-deux minutes le médecin recueillit le dernier battement de ce cœur gigantesque. L'aube pointait, en ce 15 avril de 1865, jour du Samedi Saint, jour de repos dans le tombeau, avant qu'éclatent les cloches de Pâques dans la joie de la Résurrection.
C'était un cortège funèbre comme on n'en avait encore jamais vu en Amérique. Six chevaux gris tiraient le char noir sur lequel, reposait le seizième Président de l’union. Le vendredi 22 avril, le corps fut chargé sur le train spécial de la "Washington Railroad", tous ceux qui s'étaient déplacés n'avaient même pas pu l'apercevoir une dernière fois.