| | | | | bambi | Simplement Moi ! | Administrateur | | 8393 messages postés |
| Posté le 28-03-2004 à 15:41:05
| Si les larmes servaient de remède au malheur Si les larmes servaient de remède au malheur, Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter, On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter, Et ne se trouverait rien si cher que le pleur. Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur : Car soit qu'on ne se veuille en pleurant tourmenter, Ou soit que nuit et jour on veuille lamenter, On ne peut divertir le cours de la douleur. Le coeur fait au cerveau cette humeur exhaler, Et le cerveau la fait par les yeux dévaler, Mais le mal par les yeux ne s'alambique pas. De quoi donques nous sert ce fâcheux larmoyer? De jeter, comme on dit, l'huile sur le foyer, Et perdre sans profit le repos et repas. Joachim Du Bellay (1522-1560)
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| bambi | Simplement Moi ! | Administrateur | | 8393 messages postés |
| Posté le 28-03-2004 à 15:41:54
| Seul Sans Toi À travers les cristaux du passé, je ne vois plus que le noir de la nuit Je suis là devant rien, à regarder le vide qui m'engouffre et qui m'étouffe Je suis en manque d'eau de vie et je me noie dans l'ennuie Ensevelie dans des mémoires qui ne cesse de m'envahir Je ne demande que ton amour puisse un jour m'en sortir. Je ne dors plus mes nuits car elles se sont effacées par ton absence Mais à chaque jour sans toi , je ne suis plus là Je ne dors plus mes nuits Je ne peux plus vivre éveillé Mon cœur et mes pensées ne rêvent que de toi Car la vrai vie pour moi c'est : De rêver dans tes bras.
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| Bettyy | Membre | | 426 messages postés |
| Posté le 03-04-2004 à 03:41:23
| Alfred de MUSSET La nuit de Décembre Le Poète Du temps que j'étais écolier, Je restais un soir à veiller Dans notre salle solitaire. Devant ma table vint s'asseoir Un pauvre enfant vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Son visage était triste et beau : A la lueur de mon flambeau, Dans mon livre ouvert il vint lire. Il pencha son front sur sa main, Et resta jusqu'au lendemain, Pensif, avec un doux sourire. Comme j'allais avoir quinze ans Je marchais un jour, à pas lents, Dans un bois, sur une bruyère. Au pied d'un arbre vint s'asseoir Un jeune homme vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Je lui demandai mon chemin ; Il tenait un luth d'une main, De l'autre un bouquet d'églantine. Il me fit un salut d'ami, Et, se détournant à demi, Me montra du doigt la colline. A l'âge où l'on croit à l'amour, J'étais seul dans ma chambre un jour, Pleurant ma première misère. Au coin de mon feu vint s'asseoir Un étranger vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Il était morne et soucieux ; D'une main il montrait les cieux, Et de l'autre il tenait un glaive. De ma peine il semblait souffrir, Mais il ne poussa qu'un soupir, Et s'évanouit comme un rêve. A l'âge où l'on est libertin, Pour boire un toast en un festin, Un jour je soulevais mon verre. En face de moi vint s'asseoir Un convive vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Il secouait sous son manteau Un haillon de pourpre en lambeau, Sur sa tête un myrte stérile. Son bras maigre cherchait le mien, Et mon verre, en touchant le sien, Se brisa dans ma main débile. Un an après, il était nuit ; J'étais à genoux près du lit Où venait de mourir mon père. Au chevet du lit vint s'asseoir Un orphelin vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Ses yeux étaient noyés de pleurs ; Comme les anges de douleurs, Il était couronné d'épine ; Son luth à terre était gisant, Sa pourpre de couleur de sang, Et son glaive dans sa poitrine. Je m'en suis si bien souvenu, Que je l'ai toujours reconnu A tous les instants de ma vie. C'est une étrange vision, Et cependant, ange ou démon, J'ai vu partout cette ombre amie. Lorsque plus tard, las de souffrir, Pour renaître ou pour en finir, J'ai voulu m'exiler de France ; Lorsqu'impatient de marcher, J'ai voulu partir, et chercher Les vestiges d'une espérance ; A Pise, au pied de l'Apennin ; A Cologne, en face du Rhin ; A Nice, au penchant des vallées ; A Florence, au fond des palais ; A Brigues, dans les vieux chalets ; Au sein des Alpes désolées ; A Gênes, sous les citronniers ; A Vevey, sous les verts pommiers ; Au Havre, devant l'Atlantique ; A Venise, à l'affreux Lido, Où vient sur l'herbe d'un tombeau Mourir la pâle Adriatique ; Partout où, sous ces vastes cieux, J'ai lassé mon coeur et mes yeux, Saignant d'une éternelle plaie ; Partout où le boiteux Ennui, Traînant ma fatigue après lui, M'a promené sur une claie ; Partout où, sans cesse altéré De la soif d'un monde ignoré, J'ai suivi l'ombre de mes songes ; Partout où, sans avoir vécu, J'ai revu ce que j'avais vu, La face humaine et ses mensonges ; Partout où, le long des chemins, J'ai posé mon front dans mes mains, Et sangloté comme une femme ; Partout où j'ai, comme un mouton, Qui laisse sa laine au buisson, Senti se dénuder mon âme ; Partout où j'ai voulu dormir, Partout où j'ai voulu mourir, Partout où j'ai touché la terre, Sur ma route est venu s'asseoir Un malheureux vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Qui donc es-tu, toi que dans cette vie Je vois toujours sur mon chemin ? Je ne puis croire, à ta mélancolie, Que tu sois mon mauvais Destin. Ton doux sourire a trop de patience, Tes larmes ont trop de pitié. En te voyant, j'aime la Providence. Ta douleur même est soeur de ma souffrance ; Elle ressemble à l'Amitié. Qui donc es-tu ? - Tu n'es pas mon bon ange, Jamais tu ne viens m'avertir. Tu vois mes maux (c'est une chose étrange !) Et tu me regardes souffrir. Depuis vingt ans tu marches dans ma voie, Et je ne saurais t'appeler. Qui donc es-tu, si c'est Dieu qui t'envoie ? Tu me souris sans partager ma joie, Tu me plains sans me consoler ! Ce soir encor je t'ai vu m'apparaître. C'était par une triste nuit. L'aile des vents battait à ma fenêtre ; J'étais seul, courbé sur mon lit. J'y regardais une place chérie, Tiède encor d'un baiser brûlant ; Et je songeais comme la femme oublie, Et je sentais un lambeau de ma vie Qui se déchirait lentement. Je rassemblais des lettres de la veille, Des cheveux, des débris d'amour. Tout ce passé me criait à l'oreille Ses éternels serments d'un jour. Je contemplais ces reliques sacrées, Qui me faisaient trembler la main : Larmes du coeur par le coeur dévorées, Et que les yeux qui les avaient pleurées Ne reconnaîtront plus demain ! J'enveloppais dans un morceau de bure Ces ruines des jours heureux. Je me disais qu'ici-bas ce qui dure, C'est une mèche de cheveux. Comme un plongeur dans une mer profonde, Je me perdais dans tant d'oubli. De tous côtés j'y retournais la sonde, Et je pleurais, seul, loin des yeux du monde, Mon pauvre amour enseveli. J'allais poser le sceau de cire noire Sur ce fragile et cher trésor. J'allais le rendre, et, n'y pouvant pas croire, En pleurant j'en doutais encor. Ah ! faible femme, orgueilleuse insensée, Malgré toi, tu t'en souviendras ! Pourquoi, grand Dieu ! mentir à sa pensée ? Pourquoi ces pleurs, cette gorge oppressée, Ces sanglots, si tu n'aimais pas ? Oui, tu languis, tu souffres, et tu pleures ; Mais ta chimère est entre nous. Eh bien ! adieu ! Vous compterez les heures Qui me sépareront de vous. Partez, partez, et dans ce coeur de glace Emportez l'orgueil satisfait. Je sens encor le mien jeune et vivace, Et bien des maux pourront y trouver place Sur le mal que vous m'avez fait. Partez, partez ! la Nature immortelle N'a pas tout voulu vous donner. Ah ! pauvre enfant, qui voulez être belle, Et ne savez pas pardonner ! Allez, allez, suivez la destinée ; Qui vous perd n'a pas tout perdu. Jetez au vent notre amour consumée ; - Eternel Dieu ! toi que j'ai tant aimée, Si tu pars, pourquoi m'aimes-tu ? Mais tout à coup j'ai vu dans la nuit sombre Une forme glisser sans bruit. Sur mon rideau j'ai vu passer une ombre ; Elle vient s'asseoir sur mon lit. Qui donc es-tu, morne et pâle visage, Sombre portrait vêtu de noir ? Que me veux-tu, triste oiseau de passage ? Est-ce un vain rêve ? est-ce ma propre image Que j'aperçois dans ce miroir ? Qui donc es-tu, spectre de ma jeunesse, Pèlerin que rien n'a lassé ? Dis-moi pourquoi je te trouve sans cesse Assis dans l'ombre où j'ai passé. Qui donc es-tu, visiteur solitaire, Hôte assidu de mes douleurs ? Qu'as-tu donc fait pour me suivre sur terre ? Qui donc es-tu, qui donc es-tu, mon frère, Qui n'apparais qu'au jour des pleurs ? La vision - Ami, notre père est le tien. Je ne suis ni l'ange gardien, Ni le mauvais destin des hommes. Ceux que j'aime, je ne sais pas De quel côté s'en vont leurs pas Sur ce peu de fange où nous sommes. Je ne suis ni dieu ni démon, Et tu m'as nommé par mon nom Quand tu m'as appelé ton frère ; Où tu vas, j'y serai toujours, Jusques au dernier de tes jours, Où j'irai m'asseoir sur ta pierre. Le ciel m'a confié ton coeur. Quand tu seras dans la douleur, Viens à moi sans inquiétude. Je te suivrai sur le chemin ; Mais je ne puis toucher ta main, Ami, je suis la Solitude
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| Bettyy | Membre | | 426 messages postés |
| Posté le 03-04-2004 à 03:42:45
| Marceline DESBORDES-VALMORE L'âme errante Je suis la prière qui passe Sur la terre où rien n'est à moi ; Je suis le ramier dans l'espace, Amour, où je cherche après toi. Effleurant la route féconde, Glanant la vie à chaque lieu, J'ai touché les deux flancs du monde, Suspendue au souffle de Dieu. Ce souffle épura la tendresse Qui coulait de mon chant plaintif Et répandit sa sainte ivresse Sur le pauvre et sur le captif Et me voici louant encore Mon seul avoir, le souvenir, M'envolant d'aurore en aurore Vers l'infinissable avenir. Je vais au désert plein d'eaux vives Laver les ailes de mon coeur, Car je sais qu'il est d'autres rives Pour ceux qui vous cherchent, Seigneur ! J'y verrai monter les phalanges Des peuples tués par la faim, Comme s'en retournent les anges, Bannis, mais rappelés enfin... Laissez-moi passer, je suis mère ; Je vais redemander au sort Les doux fruits d'une fleur amère, Mes petits volés par la mort. Créateur de leurs jeunes charmes, Vous qui comptez les cris fervents, Je vous donnerai tant de larmes Que vous me rendrez mes enfants !
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| fredchoucas | Administrateur | | 8568 messages postés |
| Posté le 03-04-2004 à 10:59:51
| J'ai besoin de toi maman J'ai besoin de toi maman Toi et moi on se comprend On est fait du même sang Tes bras sont encore assez grands Pour cacher mes pleurs d'enfant Les larmes que j'ai en dedans La solitude qui me prend Console-moi comme tu faisais avant United Planet
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| bambi | Simplement Moi ! | Administrateur | | 8393 messages postés |
| Posté le 04-04-2004 à 17:31:46
| La nuit me parle de toi Elle m'apporte ton image Afin que ton absence Ne m'étrangle pas tout-à-fait. Elle voit avec scandale Que je n'ai pas ton corps dans mes bras Et elle allonge près de moi Le fantôme de ta peau. [Alain Borne]
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| Bettyy | Membre | | 426 messages postés |
| Posté le 09-04-2004 à 23:20:03
| René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907) Première solitude On voit dans les sombres écoles Des petits qui pleurent toujours ; Les autres font leurs cabrioles, Eux, ils restent au fond des cours. Leurs blouses sont très bien tirées, Leurs pantalons en bon état, Leurs chaussures toujours cirées ; Ils ont l'air sage et délicat. Les forts les appellent des filles, Et les malins des innocents : Ils sont doux, ils donnent leurs billes, Ils ne seront pas commerçants. Les plus poltrons leur font des niches, Et les gourmands sont leurs copains ; Leurs camarades les croient riches, Parce qu'ils se lavent les mains. Ils frissonnent sous l'oeil du maître, Son ombre les rend malheureux. Ces enfants n'auraient pas dû naître, L'enfance est trop dure pour eux ! Oh ! La leçon qui n'est pas sue, Le devoir qui n'est pas fini ! Une réprimande reçue, Le déshonneur d'être puni ! Tout leur est terreur et martyre : Le jour, c'est la cloche, et, le soir, Quand le maître enfin se retire, C'est le désert du grand dortoir ; La lueur des lampes y tremble Sur les linceuls des lits de fer ; Le sifflet des dormeurs ressemble Au vent sur les tombes, l'hiver. Pendant que les autres sommeillent, Faits au coucher de la prison, Ils pensent au dimanche, ils veillent Pour se rappeler la maison ; Ils songent qu'ils dormaient naguères Douillettement ensevelis Dans les berceaux, et que les mères Les prenaient parfois dans leurs lits. Ô mères, coupables absentes, Qu'alors vous leur paraissez loin ! A ces créatures naissantes Il manque un indicible soin ; On leur a donné les chemises, Les couvertures qu'il leur faut : D'autres que vous les leur ont mises, Elles ne leur tiennent pas chaud. Mais, tout ingrates que vous êtes, Ils ne peuvent vous oublier, Et cachent leurs petites têtes, En sanglotant, sous l'oreiller. (Recueil : Les solitudes)
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| Roxane | Membre | | 1073 messages postés |
| Posté le 10-05-2004 à 13:45:47
| Il pleut des larmes Il pleut des larmes sur mon chagrin Faisant des blessures dans mon chemin Les nuages dans le ciel pleurent Sur les rigoles de mon coeur Le matin étend ces larmes sur ma corde Une à une dans le bon ordre Que le soleil transforme en diamant Pour les offrir aux roses tel un amant La nuit a déposé des perles de lune Aux doigts des arbres dans la brume En les regardant mon coeur a pleuré Se souvenant d'une larme tombée
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